La souffrance doit être combattue, déclare le card. Barragan

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Entretien à la TV italienne

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ROME, Mardi 3 octobre 2006 (ZENIT.org) – La souffrance doit être combattue et c’est une « également l’obligation sanitaire » a déclaré, dans un entretien accordé le 27 septembre à la télévision italienne « La 7 », le cardinal mexicain Javier Lozano Barragan, président du conseil pontifical pour la Pastorale de la santé.

Le cardinal Barragan posait les questions de fond en ces termes: « Le débat actuel sur l’euthanasie met en évidence à mon sens quatre points qu’il faut clarifier : qu’est-ce que l’euthanasie, qu’est-ce que l’acharnement thérapeutique, que sont les soins palliatifs, et qu’est-ce que le testament biologique? Une fois ces points éclaircis, il faut se poser les problèmes fondamentaux. Le plus profond est le domaine de la vie: “A qui appartient-elle?” Les hypothèses de réponses sont au nombre de trois : à Dieu, à l’Etat (société, famille, gouvernements, etc.), à l’individu (autonomie de l’individu) ? En allant plus loin, on doit répondre aux questions de la signification de la souffrance et de la mort ».

Le cardinal mexicain répondait par ces définitions : « Pour ce qui est des quatre premiers points, nous dirons que l’euthanasie c’est toute action ou omission intentionnelle pratiquée sur les malades en phase terminale (ou sur toute personne ‘non désirée’) qui cause directement la mort. L’acharnement thérapeutique est l’utilisation de traitements inutiles et disproportionnés qui, pour un malade en phase terminale, face à une mort imminente, ne font que prolonger une douloureuse agonie. Le caractère inutile et disproportionné est un élément qui doit être jugé par le malade en tant que tel, par le médecin, par sa famille, par l’entourage social (l’Etat et ses dispositions sanitaires justes, les aspects économiques, les aspects mentaux et spirituels du malade lui-même, etc.). Les soins palliatifs sont des traitements visant à soulager la douleur des malades en phase terminale. Il ne s’agit pas de guérir mais de soulager la douleur. Leur finalité est la qualité de la vie, de façon à ce que le malade puisse se disposer à franchir le pas le plus important de son existence qu’est le moment de la mort. Le testament de vie est la volonté explicite de prévoir les derniers moments de son existence terrestre sur le plan socio-sanitaire ».

Puis le cardinal envisageait les différentes options : « Si ce testament prévoit l’euthanasie, il n’est pas acceptable pour la pensée chrétienne. Si le testament prévoit le renoncement à l’acharnement thérapeutique, il est acceptable pour la pensée chrétienne ».

« A la question : ‘A qui la vie appartient-elle ?’, la réponse est en premier lieu ‘à Dieu’, parce que c’est Lui qui nous en a confié l’administration (…). Et comme les aspects de la personnalité sont individuels et sociaux, elle appartient aussi à la société et à ses institutions sociales. L’harmonie entre ces trois possesseurs doit donner somme résultat la vie en plénitude, garantie par Dieu lui-même, parce qu’il en est véritablement le maître », répondait encore le cardinal Barragan.

« Quant à la souffrance, affirmait le cardinal Barragan, elle doit être combattue. Le Christ est mort pour vaincre notre mort et par conséquent ce qui vient avec la mort, la souffrance. Le Christ l’a cependant combattue par sa propre souffrance, qui englobe la souffrance de toute l’humanité, si bien que les souffrances de tous se sont concentrées en Lui et qu’en réalité Lui-même les souffre. Si nous unissons volontairement notre souffrance à celle du Christ, nous combattons cette souffrance de la façon la plus efficace. Ce qui signifie également l’obligation sanitaire de mettre à disposition tous les moyens, de la science médicale, des techniques de soins, etc.,… pour combattre la douleur avec les moyens de la médecine ».

« Pour ce qui est de la mort, concluait le cardinal mexicain, nous la comprenons comme la maturité de la vie, si bien que la vie se constitue par étapes, dont chacune a sa finalité, en accord avec la croissance humaine de tout type ; la mort n’est pas le terme sinon la maturité de toutes les étapes qui ont préludé à sa préparation en tant que début d’une vie pleine. C’est le sens chrétien de la résurrection ».

Le cardinal Barragan ajoutait : « Dans cette perspective de la vie, de la souffrance et de la mort on comprend la position chrétienne quant à l’euthanasie, l’acharnement thérapeutique, les soins palliatifs et le testament vital ».

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ZENIT Staff

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