ROME, Mardi 4 mars 2008 (ZENIT.org) – Dans le Henan chinois, les autorités locales refusent la reconstruction d’un sanctuaire marial détruit lors de la Révolution culturelle, indique « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris, présente aujourd’hui cette future sainte.
De mémoire de catholiques, Notre-Dame du Mont Carmel est un lieu de pèlerinage marial fort fréquenté. L’église, construite au sommet d’un promontoire surplombant le village de Tianjiajing, près de la ville de Yuankang, dans la province du Henan, avait été édifiée en 1903, à l’époque où le vicariat apostolique du Henan-Nord était administré par les missionnaires italiens de l’Institut pontifical des Missions Etrangères (PIME). Détruit lors de la Révolution culturelle (1966-1976), l’édifice n’a jamais été reconstruit, en dépit du fait que les pèlerins sont de nouveau nombreux à venir y prier. Ces dernières années, le diocèse d’Anyang, sur le territoire duquel se trouve le sanctuaire, a entrepris des démarches pour obtenir la permission de reconstruire le lieu de culte, mais, après quelques avancées positives, les autorités locales ont décidé que les activités religieuses n’étaient pas autorisées à cet endroit.
Selon le témoignage de catholiques locaux, avant la destruction du sanctuaire, les pèlerinages les plus importants avaient lieu le 16 juillet, fête de Notre-Dame du Mont Carmel, et le 7 mai, fête de Notre-Dame de Chine. Dans ce diocèse du centre du pays, situé dans la partie septentrionale de la province du Henan, non loin du Hebei et de ses communautés catholiques nombreuses, la dévotion mariale était très forte. Lors de la tourmente révolutionnaire, des catholiques locaux ont sauvé ce qui pouvait l’être : en 1966, lorsque, dans les premières semaines de la Révolution culturelle, l’église du sanctuaire a été détruite, la statue de la Vierge a été brisée en trois morceaux et, au mépris du danger, des catholiques les ont récupérés pour les cacher.
Il y a quelques années, le diocèse d’Anyang a déposé une demande auprès des autorités pour reconstruire l’église, spécifiant que le sanctuaire ne serait utilisé que pour des pèlerinages – et non pour des activités religieuses régulières. En mai 2006, la réponse du gouvernement étant positive, les catholiques ont commencé à rebâtir le sanctuaire, commençant par la statue de la Vierge, modelée sur l’ancienne, et par le chemin de Croix. En 2007, toutefois, le gouvernement local a, sans explication, retiré son autorisation, déclarant que le site n’étant pas classé dans la catégorie des terrains à usage religieux, les activités religieuses y étaient interdites. Aucune mesure ne fut cependant prise pour empêcher les pèlerins d’accéder au lieu. Le 4 juillet 2007, la statue de la Vierge a été déplacée par les catholiques jusqu’à la paroisse la plus proche, la paroisse Saint-Joseph, et le diocèse a réitéré sa demande de permis de construire, en vain. Le 7 novembre dernier, le gouvernement local a de nouveau signifié son refus d’autoriser la conduite d’activités religieuses à Tianjiajing.