Trisomie 21 : Quand le dépistage ressemble à une « chasse » à l’homme

Dérive eugénique ?

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ROME, Mercredi 21 juin 2006 (ZENIT.org) – « Chasse aux trisomiques 21… », titre la revue de presse de la Fondation Jérôme Lejeune qui dénonce l’esprit dans lequel est effectué en France le dépistage de cette maladie de l’intelligence (genethique.org).

C’est, rappelons-le, le professeur Lejeune qui a découvert l’origine de la trisomie 21, et qui a toute sa vie cherché comment « guérir » ses petits patients. Il a souffert douloureusement que sa découverte aboutisse à la suppression des enfants trisomiques dès le sein de leur mère et non à leur guérison.

« Gènéthique » avertit : « Les familles d’enfants trisomiques ne manqueront pas de trouver cet article violent. Comment ne pas s’inquiéter de cette volonté de dépistage systématique qui ne laissera aucune place à la personne trisomique 21 dans notre société, ni aucun espoir à la recherche ? Quand la société s’intéressera-t-elle enfin aux recherches scientifiques thérapeutiques en faveur de ces patients ? »

Lors du congrès « Gynovations 2006 », a été abordé le thème du dépistage de la trisomie 21. « Une société, une nation, peut-elle autoriser, voire organiser, un tel dépistage ? ».

Les journaux Nice-Matin et Var-Matin se font l’écho de ce congrès. Titre et sous-titre de l’article donnent le ton général : « Dépistage de la trisomie 21 : le retard coupable de la France » et « Malaise – un millier d’enfants trisomiques naissent chaque année en France ».

De nombreux participants au congrès disent déplorer que le système du dépistage en France soit « complètement dépassé », « une vraie passoire » et permette la naissance chaque année d’un millier d’enfants trisomiques. Le Dr Patrick Rozenberg (CHI Poissy) prône l’utilisation des tests britanniques qui permettent de limiter le nombre d’amniocentèses (toujours à risques) et qui sont beaucoup plus sensibles.

Le journaliste interview le Dr Hélène Stora de Novion, généticienne et cytogénéticienne au laboratoire Genazur de Nice, qui n’hésite pas à dire : « En France, c’est l’horreur dans le domaine du dépistage de la trisomie 21 ». Elle juge qu’on pourrait mieux dépister la trisomie 21 et déplore que notre pays ne s’y engage pas. Pour elle, il n’y a pas d’eugénisme mais seulement le « drame » pour les parents de la naissance d’un tel enfant. « Qu’ils nous donnent leur adresse tous ceux qui sont contre le dépistage d’enfants trisomiques, ils se chargeront de les élever… ».

A la naissance, 20 % des enfants trisomiques sont confiés à l’adoption, « un drame dans le drame, pour les enfants et les parents », juge le journaliste.

La même revue de presse annonce, en Nouvelle-Zélande, une mesure du ministère de la Santé qui demande aux professionnels de la santé d’arrêter les amniocentèses pour le dépistage de la trisomie 21 selon l’âge de la mère.

En effet, un rapport du Pr Peter Stone montre que l’amniocentèse affecte plus de grossesses normales que de grossesses à risque et conseille une autre méthode (scan) pour évaluer l’épaisseur nucale.

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ZENIT Staff

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