Chypre : Nouvel appel de l’archevêque orthodoxe Chrysostome II

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« Laissez-nous restaurer les églises détruites dans la zone occupée »

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ROME, Mardi 10 juillet 2007 (ZENIT.org) – « Nous demandons l’autorisation aux troupes d’occupation et à la communauté turque chypriote de pouvoir restaurer nos églises à nos frais, et de permettre à six moines de plus de 80 ans de pouvoir regagner leur monastère de Saint-Barnabé, situé dans les zones occupées du nord »: tels sont les termes de l’appel lancé par le chef de l’Eglise orthodoxe chypriote, Chrysostome II.

« Nous voulons mettre fin à l’état de dégradation de nos églises, sensibiliser la communauté internationale, récupérer les œuvres d’art qui nous ont été volées et les rapporter ici pour les restaurer et assurer leur conservation » – a-t-il ajouté, – « Nous voulons que notre civilisation soit respectée. Pour notre part, si les Turcs estiment que certaines mosquées de chez nous sont en mauvais état, nous sommes prêts à les restaurer, mais je ne pense pas qu’il y en ait car elles sont toutes entretenues ».

Cet appel, qui fait écho à celui lancé récemment par Benoît XVI sur cette question, a été diffusé dimanche soir dans le journal télévisé de la chaîne italienne RAI3, et les propos ont été recueillis par le correspondant à Chypre, Aldo Maria Valli.

La situation des églises dans la zone occupée par les turcs est dramatique.
Un recensement fait état de 520 édifices sacrés dans le nord de Chypre (églises, chapelles, monastères). De tous ces édifices, dont certains arméniens et maronites, 133 églises, chapelles et monastères ont été désacralisés (transformés en dépôts militaires, étables ou discothèques), 78 convertis en mosquées, 28 utilisés à des fins militaires ou aménagés en hôpitaux et 13 comme dépôts. Environ 15 000 icônes ont été enlevées illégalement et circulent toujours sur le marché clandestin international de l’art.

L’héritage culturel détruit réunit des fresques du XVIème siècle, dont la plupart remontent à l’époque byzantine.

« Nous souhaitons – a déclaré l’archevêque de la plus vieille église orthodoxe – que les subventions de la Communauté européenne, 286 millions euros, pour la communauté chypriote-turque, soient utilisées pour la restauration de nos églises, au moins celles qui en ont le plus besoin, car même si elles ne se sont pas encore écroulées, beaucoup de ces églises sont à la dérive ».

L’archevêque Chrysostome II a par ailleurs demandé à la communauté chypriote-turque de laisser revenir dans leur monastère de Saint-Barnabé (du nom de l’apôtre qui évangélisa l’île avec saint Paul) six moines âgés de plus de 80 ans, qui avaient été expulsés durant l’occupation et qui ont exprimé le désir d’y passer les derniers jours de leur vie. Mais il n’a toujours pas reçu de réponse. La question avait également été abordée au Conseil de sécurité de l’ONU.

Lors de sa récente visite à Rome, l’archevêque orthodoxe a reçu le soutien de Benoît XVI qui lui a promis de tout faire pour arriver à une solution. Sa béatitude Chrysostome II a également lancé un appel à la Conférence épiscopale italienne (CEI), en rencontrant son président Mgr Angelo Bagnasco, archevêque de Gênes, et il a soulevé devant les instances européennes la question de l’application des droits de l’homme par les Turcs, recevant des garanties du président du Parlement européen, Hans-Gert Poettering, du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, mais surtout de la chancelière allemande Angela Merkel.

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ZENIT Staff

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