ROME, Jeudi 22 novembre 2007 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI consultera les cardinaux actuels et les 23 nouveaux cardinaux qui seront « créés » samedi, dès ce vendredi 23 novembre, au Vatican, sur l’œcuménisme.
En effet, à l’occasion du consistoire public de samedi prochain, le collège cardinalice est réuni vendredi par Benoît XVI pour cette journée de prière et de réflexion.
Après la prière de l’office de Tierce, en la nouvelle salle du synode, le pape adressera quelques mots de salutation à l’auditoire.
Ensuite, le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, le cardinal Walter Kasper fera un exposé intitulé : « Informations, réflexions, et évaluations du moment actuel du dialogue œcuménique ».
Les cardinaux pourront ensuite intervenir jusqu’à 12 h 30.
Les travaux reprendront à 17 h avec la prière des Vêpres. Le pape Benoît XVI introduira ensuite un temps d’échanges libres « sur la vie de l’Eglise en général ».
Un discours de Benoît XVI conclura cette journée « de prière et de réflexion » à 19 h.
Lors de l’audience générale du 17 octobre dernier, en annonçant le consistoire, le pape Benoît XVI avait en effet invité les fidèles à prier pour les nouveaux cardinaux en disant : « Confions les nouveaux élus à la protection de la Vierge Marie, en lui demandant de les assister dans leurs ministères respectifs, afin qu’ils sachent témoigner, avec courage, en toute circonstance leur amour du Christ et de l’Eglise », disait le pape après avoir annoncé les noms des 23 nouveaux cardinaux.
Le pape soulignait aussi combien leur groupe reflète l’universalité de l’Eglise : « Les nouveaux cardinaux viennent de différentes régions du monde. Leur groupe reflète bien l’universalité de l’Eglise et la multiplicité des ministères : à côté de prélats méritants pour le service rendu au Saint-Siège, il y a des pasteurs qui dépensent leurs énergies au contact direct avec les fidèles ».
Benoît XVI a eu aussi quelques mots pour les pasteurs auxquels il espère avoir un jour la possibilité de remettre la barrette de cardinal : « Il y aurait d’autre personnes, qui me sont très chères, qui, par leur dévouement au service de l’Eglise mériteraient d’être élevées à la dignité cardinalice. J’espère avoir à l’avenir l’occasion de leur témoigner, aussi de cette façon, ainsi qu’aux pays auxquels elles appartiennent, mon estime et mon affection ».
Rappelons aussi que le pape Benoît XVI à peine élu avait indiqué l’unité des chrétiens comme une des priorités de son pontificat.
Dès le 19 avril 2005, il avait en effet déclaré en la chapelle Sixtine y voir un « devoir pressant », il confiait se laisser « interpeller personnellement par cette question » et sa volonté de s’inscrire dans le « sillage » de ses prédécesseurs.
« C’est, en toute conscience, au début de son ministère dans l’Eglise de Rome que Pierre a baignée de son sang, que l’actuel successeur prend comme premier engagement celui de travailler sans épargner ses forces, à la reconstruction de l’unité pleine et visible de tous les disciples du Christ », a-t-il affirmé.
Il insistait sur les gestes concrets en disant : « Telle est son ambition, tel est son devoir pressant. Il est conscient que pour cela les manifestations de bons sentiments ne suffisent pas. L’on a besoin de gestes concrets qui pénètrent les âmes et secouent les consciences, incitant chacun à cette conversion intérieure qui est la condition nécessaire à tout progrès sur le chemin de l’œcuménisme ».
Il mettait surtout en évidence la nécessité d’une « purification de la mémoire », selon l’expression de Jean-Paul II : « Le dialogue théologique est nécessaire, l’approfondissement des motivations historiques de choix faits dans le passé est même indispensable. Mais le plus urgent est cette « purification de la mémoire », évoquée si souvent par Jean-Paul II, qui seule peut disposer les âmes à accueillir la pleine vérité du Christ. C’est devant Lui, Juge suprême de tout être vivant, que chacun de nous doit se placer, conscient de devoir un jour Lui rendre compte de ce qu’il a fait ou n’a pas fait pour le grand bien de l’unité pleine et visible de tous ses disciples ».
« L’actuel successeur de Pierre se laisse interpeller personnellement par cette question, insistait le pape, et il est disposé à faire ce qui est en son pouvoir pour promouvoir la cause fondamentale de l’œcuménisme. Dans le sillage de ses prédécesseurs, il est pleinement déterminé à exploiter toute initiative pouvant apparaître opportune pour promouvoir les contacts et l’entente avec les représentants des différentes Eglises et Communautés ecclésiales. Il leur adresse d’ailleurs, également à cette occasion, le salut le plus cordial, dans le Christ, unique Seigneur de tous ».
Et, le 24 avril 2005, le pape affirmait en inaugurant son pontificat : « De l’image du pasteur et de celle du pêcheur émerge de manière très explicite l’appel à l’unité », a affirmé le pape Benoît XVI dans son homélie.
Il citait l’Evangile : « J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de cette bergerie ; celles-là aussi, il faut que je les conduise. Elles écouteront ma voix : il y aura un seul troupeau et un seul pasteur » (Jn 10,16), dit Jésus à la fin du discours du bon pasteur. Le récit des 153 gros poissons se conclut avec la constatation joyeuse : ‘Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré’ (Jn 21,11) ».
Il déplorait : « Hélas, Seigneur bien-aimé, aujourd’hui le filet s’est déchiré, aurions-nous envie de dire avec tristesse ! Mais non – nous ne devons pas être tristes ! Réjouissons-nous de ta promesse, qui ne déçoit pas, et faisons tout ce qui est possible pour parcourir la route vers l’unité que tu as promise. Faisons mémoire d’elle comme des mendiants dans notre prière au Seigneur : oui Seigneur, souviens-toi de ce que tu as promis. Fais que nous ne soyons qu’un seul Pasteur et qu’un seul troupeau ! Ne permets pas que ton filet se déchire et aide-nous à être des serviteurs de l’unité ! »