On peut trouver le texte intégral du document, en français, sur la page en ligne du conseil pontifical (cf. www.vatican.va).
Des délégués de 15 pays européens, des représentants de plusieurs dicastères et organismes de la curie romaine, du conseil des conférences épiscopales d’Europe et du vicariat de Rome ont participé au congrès.
Le document final est articulé en trois parties. La première retrace la chronique de l’événement, avec une synthèse des nombreux intervenants qui se sont succédé pendant les deux jours. Puis sont présentées les Conclusions, et enfin les Recommandations issues de la rencontre.
« Tous les participants à la Réunion sont conscients que l’annonce de Jésus-Christ, le Seigneur, est le centre de toute pastorale, même celle du tourisme » tel est le premier point des Conclusions.
Le tourisme, réalité complexe et « signe des temps », a besoin d’une nouvelle si ce n’est d’une première évangélisation, à cause des nouvelles formes dans lesquelles il se présente aujourd’hui : scolaire, congressiste, médical, social, « missionnaire », sportif, événementiel.
On a pu constater qu’il subsiste encore aujourd’hui une perception réduite du tourisme, associé uniquement aux affaires et au bien-être, ce qui rend difficile une acceptation adéquate et un développement nécessaire de l’activité pastorale dans le secteur. Il est donc nécessaire de donner vie à une structure nationale de coordination comme beaucoup de diocèses le font déjà.
Dans la société européenne sécularisée et de plus en plus interculturelle et multi religieuse, le tourisme peut devenir un instrument utile pour la diffusion des valeurs évangéliques. « Une visite touristique bien guidée des œuvres d’art et des lieux historiques de la mémoire peut en effet être une catéchèse naturelle ».
Un projet de formation est donc nécessaire, dans une perspective œcuménique, attentif à la dimension interreligieuse, capable d’agir en interaction avec les différents sujets concernant le monde du tourisme. Cette transversalité d’action peut devenir un laboratoire de frontière pour l’évangélisation mais aussi un témoignage d’ouverture, d’accueil, de communion et de dialogue.
Dans ce sens les opérateurs et les entrepreneurs chrétiens du tourisme ont une grande tâche à accomplir. Une mention et une attention particulière concerne les pèlerinages, surtout ceux vers des destinations qui ont forgé le visage de l’Europe : le chemin de Saint Jacques, la via Francigena, le réseau des sanctuaires, les itinéraires d’art et de foi, dans un continent si riche en témoignages de ses racines chrétiennes.
Les Recommandations encouragent à promouvoir des ententes avec les organismes civils à différents niveaux au nom de la centralité de l’homme, en gardant présent que le tourisme influe transversalement sur la culture, l’économie, l’écologie, les styles et la qualité de la vie des personnes, etc. Il sera utile ensuite d’encourager, avec d’autres sujets ecclésiaux (centres missionnaires, de pastorale des jeunes, de la famille, des personnes âgées, des retraités, du volontariat) des formes originales pour un tourisme au « visage neuf » : un tourisme gratuit, le voyage à bas prix, dans les territoires de mission, les vacances de services dans les pays pauvres, le tourisme écologique, les parcours du silence, l’hospitalité dans les monastères ou dans les centres de prière.
L’accent est ensuite mis sur la nécessité d’une plus grande formation des prêtres et des autres opérateurs pastoraux qui travaillent dans ce secteur, et l’on propose entre autres initiatives la création d’un Observatoire interdisciplinaire pour un tourisme de qualité composé de théologiens, de sociologues, de juristes, d’économistes, d’opérateurs pastoraux, de spécialistes et de techniciens, en communion avec les Pasteurs de l’Eglise.
Dans la pastorale du tourisme, autant dans l’accueil des visiteurs que dans la préparation des fidèles au voyage, on devra aussi signaler les injustices par rapport à ceux qui sont exploités et dont les droits sont violés, comme dans le cas des travailleurs non protégés, des femmes et surtout des mineurs. On souhaite enfin la création d’un site web au niveau européen, articulé de façon pastorale, auquel tous puissent avoir accès et même contribuer.