ROME, Vendredi 16 novembre 2007 (ZENIT.org) – A l’occasion de l’inauguration solennelle de l’année académique 2007/2008, célébrée jeudi, l’Université pontificale Saint-Thomas-d’Aquin, « Angelicum » a fêté les 40 ans de l’encyclique de Paul VI « Populorum progressio ».
Dans le cadre de cette cérémonie, ZENIT a interrogé le père Joseph Agius, o.p., recteur de l’Angelicum, qui fait une analyse du rapport entre développement et mondialisation.
Pourquoi avoir choisi la question du développement et Populorum Progressio pour ouvrir la nouvelle année académique?
P. Agius – La circonstance liée au double anniversaire, les 40 ans de l’encyclique Populorum progressio et les 25 ans de Sollecitudo rei socialis, nous a suggéré de revenir sur l’importance d’un thème auquel la rédaction de notre revue scientifique « Angelicum » a l’intention, entre autre, de réserver deux numéros.
Le thème spécifique du développement a été choisi par le rapporteur Mgr Giampaolo Crepaldi, secrétaire du Conseil pontifical justice et paix, et nous en sommes très contents car c’est un thème à caractère social, un thème actuel, qui tombe au moment où s’ouvre notre nouvelle année académique à l’« Angelicum ».
40 ans se sont écoulés depuis la publication de Populorum progressio, or les problèmes de développement sont, semble-t-il, toujours les mêmes. La Communauté internationale est encore influencée par une approche néo-malthusienne et utilise des fonds pour des plans de contraception et de réduction des naissances au lieu de les utiliser pour promouvoir le développement intégral de l’humanité. Quel est votre avis ?
P. Agius – Je vous remercie de soulever cette question. C’est précisément la raison pour laquelle nous avons interpellé Mgr Crepaldi, pour nous parler des problèmes qui subsistent par rapport au développement. Dans l’espoir bien entendu qu’il puisse nous offrir une idée pour surmonter de tels problèmes.
Il existe un courant culturel « anti-mondialiste » qui s’oppose au développement. Quelle est la position de l’Eglise catholique à propos du développement ?
P. Agius – La mondialisation est un phénomène plutôt complexe. Il existe une mondialisation de la production des biens et des services, une mondialisation du commerce, des finances, des moyens de communication etc. La mondialisation est une des caractéristiques de notre époque : que ce soit dans les pays développés, dans les pays émergeants ou dans les pays en voie de développement. Le développement est l’objectif visé par la moitié des pays du tiers et du quart monde. Et il n’est pas possible que l’Eglise soit opposée à cela. Sans le développement, nous ne pourrions jamais atteindre un niveau satisfaisant de biens alimentaires, de services, d’éducation etc. qui rendent la vie d’une personne humaine digne d’être vécue. L’exercice de la religion aussi est très difficile au-dessous d’un certain niveau de développement individuel et communautaire.
L’élément qui souvent mobilise les mouvements anti-mondialistes est la peur que la mondialisation avance de manière sauvage, au détriment de tant de personnes et de tant de peuples. L’Eglise aussi est très sensible à cet aspect du développement et, à travers son œuvre éducative et culturelle, elle contribue à la réalisation d’un nouvel ordre mondial juste, tendant également à la mondialisation de la paix et de la justice.
Ces dernières années, l’Angelicum, à l’instar d’autres universités pontificales, a connu une certaine crise au niveau des inscriptions. Quelle est la situation et comment pensez-vous attirer de nouvelles adhésions aux projets de formation de votre université ?
P. Agius – Une crise ? Je ne dirais pas vraiment. Le nombre des étudiants est assez bon. Ils sont 1200, originaires de 95 pays différents. Il y a quelques années encore, leur nombre augmentait presque tous les ans, alors que ces derniers temps nous enregistrons une certaine stabilité du nombre d’inscrits dans notre université. Naturellement, nous aimerions avoir plus d’étudiants, et de nouveaux projets en phase de formulation et d’approbation pourront sûrement en attirer d’autres.