ROME, Vendredi 23 mars 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI rappelle que le droit à l’eau est « fondamental et universel » et qu’il devient un « impératif moral et politique dans un monde qui dispose de niveaux de connaissances et de technologies capables de mettre fin aux situations de pénurie d’eau ».
La Journée mondiale de l’Eau a été célébrée le 22 mars à Rome, au siège de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO). A cette occasion, le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, a fait parvenir, de la part de Benoît XVI, un message au directeur de l’Organisation, M. Jacques Diouf. Ce message, en français, a été lu lors du congrès de la FAO par l’Observateur permanent du saint-Siège à la FAO, Mgr Renato Volante.
Le cardinal Bertone a transmis à M. Diouf et aux participants de la rencontre, les « encouragements » de Benoît XVI pour leur « action en faveur de toutes les personnes qui, dans le monde, souffrent de la pénurie d’eau ».
« L’eau, bien commun de la famille humaine, constitue un élément essentiel pour la vie; la gestion de cette ressource précieuse doit être telle qu’il en soit permis un accès à tous, surtout à ceux qui vivent dans des conditions de pauvreté, en garantissant la viabilité de la planète pour la génération présente comme pour les générations futures », affirme ce message.
A ce sujet le message cite un passage important du « Compendium de la Doctrine sociale de l’Église (n. 485) : « L’accès à l’eau compte en effet parmi les droits inaliénables de tout être humain, puisqu’il représente un pré-requit pour la réalisation d’une grande partie des autres droits humains, comme le droit à la vie, à l’alimentation, à la santé. Pour cette raison, l’eau «ne peut pas être traitée comme une simple marchandise parmi tant d’autres et son usage doit être rationnel et solidaire (…) Le droit à l’eau, comme tous les droits de l’homme, se base sur la dignité humaine et non pas sur des évaluations de type purement quantitatif, qui ne considèrent l’eau que comme un bien économique. Sans eau, la vie est menacée. Le droit à l’eau est donc un droit universel et inaliénable». »
« La Journée mondiale de l’eau représente une occasion précieuse de pousser la communauté internationale à déterminer des voies efficaces qui permettent à ce droit humain fondamental d’être promu, protégé et rendu effectif », affirme le message.
« En ce sens, précise-t-il, la gestion durable de l’eau devient un défi socio-économique, environnemental et éthique, qui concerne non seulement les institutions, mais la société tout entière. Ce défi doit être affronté selon le principe de subsidiarité, c’est-à-dire à travers l’adoption d’une approche avec la participation de tous, impliquant non seulement le secteur privé mais aussi et avant tout les communautés locales; le principe de la solidarité, pilier fondamental de la coopération internationale qui exige une attention prioritaire envers les pauvres; le principe de la responsabilité à l’égard des générations présentes et futures, ce qui implique la nécessité de réexaminer les modèles de consommation et de production souvent non durables quant à l’utilisation des ressources hydriques ».
Enfin, le Saint-Siège insiste sur cette responsabilité : « C’est là une responsabilité qui doit être partagée par tous et élevée au rang d’impératif moral et politique dans un monde qui dispose de niveaux de connaissances et de technologies capables de mettre fin aux situations de pénurie d’eau et à leurs conséquences dramatiques, qui concernent surtout les régions aux revenus les plus bas, dans lesquelles l’accès à l’eau peut souvent entraîner de véritables conflits, alors qu’elle peut devenir un motif de coopération inter régionale, là où est valorisée une approche à long terme, fondée sur l’interdépendance hydrologique qui associe les usagers de l’eau de pays voisins au sein d’un système partagé ».