France : « Téléthon » et expérience sur les embryons, suite du dialogue

Une synthèse de presse de la fondation Lejeune

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ROME, Mardi 5 décembre 2006 (ZENIT.org) – La synthèse de presse de la fondation Jérôme Lejeune (www.genethique.org) fait le point sur les derniers débats suscités autour de l’utilisation des fonds du « Téléthon » pour financer la recherche sur les embryons humains.

Le quotidien français « La Croix » consacre son cahier central « Science & Ethique » au « Téléthon », programmée pour les 8 et 9 décembre, et au débat qu’il suscite autour des expériences sur l’embryon et de la pratique du diagnostic préimplantatoire.

Dans une interview avec l’Association française contre les myopathies (AFM), La Croix revient sur la répartition des dons récoltés par le Téléthon, sur les avancées scientifiques détaillées dans un encadré par le Prof. Axel Kahn, sur le choix de l’AFM de financer la recherche sur l’embryon .

La question du diagnostic préimplantatoire est abordée à travers le témoignage d’une famille qui a fait ce choix. Un choix présenté comme non eugénique puisque c’est celui d’une famille, confrontée au handicap, qui se bat pour « donner la vie ». Ainsi naîtra Joséphine « en pleine santé », commente le journal.

Sous le titre, « les catholiques n’appellent pas au boycott », le journal cite les prises de position des uns et des autres et met en exergue la phrase de Jean-Christophe Parisot : « Notre Seigneur nous demande du concret, un verre d’eau, une visite, un fauteuil électrique, et non des envolées lyrico-moralisantes »…

Hier soir, Jacques Chirac a estimé « compréhensible qu’il y ait des débats » et a rappelé que les recherches financées par le Téléthon étaient légales. Cette intervention du président de la République était prévue depuis quelques semaines à l’occasion des 20 ans du Téléthon.

« Téléthon, piège à dons » a titré pour sa part el quotidien « Libération ». Il dénonce vivement l’incontournable rendez-vous annuel qui « fait pleurer dans les chaumières et en profite pour nous faire les poches en loucedé ».

Analyste des médias à l’université de Louvain (Belgique), Marc Lits regrette que le Téléthon « joue sur l’exhibition des enfants malades ». Atteint de la polio et en fauteuil depuis 43 ans, André Jas s’insurge contre cette pratique : « mettre les handicapés sous un compteur à fric, ça nous ôte toute dignité, on passe pour des mendiants. Dès que ça s’arrête de monter, on fait venir les petits myopathes ». Bien que Laurence Tiennot-Herment, présidente de l’Association française contre les myopathies (AFM), s’en défende : « on ne fait pas de misérabilisme », pour Libération : « le Téléthon et les émissions caritatives en général tirent sur la corde sensible, avec force émouvants défilés d’enfants malades ». Et les journalistes de conclure : « le Téléthon c’est avant tout de la télé qui se barde de bons sentiments pour faire avaler la pire daube en boîte ».

Pour sa part, Jean-Marie Le Méné, président de la Fondation Jérôme Lejeune, se félicite du « vrai débat », qualifié d' »essentiel » par Mgr di Falco, évêque de Gap, suscité par la polémique sur le Téléthon et rendu possible par les médias.

D’aucuns diront que le débat n’a pas lieu d’être puisque, votée en 2004, la loi de bioéthique l’a clos. Pour Jean-Marie Le Méné, non seulement le débat n’a jamais eu lieu car la loi de 2004 a été votée « dans un silence assourdissant » comme le regrettait Mgr Barbarin, mais aussi, « il n’est pas interdit de penser que ce que la loi autorise n’est pas parfait ». L’archevêque de Lyon l’a répété sur les ondes d’Europe 1, « ce n’est pas parce que c’est légal que c’est moral ».

En soulignant « la grande et légitime diversité des prises de position », Jean-Marie Le Méné note que chacun reconnaît le problème éthique posé par certaines recherches financées par le Téléthon. Ainsi, même Didier Sicard, président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), veut prévenir des risques de « l’excès des promesses thérapeutiques, de l’avenir des recherches en cours financées par les dons, du développement du diagnostic préimplantatoire (DPI) et de l’instrumentalisation de l’embryon humain ». L’hebdomadaire La Vie en dénonçant la logique du « donnez et taisez-vous », juge dangereux de « renvoyer les convictions au placard ».

Pour le cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, « se battre pour le soin et la guérison, c’est pas tout à fait pareil que se mettre à trier les embryons, à les détruire et les utiliser comme si c’étaient des choses ». Dans Valeurs Actuelles, une lectrice s’interroge : « Pour moi, ancienne pupille de la nation (mon père étant décédé des suites de déportation), certaines recherches sont tout aussi inacceptables que les expérimentations humaines entreprises dans les camps par des médecins. (…) Pourquoi ne fait-on pas savoir que les cellules souches du cordon sont tout aussi intéressantes pour la recherche que les cellules des embryons (…) ? Si les embryons humains n’ont pas droit au même respect qu’un être humain déjà né, comment peut-on s’étonner que certains adultes ne respectent plus la vie d’un jeune enfant ? (…) Comment voulez-vous que les enfants soient bien dans leur peau quand ils découvrent que seul « un projet parental » donne le statut de futur être humain ? (…) Si nous perdons de vue qu’un enfant a droit à avoir des parents (…), mais qu’aucun adulte n’a de droit à l’enfant, nous abandonnons notre spécificité d’êtres pensants ».

Pour sortir de la crise, des voix se sont élevées comme celles de Jean-Christophe Parisot qui propose un « fléchage des dons » ou Mgr Dubost, évêque d’Evry, qui appelle au dialogue ou encore La Vie qui demande de renoncer à financer la recherche sur l’embryon. Paul, ancien organisateur du Téléthon en province, a lui finalement renoncé à y participer.

© genethique.org

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ZENIT Staff

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