ROME, Lundi 11 décembre 2006 (ZENIT.org) – L’Eglise des Pays-Bas redécouvre la foi, discrètement mais avec dynamisme, affirme le directeur de l’hebdomadaire catholique « Katholiek Nieuwsblad ».
Ed Arons, 58 ans, a fait part à Zenit de ses considérations sur la situation des catholiques néerlandais.
Après une brillante période de présence missionnaire, de présence religieuse et de vitalité ecclésiale, Ed Arons explique que « l’Eglise des Pays-Bas a traversé une période très triste ».
« A l’époque où nous étions en plein élan missionnaire, il était si facile d’être catholique que, de fait, nous avons échoué dans notre tâche : transmettre la foi de manière personnelle et engagée », reconnaît-il.
Dans les années du Concile Vatican II et après le Concile, en se basant « sur une compréhension erronée, un grand nombre de théologiens et de prêtres ont opté pour une religion séculière, pour un Evangile social ».
Selon Ed Arons beaucoup de laïcs ont suivi leurs « leaders » « sans avoir les moyens pour discerner ce qui se passait. Pour l’Eglise, la plupart des personnes de cette génération sont encore perdues. Elles ont influencé leurs propres enfants de manière négative, les tenant à l’écart des richesses de Dieu dans l’Eglise ».
Toutefois on voit apparaître depuis peu « une nouvelle génération, moins marquée par les préjugés, et qui a envie de redécouvrir la foi. On l’a vu par exemple lors Journées Mondiales de la Jeunesse ».
On ne parle pas d’un grand nombre de personnes, reconnaît Ed Arons, mais d’un grand engagement.
Autre fait positif signalé par le directeur de la revue néerlandaise : « Le fait que la plupart des diocèses, après cette période de tâtonnement de la part des évêques, aient aujourd’hui le courage de suivre une direction pleinement en accord avec la ligne de l’Eglise de Rome ».
Et Ed Arons de souligner que pendant des années la société néerlandaise a été « très critique » vis-à-vis de l’Eglise catholique : « Un grand nombre de ses valeurs a été vivement attaqué et modifié, voire même au niveau des lois devenues alors très libérales. Mais là aussi les choses changent ».
« De nombreuses personnes, ressentant le vide d’une existence purement matérialiste, aspirent de plus en plus à une vie spirituelle authentique, libérée de tout préjugé, constate-t-il. Un changement que l’on a également constaté dans les médias, par exemple à l’occasion du décès de notre grand pape Jean Paul II ».
Cela dit, poursuit Ed Arons, « il est dommage que notre Eglise n’ait pas encore le personnel et les moyens suffisants pour affronter vraiment ce défi ».
Ed Arons déplore alors, concernant certaines grandes questions morales, que la voix de l’Eglise « à quelques exceptions près, ne soit pas encore suffisamment entendue, se limitant en général à un communiqué de presse ou à une lettre pastorale ».
Néanmoins, « l’Eglise néerlandaise sort d’une tragique période de dérive, conclut le directeur de la revue « Katholiek Nieuwsblad ». Il lui faudra du temps pour être prête à assumer de nouveau son rôle, un rôle dont notre société a tellement besoin. Mais Dieu agit et nous avons déjà fait beaucoup de chemin ».