Une statue d’Edith Stein au Vatican : bénédiction de Benoît XVI

Hommage à la co-patronne de l’Europe

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ROME, Mercredi 11 octobre 2006 (ZENIT.org) – Une statue de la philosophe juive allemande, devenue carmélite, et assassinée à Auschwitz, Edith Stein, destinée à une niche extérieure de la basilique Saint-Pierre a été bénie par le pape Benoît XVI au terme de l’audience générale de ce mercredi.

Rappelons que le pape Jean-Paul II qui a béatifié et puis canonisé, il y a 8 ans, Edith Stein, l’a également donnée comme co-patronne de l’Europe, lors de l’ouverture du deuxième synode pour l’Europe, le 1er octobre 1999, aux côtés de la sainte suédoise Brigitte et de la mystique italienne Catherine de Sienne – et après trois patrons, Benoît de Nursie et les deux frères de Thessalonique, Cyrille et Méthode. La statue est placée dans une niche extérieure de la basilique.

La grande philosophe juive, née à Breslau un jour de Kippour, a embrassé la foi chrétienne à trente ans passés, après avoir lu la vie de Thérèse d’Avila.

Lorsque les lois raciales allemandes ne lui ont plus permis d’enseigner, elle entra au carmel de Cologne où elle fut rejointe par une de ses soeurs. Devant la menace nazie, elle partit au carmel en Hollande, où elle fut arrêtée : « Allons pour notre peuple » dit-elle en partant pour le camp de concentration. Elle fut déportée au camp d’Auschwitz où elle fut assassinée dès son arrivée, dans la chambre à gaz en août 1942.

Benoît XVI lui a rendu hommage lors de son voyage en Pologne, qui l’a conduit Auschwitz, le 28 mai dernier (cf. Discours à Auschwitz)

« J’ai ressenti comme un profond devoir de m’arrêter de façon particulière également devant la stèle en langue allemande. De là apparaît devant nous le visage d’Edith Stein, Thérèse Bénédicte de la Croix: juive et allemande, disparue, avec sa soeur, dans l’horreur de la nuit du camp de concentration allemand-nazi; comme chrétienne et juive, elle accepta de mourir avec son peuple et pour son peuple », disait Benoît XVI.

Née dans la ville alors allemande de Breslau (actuellement Wroclaw, en Pologne), dans une famille juive, Edith Stein fit de brillantes études de philosophie à l’école du phénoménologue Husserl, et devint professeur à l’université.

En 1922, à 31 ans, elle découvrit la foi catholique grâce à l’autobiographie de sainte Thérèse d’Avila, trouvée chez une amie protestante dont le témoignage chrétien l’avait touchée. Et elle reçut le baptême, malgré la douleur qu’elle savait infliger à sa mère, Juive profondément croyante.

Elle continua sa recherche philosophique et devint une brillante traductrice de saint Thomas d’Aquin. Mais les lois racistes la privèrent de sa chaire: elle entra au carmel de Cologne, reçut le nom de Sr Thérèse-Bénédicte de la Croix. Elle se jeta dans l’étude de saint Jean de la Croix.

Mais le danger se rapprochait. Elle partit pour le carmel d’Echt, en Hollande, accompagnée de sa sœur aînée, Rosa, qui l’avait rejointe dans sa foi au Christ Jésus et au carmel, sans pour autant se faire moniale. Elles furent arrêtées, alors que la protestation des évêques catholiques de Hollande contre les discriminations imposées aux Juifs par les nazis avaient déchaîné des représailles aussi contre les Juifs catholiques.

Des témoins ont attesté l’attitude admirable des deux sœurs dans le camp hollandais et dans le convoi pour Auschwitz. Même au moment d’entrer dans la chambre à gaz, le 9 août 1942, Edith Stein, dirent-ils, était « calme ».

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ZENIT Staff

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