»Nous ne voyons pas d’autres solutions que de retourner aux institutions constitutionnelles. Nous pensons notamment au Parlement à qui il revient de résoudre la crise gouvernementale », a déclaré au micro de Radio Vatican l’archevêque de Byblos des Maronites, Mgr Béchara Raϊ.
« Nous ne pouvons permettre que ce soient les manifestations de rues qui résolvent nos problèmes. Il faut agir à travers les institutions, a-t-il insisté. Les manifestations servent à exprimer des opinions, dans un cadre démocratique, mais les solutions doivent être prises par les institutions ».
L’évêque a dit craindre une guerre civile entre sunnites et chiites, due aux répercussions du conflit irakien. « Si les manifestations continuent, a-t-il prévenu, nous courons le danger de voir éclater un affrontement entre sunnites et chiites ».
Selon Mgr Bechara Rai, la réalité libanaise subit les répercussions extérieures liées à la situation de crise qui prévaut dans toute la région.
« On dit que le Hezbollah est lié, dans ses décisions, à la Syrie et à l’Iran ; eux nient, affirme-t-il, mais il ne suffit pas de nier avec les mots, mais de le prouver par des gestes. C’est-à-dire en arrêtant de marquer son opposition en manifestant dans les rues et en détruisant tout sur son passage. Il s’agit d’une destruction économique, sociale et politique, et pas seulement de manifestations ».
« Les répercussions et les conséquences sont néfastes. Il faut que nous retournions tous aux institutions constitutionnelles, là où chacun est représenté, et ne pas provoquer la paralysie complète de la vie économique, politique et sociale du pays ».
Interrogé ensuite sur le rôle que l’Eglise joue dans ce contexte, Mgr Rai a déclaré qu’elle poursuivait son engagement et faisait appel à toute sa bonne volonté pour tenter de créer un courant d’unité et de compréhension.
« Malgré tout, l’optimisme l’emporte sur le pessimisme, a conclu l’évêque libanais. Car nous voyons bien que tant d’efforts sont faits pour tenter de trouver une voie intermédiaire et sortir de la crise. Espérons ! ».