L’Eglise de Constantinople et l’Eglise de Rome vraiment des « Eglises sœurs »

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Catéchèse sur saint André, patron de l’Eglise de Constantinople

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ROME, Mercredi 14 juin 2006 (ZENIT.org) – L’Eglise de Constantinople et l’Eglise de Rome sont vraiment deux « Eglises sœurs », souligne Benoît XVI devant quelque 35.000 visiteurs du monde entier, en évoquant le frère de saint Pierre, saint André.

Le pape doit se rendre au siège du patriarcat œcuménique de Constantinople, au Phanar, à Istanbul, à l’occasion de la fête de l’apôtre saint André, le 30 novembre prochain, à l’invitation du patriarche Bartholomaios Ier, puis des autorités turques.

La figure de l’Apôtre saint André, le « premier appelé » (« protoclite »), frère de Pierre, a en effet été le thème de la catéchèse de Benoît XVI lors de l’audience générale de ce mercredi matin à 10 heures. La semaine dernière, le pape avait consacré sa catéchèse à saint Pierre.

En français, le pape disait: « Nous portons aujourd’hui notre attention sur l’Apôtre saint André, le frère de Simon Pierre. Selon saint Jean, André est le premier Apôtre appelé par Jésus. Avec un autre disciple de Jean Baptiste, il a ainsi passé une journée entière auprès du Seigneur, avant d’aller appeler son frère Pierre et de le conduire à Jésus ».

Le premier appelé

Il avait précisé, en italien: « André fut donc le premier des Apôtres à être appelé à suivre Jésus. C’est précisément sur cette base que la liturgie de l’Eglise byzantine l’honore par l’appellation de « Protóklitos », qui signifie précisément « premier appelé ». Et il est certain que c’est également en raison du rapport fraternel entre Pierre et André que l’Eglise de Rome et l’Eglise de Constantinople se sentent de manière particulière Eglises-sœurs. Pour souligner cette relation, mon prédécesseur, le pape Paul VI, restitua en 1964 les nobles reliques de saint André, conservées jusqu’alors dans la Basilique vaticane, à l’évêque métropolite orthodoxe de la ville de Patras en Grèce, où selon la tradition, l’Apôtre fut crucifié ».

Le pape soulignait le « réalisme » de saint André en rappelant, dans sa synthèse en français : « C’est lui encore qui signale au Seigneur la présence d’un enfant avec cinq pains et deux poissons, «bien peu de chose» pour cette foule immense que Jésus nourrira en multipliant les pains. André est aussi l’un des disciples qui interrogent Jésus quand il annonce la destruction du Temple. Enfin, c’est lui qui, avec Philippe, intervient auprès de Jésus en faveur d’un groupe de Grecs qui veulent le voir ».

En italien, le pape évoquait les « Eglises sœurs » après avoir cité de très anciennes traditions: « Des traditions très antiques voient André, qui a transmis aux Grecs cette parole, non seulement comme l’interprète de plusieurs Grecs lors de la rencontre avec Jésus que nous venons de rappeler, mais elles le considèrent comme l’apôtre des Grecs dans les années qui suivirent la Pentecôte; elles nous font savoir qu’au cours du reste de sa vie il fut l’annonciateur et l’interprète de Jésus dans le monde grec. Pierre, son frère, de Jérusalem en passant par Antioche, parvint à Rome pour y exercer sa mission universelle; André fut en revanche l’Apôtre du monde grec: ils apparaissent ainsi de véritables frères dans la vie comme dans la mort — une fraternité qui s’exprime symboliquement dans la relation spéciale des Sièges de Rome et de Constantinople, des Eglises véritablement sœurs ».

Suivre Jésus avec promptitude

« Le Seigneur répond (aux Grecs), poursuivait le pape en français, par la parabole du grain de blé tombé en terre, révélant ainsi que sa mort sur la croix sera la source d’une fécondité nouvelle: dans la résurrection, elle deviendra pain de vie pour le monde et lumière pour tous les peuples ».

« L’Apôtre André nous enseigne donc à suivre Jésus avec promptitude, à parler de lui avec enthousiasme à ceux que nous rencontrons, et surtout à cultiver avec lui des relations vraiment intimes, conscients que c’est seulement en lui que nous pouvons trouver le sens ultime de notre vie et de notre mort », concluait le pape dans sa synthèse.

Enfin, à propos de la croix de saint André, le pape avait rappelé, en italien: « Une tradition successive, comme nous l’avons mentionné, raconte la mort d’André à Patras, où il subit lui aussi le supplice de la crucifixion. Cependant, au moment suprême, de manière semblable à son frère Pierre, il demanda à être placé sur une croix différente de celle de Jésus. Dans son cas, il s’agit d’une croix décussée, c’est-à-dire dont le croisement transversal est incliné, qui fut donc appelée « croix de saint André ». »

La Croix, pas tant un instrument de torture…

Il commentait, après avoir cité un très ancien récit de la Passion de saint André: « Comme on le voit, il y a là une très profonde spiritualité chrétienne, qui voit dans la croix non pas tant un instrument de torture, mais plutôt le moyen incomparable d’une pleine assimilation au Rédempteur, au grain de blé tombé en terre. Nous devons en tirer une leçon très importante: nos croix acquièrent de la valeur si elles sont considérées et accueillies comme une partie de la croix du Christ, si elles sont atteintes par l’éclat de sa lumière. Ce n’est que par cette Croix que nos souffrances sont aussi ennoblies et acquièrent leur sens véritable ».

Au francophones, le pape disait encore: « J’accueille avec joie les pèlerins de langue française, présents à cette audience, en particulier la Fraternité de la Famille Missionnaire Donum Dei, de Nouvelle-Calédonie, et les jeunes de Paris et de Saint Maur. Puissiez-vous, comme saint André, accueillir l’appel du Christ et être toujours prêts à témoigner de lui! »

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ZENIT Staff

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