ROME, Jeudi 26 juillet 2007 (ZENIT.org) – Dans une société mondialisée où la coexistence entre les croyants de différentes religions est de plus en plus fréquente, les deux mots clé de l’évangélisation sont : annonce et dialogue.
C’est ce qu’a expliqué Benoît XVI dans le cadre de sa rencontre, mardi dernier, avec quelque 400 prêtres des diocèses de Belluno-Feltre et Trévise, dans les Dolomites, où il est en vacances depuis le 9 juillet.
Il s’agit, à expliqué le pape, de vivre « en première ligne, l’amour du prochain, comme expression de notre foi ».
Le pape répondait à la question d’un prêtre qui avait expliqué que le nord de l’Italie est devenu ces dernières années une terre de « forte immigration » et par conséquent de « dialogue respectueux avec les autres religions ». Le prêtre se demandait comment il était possible d’évangéliser dans ce contexte.
Benoît XVI a répondu qu’il s’agit d’une question que se posent les évêques d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine, lors de leurs différentes rencontres, mais dans des pays comme l’Italie aussi désormais, car le monde n’est plus uniforme.
« Nous vivons une rencontre permanente, qui nous fait ressembler à l’Eglise des premiers temps, où l’on vivait cette même situation. Les chrétiens étaient une toute petite minorité, un grain de sénevé qui commençait à germer, entouré de religions et de conditions de vie extrêmement diverses », a-t-il expliqué.
« Nous devons donc réapprendre ce qu’ont vécu les chrétiens des premières générations, a poursuivi le pape. Dans sa première lettre, au chapitre trois, saint Pierre affirme : ‘vous devez toujours être prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous’ ».
« C’est ainsi qu’il a formulé, pour l’homme normal de l’époque, pour le chrétien normal, la nécessité de conjuguer annonce et dialogue », a-t-il expliqué.
« Il n’a pas dit de manière formelle : ‘Annoncez l’Evangile à chaque personne’. Il a dit : vous devez être capables, prêts à vous expliquer devant tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l’espérance qui est en vous ».
« Il me semble que nous avons là la synthèse nécessaire entre dialogue et annonce, a souligné Benoît XVI. Le premier point est que la raison de notre espérance doit toujours être présente en nous. Nous devons être des personnes qui vivent la foi et qui pensent la foi, qui la connaissent de l’intérieur ».
« Ainsi, en nous, la foi devient raison, elle devient raisonnable. La méditation de l’Evangile et ici l’annonce, l’homélie, la catéchèse, pour rendre les personnes capables de penser la foi, sont déjà des éléments fondamentaux dans ce mélange entre dialogue et annonce », a-t-il poursuivi.
« Le premier aspect est vivre avec eux, reconnaissant en eux le prochain, notre prochain. Vivre par conséquent, en première ligne, l’amour pour le prochain comme expression de notre foi », a expliqué le pape.
« Je crois qu’il s’agit là déjà d’un témoignage très fort, a-t-il ajouté, et également d’une forme d’annonce : vivre réellement avec ces personnes l’amour du prochain, reconnaître en elles notre prochain, afin qu’elles puissent voir que cet ‘amour du prochain’ est pour elles ».
Le pape a expliqué qu’il devient alors « plus facile de présenter la source de notre comportement, c’est-à-dire que l’amour pour le prochain est l’expression de notre foi ».
« Dans le dialogue, on ne peut pas passer tout de suite aux grands mystères de la foi », a-t-il reconnu.
Le pape exhorte à rechercher avant tout « l’entente fondamentale sur les valeurs à vivre », « qui sont exprimées dans les Dix commandements, résumées dans l’amour pour le prochain et dans l’amour envers Dieu, et que l’on peut donc interpréter dans les différents secteurs de la vie ». La recherche de cette entente est, pour le pape « une chose pratique, réalisable, et nécessaire ».
La clé, a-t-il conclu, est une « annonce humble, patiente, qui attend » et une manière de vivre, concrètement, selon une conscience éclairée par Dieu.