ROME, Jeudi 15 novembre 2007 (ZENIT.org) – L’émigration des chrétiens d’orient inquiète le Saint-Siège et en particulier le pape Benoît XVI, affirme le préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales au Vatican.
« La Terre Sainte est notre terre à tous. C’est notre famille d’origine à tous. Nous devons la soutenir et l’aimer » : ainsi « L’Osservatore Romano » résume-t-il, dans son édition italienne du 10 novembre 2007, l’appel de Mgr Leonardo Sandri, lancé au cours d’un entretien réalisé dans le cadre du 90ème anniversaire de son dicastère et de l’Institut pontifical oriental.
Lorsque le pape de l’époque, Benoît XV, institua cette congrégation au Vatican, « il voulut en être le préfet pour manifester clairement que l’Eglise du Christ n’est ni latine, ni grecque, ni slave, mais bien catholique », et qu’« aucune discrimination parmi ses fils n’est admissible », a expliqué Mgr Sandri qui sera créé cardinal le 24 novembre prochain.
Par ailleurs, quelques mois après l’institution de la Congrégation pour les Eglises orientales, le pape décida de créer un studiorum domus, dont le mandat reste aujourd’hui inchangé, afin que « les orientaux puissent approfondir la connaissance des traditions orientales et les faire connaître au monde latin », a-t-il ajouté.
« La Congrégation est restée fidèle au mandat pontifical : dans le respect de chaque Eglise singulière, elle en a promu la vie pastorale, liturgique et disciplinaire » tandis que l’Institut pontifical oriental « a apporté le soutien culturel nécessaire, en se consacrant à la formation des futurs pasteurs, des personnes consacrées et des éducateurs également laïcs ».
A l’occasion de sa visite dans notre dicastère, a poursuivi Mgr Sandri, le pape avait demandé à être accompagné dans son « pèlerinage au cœur de l’orient », pour permettre à l’Eglise de s’abreuver de cette Eglise des « origines ».
Concernant le phénomène inquiétant des migrations qui crée des problèmes d’intégration et d’accueil, le futur cardinal Sandri considère qu’il s’agit « du grand défi actuel ». « Le pape et nous-mêmes sommes très inquiets. Les personnes déracinées de leurs traditions des origines risquent de perdre les profondes valeurs qui régissent la vie de chaque individu et de chaque communauté ».
Dans ce contexte, le dicastère dont il est le préfet, « est attentif aux organismes du Vatican chargés de la pastorale des migrations et tente de responsabiliser les communautés ecclésiales de départ et de destination sur ce phénomène irréfrénable ».
La Congrégation pour les Eglises orientales « soutient les évêques et les prêtres des Eglises chargés de la question et favorise la création de structures qui permettent d’exercer la pastorale selon les rites d’appartenance » a poursuivi Mgr Sandri.
« Mais elle s’engage en même temps à sensibiliser toute la communauté catholique afin que celle-ci, avec toute la prudence requise, soit accueillante et capable d’inciter les institutions civiles à affronter le problème à ses racines », a-t-il ajouté.
« Et le fond du problème vient de ce manque de paix dont souffrent terriblement de vastes régions d’orient », a-t-il dénoncé.
Pour continuer à garantir son soutien spirituel et matériel à la Terre Sainte et à d’autres régions de l’Orient, la Congrégation vaticane pour les Eglises orientales « se donne les moyens de garantir une action ordonnée et équitable ».
« L’ordre et l’équité dans la distribution et la répartition des services stimulent la croissance de cette louable manifestation de charité déjà présente envers les Lieux saints » a expliqué le nouveau préfet, en faisant allusion à l’importance des pèlerinages.
Pour finir, Mgr Sandri a encouragé le monde entier à se familiariser avec ce « témoin silencieux de la vie de Jésus sur terre », selon une définition empruntée à Benoît XVI, sachant toutefois que « la première manifestation de charité reste, de toute façon, l’invocation à Dieu afin que cesse toute violence » a-t-il conclu.