Vietnam : Procès du P. Van Ly

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Un propos du chef de l’Etat démenti par la conférence épiscopale

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ROME, Mercredi 11 juillet 2007 (ZENIT.org) – Le président de la Conférence épiscopale du Vietnam dément un propos du chef de l’Etat vietnamien concernant le procès du P. Nguyên Van Ly, indique « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris, le 10 juillet.

Mgr Paul Nguyên Van Hoa, président de la conférence des évêques catholiques du Vietnam, a adressé au chef de l’Etat vietnamien, M. Nguyên Minh Triêt, une courte lettre ouverte, datée du 7 juillet, dans laquelle il dément un propos attribué au président lors de son séjour aux Etats-Unis, et rapporté la veille par un journal du pays, le Tuôi Tre.

A une question portant sur le procès et la condamnation du P. Nguyên Van Ly, il aurait en effet répondu que, pour ce qui concerne le jugement du prêtre, « la conférence épiscopale et le Saint-Siège étaient d’accord avec nous ».

Après avoir rapporté ce propos, Mgr Hoa, écrit : « La réponse du président Nguyên Minh Triêt n’est pas conforme à la vérité. » La lettre se termine par des vœux de bonne santé et elle est signée au nom de la conférence épiscopale. Elle a été publiée en vietnamien dans une dépêche de l’agence «Vietcatholic News» du 9 juillet.

La parution sur la presse officielle d’une transcription de l’interview accordée par le chef de l’Etat vietnamien à CNN deux semaines auparavant, le 23 juin, avait relativement surpris, d’autant plus que les propos qui ont entraîné la vigoureuse réaction de l’évêque vietnamien ne se trouvaient pas dans la transcription officielle de l’entretien, fournie par CNN.

En réalité, aux journalistes qui lui montraient la fameuse photo du P. Ly, empêché par un policier de parler au tribunal, le président avait répondu qu’auparavant le prêtre avait prononcé des paroles violentes et injurieuses contre le tribunal. « Cependant, a-t-il reconnu, le geste du policier appliquant la main sur la bouche du prêtre n’a pas été correct. Mais il s’agissait là de la responsabilité d’un cadre subalterne qui ne représentait en rien l’attitude du gouvernement et qui sera sanctionnée ». Le président demandait alors aux journalistes de ne pas exploiter outrageusement cette photo.

Le même numéro de «Tuôi Tre» du 7 juillet a également rendu compte d’une rencontre entre le chef de l’Etat vietnamien et la présidente du Sénat américain, Nancy Pelosi. Celle-ci lui avait reproché vivement l’attitude des autorités vietnamiennes à l’égard du P. Nguyên Van Ly. Selon le journal vietnamien, le président avait également mis en avant l’attitude de la conférence épiscopale du Vietnam : « Si nous avions violé la liberté de religion, la conférence épiscopale aurait dû élever la voix… En réalité, ils étaient d’accord avec nous. »

Le P. Nguyên Van Ly a été condamné le 30 mars dernier, à huit ans de prison et cinq ans de résidence surveillée, par un tribunal populaire de Huê, qui a aussi condamné quatre de ses collaborateurs à diverses peines de prison. Le prêtre, qui ne reconnaissait pas la légitimité de ce tribunal, avait protesté tout au long du procès (1). La photo du prêtre bâillonné par un policier avait alors été publiée dans un grand nombre de journaux à travers le monde, soulevant une vive émotion.

(1) Voir le récit complet de ce procès dans EDA 461 (document annexe)

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ZENIT Staff

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