ROME, Mercredi 4 juillet 2007 (ZENIT.org) – Le succès des sanctuaires mariaux ne se dément pas et les diocèses s’organisent pour améliorer les capacités d’accueil, indique « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (EDA n° 466).
Une récente étude sur les sanctuaires mariaux en Chine indique que la fréquentation de ces lieux ne cesse de croître en même temps que les diocèses qui en ont la charge multiplient les initiatives pour améliorer l’accueil des pèlerins, que ce soit matériellement ou spirituellement. Ce travail a été mené au mois de mai dernier par les Presses de la foi (Shinde), à Shijiazhuang, dans le Hebei, à partir d’entretiens par téléphone dans quatorze des plus importants centres de pèlerinage marial du pays.
On y apprend qu’au cours du mois de mai 2007, mois dévolu à la Vierge Marie, ces quatorze sanctuaires ont reçu, au total, plus de 110 000 visiteurs. Les trois plus fréquentés sont celui de Jianshan, dans le diocèse de Jinan (province du Shandong), celui de Sheshan, dans le diocèse de Shanghai, et celui de Notre-Dame du Rosaire, dans le diocèse de Fuzhou (province du Fujian). De 20 000 à 30 000 pèlerins se sont rendus dans chacun de ces sanctuaires. Si la majorité des pèlerins sont catholiques, la proportion des non-chrétiens est en augmentation constante ces dernières années.
A Sheshan, le P. Ma Dachao, responsable du sanctuaire depuis décembre 2006, explique que des animations missionnaires, en vue de l’évangélisation, ont été mises en place par des groupes de jeunes catholiques, des paroisses du diocèse et même des groupes protestants. Au sanctuaire de Jianshan, des bénévoles, formés à cette fin, accueillent les non-chrétiens pour répondre à leurs questions et les guider dans leur visite. Le P. Liu Xuebing explique que pendant les eucharisties, lors de la communion, nombreux sont les non-catholiques qui s’approchent du célébrant pour recevoir, non pas le corps du Christ, mais, les bras croisés sur la poitrine, la bénédiction du prêtre. Dans un autre sanctuaire marial, celui du diocèse de Zhouzhi, le recteur du lieu fait distribuer gratuitement les livrets imprimés à l’attention des catéchumènes. Là encore, l’idée est de présenter la foi catholique aux non-chrétiens venus visiter les lieux.
D’un point de vue matériel, les responsables des sanctuaires ont à cœur d’améliorer les conditions d’accueil. A Sheshan, l’hôtellerie peut accueillir 200 personnes et le réfectoire compte 500 couverts. Le plus souvent, dans la plupart des sanctuaires, le gîte et le couvert sont proposés gratuitement ou en échange d’une modeste contribution financière.
Selon les auteurs de l’étude, les lieux de pèlerinage font désormais partie intégrante de la vie de l’Eglise en Chine et les diocèses multiplient les initiatives pour que ces points de contact avec des non-chrétiens soient l’occasion d’un réel travail pastoral et d’évangélisation.
Pourtant, EDA indique également que, selon des informations de l’agence AsiaNews, le 11 mai dernier, le secrétaire général du Parti communiste de la province du Henan a ordonné la fermeture du sanctuaire marial de Tianjiajing, dans le diocèse d’Anyang. Dès le lendemain, les routes menant au sanctuaire, situé sur une hauteur, ont été interdites à la circulation et sept cents soldats ont pris possession des lieux environnants pour y mener « un exercice militaire ».
La communauté catholique d’Anyang s’est déclarée « profondément choquée » par la décision des autorités, reprochant à la municipalité d’agir en dehors de tout cadre légal et en dépit des lois garantissant la liberté religieuse en Chine. L’affaire pourrait avoir un motif commercial.
Le sanctuaire de Notre-Dame du Mont Carmel se trouve dans le district de Linxian. Son origine remonte à un peu plus d’un siècle, lorsque le vicaire apostolique du Henan-Nord, l’italien Stefano Scarella, décida d’ériger une église dédiée à la Vierge Marie, en action de grâce pour la protection accordée à des chrétientés locales lors de la révolte des Boxers, en 1900.
Evêque depuis 1882 dans la région, le missionnaire italien mourut en 1902 et ne vit pas s’élever l’église de style occidental sur la colline de Tianjiajing, construite entre 1903 et 1905. Par la suite, le sanctuaire fut détruit à deux reprises, lors de l’invasion japonaise, au cours de la seconde guerre mondiale, puis lors de la Révolution culturelle (1966-1976). Rouvert dans les années 1980, le sanctuaire avait peu à peu regagné en importance, l’affluence atteignant son pic chaque 16 juillet, fête de Notre-Dame du Mont Carmel. L’église n’ayant pas été reconstruite, le diocèse d’Anyang venait d’établir un plan de reconstruction de l’édifice.