La tendance au totalitarisme en Amérique latine est « éthiquement inacceptable »

Un évêque brésilien appelle à des « réactions lucides » pour conjurer le phénomène

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ROME, Mardi 27 novembre 2007 (ZENIT.org) – Dans un message aux fidèles de son archidiocèse, Belo Horizonte (dans l’Etat de Minas Gerais), Mgr Walmor Oliveira de Azevedo, déplore en Amérique latine et aux Caraïbes « une tendance au totalitarisme » qu’il réaffirme être « éthiquement inacceptable ».

Brossant un sombre tableau de la situation actuelle dans la région, Mgr Walmor Oliveira, qui est aussi le président de la Commission épiscopale de la pastorale pour la doctrine de la foi au sein de la CNBB (Conférence nationale des évêques du Brésil), constate avec inquiétude « la présence persistante du phénomène de corruption à l’intérieur des structures de la société ».

Une « culture mesquine », a-t-il dit, qui va « au détriment du bien commun et de l’aspiration à une société plus équilibrée ». Une culture qui « doit être extirpée », a-t-il ajouté tout en déplorant que « des gens, des groupes ou des institutions, continuent de travailler et d’agir en fonction de leurs propres intérêts ».

Outre la plaie de la corruption, Mgr Walmor Oliveira affirme également percevoir « des signes de déjà vu qui ressemblent bien à du totalitarisme ».

« Les évêques vénézuéliens ont eu le courage d’affirmer que cette tendance au totalitarisme est éthiquement inacceptable. L’Amérique latine a déjà connu, de manière douloureuse et limitatrice pour son développement intégral, ce que veut dire vivre sous des régimes dictatoriaux à parti unique », souligne-t-il.

Pour l’archevêque de Belo Horizonte, « toute tendance totalitaire est éthiquement inacceptable, de même qu’il est inacceptable que sur la scène politique, des voix ne s’élèvent pas pour s’opposer à ce type de ‘marche arrière’ ».

« L’heure est venue d’agir fermement et de mettre un terme à la diffusion de concepts qui favorisent une compréhension de l’organisation sociopolitique selon les paramètres de l’existence d’un parti unique, qui porte les personnes à l’intériorisation fanatique d’une ‘idéologie’ ».

« Ne pas affronter cela, c’est ouvrir dans la société d’Amérique latine et des Caraïbes, la voie à un usage systématique et mondial de la terreur physique et psychologique, à l’existence d’un leader qui se présente comme le dépositaire et l’interprète unique de la volonté et de l’idéologie d’un parti », affirme-t-il.

Selon le responsable de la section pastorale pour la doctrine de la foi au sein de la CNBB, « il suffit d’imaginer le cadre déprimant que l’on aurait si religieux, politiciens, gouvernants, intellectuels, artistes, guides d’opinion et la société tout entière permettaient de redessiner les contours d’un scénario politique avec les caractéristiques du totalitarisme ».

« Le leadership d’un chef indiscuté, l’usage de la terreur, un contrôle monolithique de l’économie, la manipulation des médias et tant d’autres aspects sont inadmissibles car sources de blessures pour une société civile qui se veut autonome. Face à cette grave crise en matière d’éthique politique, le bon sens veut que nous ayons des réactions lucides », a conclu Mgr Walmor Oliveira, dans son message aux fidèles de Belo Horizonte.

Alexandre Ribeiro

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ZENIT Staff

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