ROME, Mercredi 6 décembre 2006 (ZENIT.org) –
« Benoît XVI, pèlerin de l’unité en Turquie », titre le site jeune de la conférence des évêques de France en publiant cette réflexion de Mgr Louis Pelatre, Vicaire apostolique d’Istanbul (www.inxl6.org).
Alors que le Pape Benoît XVI allait entamer sa visite pastorale en Turquie, Mgr Pelatre rappelait que si l’attention médiatique se focalise sur la relation avec l’islam, ce voyage dans le siège historique de l’orthodoxie présente aussi un grand enjeu œcuménique.
+ Louis Pelatre
29/11/2006
Invité officiel du Président de la République, sur les pas de ses prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II, Benoit XVI s’apprête à venir visiter notre pays. Pour ceux qui sont épris de dialogue, la Turquie est une terre incontournable. La route œcuménique aussi, passe nécessairement par le siège historique et primatial de l’orthodoxie mondiale. S.S. Bartholomaios I demeure le point focal de ce déplacement du Souverain Pontife. Il désirait depuis longtemps très vivement cette visite et avec la persévérance qui le caractérise, il n’a cessé de renouveler ses invitations pressantes. Pour comprendre cet événement en profondeur il faut se replonger dans la grande histoire de l’Eglise. Il faut remonter jusqu’au quatrième siècle à l’époque où Constantin transférait la capitale de l’empire romain à Byzance. Il faut se remémorer le premier millénaire de l’histoire chrétienne qui voyait cohabiter dans l’unité, non sans difficulté il est vrai, l’Orient et l’Occident chrétien. L’Eglise du Christ n’a jamais pu oublier cette unité originelle et elle ressent dans son être profond que l’unité voulue par le Christ la ramène sans cesse à ses origines.
Sommes-nous prêts à entrer dans une telle démarche ? Les médias ici et ailleurs vont-ils pouvoir se hausser à un tel niveau ? Il est permis d’en douter. Gageons au moins que nos Communautés chrétiennes locales seront mieux préparées à vivre un tel événement. Durant ces jours qui nous séparent de la venue du Saint-Père, je demande aux catholiques de se préparer dans la prière à ce temps de grâce. Que cette visite apostolique soit bien comprise de tous. Qu’elle puisse toucher les cœurs et les esprits. Qu’elle soit un grand moment pour l’Eglise en pèlerinage sur la terre. Que le Successeur de Pierre puisse accomplir avec succès son ministère d’unité et de paix vis-à-vis des disciples du Christ, de tous les autres croyants et de tous les hommes de bonne volonté.
Pour les catholiques de Turquie, deux grands moments sont prévus : la messe au sanctuaire de Meryem Ana, à Ephèse, le 29 novembre et celle aussi prévue à la cathédrale du Saint-Esprit à Istanbul, le 1 décembre. Cette dernière célébration sera préparée par les quatre Communautés catholiques d’Istanbul : arménienne, chaldéenne, syriaque et latine. Les Eglises orthodoxes ont aussi depuis longtemps exprimé le désir de nous réjouir de leur présence. Après la grande journée au Patriarcat œcuménique ce sera aussi un temps de prière et de communion intense avec celui qui préside à la charité selon la belle expression de saint Ignace d’Antioche.
Nous nous préparons dans la ferveur à vivre cet événement. Beaucoup se sont déjà mis au travail. Merci pour toutes les bonnes volontés qui se manifestent, chacune selon son charisme. Pour accueillir le Saint-Père, nous nous rappelons les paroles du prophète Isaie : « Comme il est beau de voir courir sur les montagnes le messager qui annonce la paix, le messager de la bonne nouvelle, qui annonce le salut… » (Is 52, 7). Et nous répétons les paroles inscrites dans son nom: « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! ».
En reprenant aussi les mots de l’hospitalité de notre pays, nous lui disons de tout cœur : « Hos geldiniz, soyez le bienvenu, Très Saint-Père! ».