ROME, Lundi 16 juillet 2007 (ZENIT.org) – Les évêques du Venezuela sont inquiets pour leur pays. Ils déplorent certaines décisions du président Hugo Chavez qui entend procéder à une profonde réforme de la constitution et à « l’institution d’un système socialiste basé sur la théorie et les idéaux du marxisme-léninisme ».
Au terme de leur 88ème assemblée plénière, les évêques ont publié une exhortation pastorale centrée sur « la solidarité et la réconciliation » au Venezuela, rendue publique samedi 7 juillet, et dans laquelle croyants et non-croyants sont appelés à travailler pour une société plus juste et plus respectueuse de la personne humaine.
La réforme constitutionnelle, qui sera approuvée l’an prochain, prévoit « l’institution d’un système socialiste basé sur la théorie et les idéaux du marxisme-léninisme », et ne met pas de terme au mandat présidentiel.
Dans son exhortation, la conférence épiscopale vénézuélienne déplore ces prétentions du président Chavez ainsi que certaines décisions annoncées officiellement, comme la devise ‘Patrie, socialisme ou mort’ avec laquelle Hugo Chavez promet d’installer le « socialisme du XXIème siècle ».
Les évêques soulignent que la dernière « atteinte à la liberté d’expression » (la fermeture de la chaîne de télévision privée RCTV par le gouvernement, après plus d’un demi-siècle de diffusion) « favorise une hégémonie indue du gouvernement en matière de communication sociale, absolument anti-démocratique ».
L’épiscopat vénézuélien est également très inquiet au sujet du nouveau projet de loi sur l’éducation qui prétend « donner une instruction basée sur une seule et unique orientation politique et idéologique, portant gravement atteinte aux droits et aux devoirs des enseignants et des parents ».
« Si nous intervenons dans les problèmes sociaux, ce n’est pas par ingérence mais parce que nous estimons qu’il est de notre devoir d’éclairer la conscience, sociale et personnelle, de nos fidèles, à la lumière de l’Evangile, et en utilisant des critères purement pastoraux », ajoutent-ils.
« La solution aux problèmes politiques et sociaux du Venezuela doit aller au-delà du populisme, qui ne va pas au fond des problèmes, et au-delà du militarisme, qui donne à la classe militaire un rôle de premier plan dans la société alors que ce n’est pas son rôle », déplorent les évêques.
Dans leur document, les évêques abordent les différents problèmes auxquels le pays et ses habitants doivent faire face, proposant ensuite aux fidèles de les affronter en suivant « le chemin indiqué par le Seigneur : la réconciliation et la solidarité auxquelles nous aspirons tous, et qui représentent le chemin essentiel vers la paix ».
Ils expliquent leur prise de position en disant qu’ils ne peuvent accepter que « l’on veuille diviser les Vénézuéliens en deux factions inconciliables ».
Les évêques du Venezuela concluent leur exhortation pastorale par un appel : « La diversité de comportements idéologiques ne doit pas se transformer en affrontements ou se manifester par des actes d’intolérance. Un dialogue s’impose ; un dialogue qui soit basé sur l’entente générale et autour duquel doit tourner la vie politique et sociale de toute société qui se dit démocratique ».