ROME, Vendredi 6 octobre 2006 (ZENIT.org) – Benoît XVI a plaidé pour la liberté du théologien, face notamment au conformisme, dans son homélie de la messe qui a conclu, ce matin au Vatican, en la chapelle Redemptoris Mater, la session de la Commission théologique. Une liberté capable ainsi « d’obéir à la vérité ».
Le pape a donné saint Bruno, dont on fêtait aujourd’hui la mémoire liturgique, comme modèle aux théologiens : un modèle de silence, de contemplation, et d’obéissance à la vérité. La messe était présidée par le préfet de la congrégation pour la Doctrine de la Foi, le cardinal William Levada.
« Sa mission, disait le pape en citant saint Bruno, fut de silence et de contemplation », ce qui lui permit de « trouver une profonde union avec Dieu au milieu de la dispersion de la vie quotidienne ».
Faisant allusion à sa devise épiscopale puis pontificale, – « Coopérateurs de la vérité » – , Benoît XVI expliquait : « Cette discipline, qui est aussi difficile, de l’obéissance à la vérité, qui nous fait collaborateurs de la vérité, bouche de la vérité, afin que ce ne soit pas nous qui parlions, comme ce fleuve de paroles de notre époque, mais qu’une fois réellement purifiés, et rendus chastes par l’obéissance à la vérité, ce soit la vérité qui parle en nous. Et que nous puissions ainsi être réellement porteurs de la vérité ».
La mission du théologien, est donc « aujourd’hui comme hier, de rendre présentes les paroles essentielles au milieu du bruit de la société et de l’inflation des propos ».
Cela se réalise, précisait le pape, grâce à une « purification de nos paroles, de celles du monde, et par le silence qui nous est nécessaire et qui devient contemplation, qui nous fait entrer dans le silence de Dieu pour arriver à la source même de la Parole rédemptrice ».
« Notre façon de penser et de parler devrait viser à offrir au monde un espace d’écoute de ce que dit Dieu », ajoutait le pape.
Citant la 1ère Epître de Pierre qui affirme ne pas attendre d’être applaudi lorsqu’il parle, le pape invitait les théologiens à « ne pas parler en fonction de ce que les gens veulent entendre, en obéissant à la dictature de l’opinion courante, considérée comme une espèce de prostitution du langage et de l’esprit », mais de « chercher à obéir à la vérité ».