ROME, Vendredi 23 novembre 2007 (ZENIT.org) – « Sauvés en espérance » : c’est le titre de la seconde encyclique de Benoît XVI qui sera présentée au Vatican dans une semaine, le 30 novembre, en la fête de saint André, frère de Pierre, anniversaire du voyage du pape en Turquie et spécialement au siège du patriarcat de Constantinople, au Phanar, dont saint André est le protecteur.
La salle de presse du Saint-Siège annonce en effet que le document sera présenté par le cardinal Georges-Marie Cottier, op, théologien émérite de la Maison pontificale, et par le cardinal Albert Vanhoye, sj, professeur émérite d’Exégèse du Nouveau Testament à l’Institut biblique pontifical.
Le texte sera publié ce même jour en latin, en français, en italien, en allemand, en anglais, en espagnol, en portugais et en polonais.
Après sa première encyclique sur la charité, dans « Dieu est amour », « Deus Caritas est », publiée le 25 janvier 2006, le pape a choisi de parler de la deuxième vertu théologale, l’espérance.
Le document s’intitule « Spe salvi », « Sauvés en espérance ». Et une troisième encyclique, sociale cette fois, serait également en préparation, pour février, mais il semble que le pape théologien doive, après l’espérance, préparer aussi une encyclique sur la foi.
« Spe salvi » est donc une méditation sur l’espérance chrétienne, celle que Péguy appelle « la petite fille espérance », « cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout », dans « Le Porche du Mystère de la Deuxième Vertu ».
Benoît XVI s’appuie sur l’Epître de saint Paul aux Romains (ch. 8 v. 24) qui dit : « Car c’est en espérance que nous sommes sauvés ».
Il semble que le pape ait travaillé à son encyclique lors de son séjour dans les Alpes en juillet dernier, à Lorenzago di Cadore et à Castel Gandolfo.
Le document comprendrait quelque 80 pages, offrant, à chaque chapitre, une figure d’espérance chrétienne, que ce soit le théologien favori de Benoît XVI, saint Augustin, ou la jeune esclave soudanaise devenue religieuse en Italie, sainte Joséphine Bakhita.
Quelque journaliste attentif a pu noter que le pape a utilisé le mot « espérance » 11 fois dans l’homélie qu’il a prononcée à Naples le 21 octobre.
C’est aussi le vœu souvent exprimé par le pape lors des visites ad limina, comme dans ses discours des 23 et 29 septembre à une délégation d’évêques du Mexique.
« Je prie le Seigneur pour que dans vos diocèses et dans tout le Mexique, progressent toujours la foi, l’espérance, la charité et le témoignage courageux de tous les chrétiens », disait le pape à un premier groupe.
« Préoccupez-vous de la situation particulière de chaque prêtre, en l’encourageant à poursuivre avec joie et espérance le long du chemin de la sainteté sacerdotale, lui offrant l’aide dont il a besoin et promouvant également la fraternité entre eux », soulignait le pape.
Mais surtout, le pape employait l’expression « apôtres pleins d’espérance » qu’il traduisait ensuite en « joyeuse confiance dans les promesses de Dieu » et en « confiance dans la présence aimante de Dieu dans le monde ». Le pape y voit un antidote à la peur suscitée par une société « changeante » et « complexe », un remède au « sécularisme », un motif d’engagement pour transformer le monde.
Le pape disait en effet : « Face à un horizon aussi changeant et complexe qu’actuellement, la vertu de l’espérance est mise à dure épreuve dans la communauté des croyants. C’est précisément pour cela que nous devons être des apôtres pleins d’espérance, qui placent une joyeuse confiance dans les promesses de Dieu. Il n’abandonne jamais son peuple, et l’invite même à la conversion, afin que son Royaume devienne réalité. Royaume de Dieu veut dire non seulement que Dieu existe et vit, mais également qu’il est présent et oeuvre dans le monde. C’est la réalité la plus intime et décisive dans tout acte de la vie humaine, à tout moment de l’histoire. Le dessein et la réalisation des programmes pastoraux doivent donc refléter cette confiance dans la présence aimante de Dieu dans le monde. Cela aidera les laïcs catholiques à être en mesure d’affronter le sécularisme croissant et à participer de façon responsable aux questions temporelles, éclairés par la Doctrine sociale de l’Eglise ».
Le pape disait au deuxième groupe d’évêques du Mexique en 2005 : « Je suis heureux de vous recevoir à l’occasion de votre visite ad limina, de vous saluer tous ensemble et de vous encourager dans l’espérance, si nécessaire pour le ministère que vous exercez généreusement dans les archidiocèses et diocèses respectifs des provinces ecclésiastiques d’Acapulco, d’Antequera et du Yucatán ».
Le pape concluait son discours de la même façon : « Je vous assure de ma profonde communion dans la prière et de ma solide espérance dans le renouveau spirituel de vos diocèses ».