Le 6 mai dernier, Mgr Joseph Li Liangui, évêque « officiel » du diocèse de Cangzhou (Xianxian), dans la province du Hebei, a lancé les cérémonies du 150e anniversaire de la fondation du diocèse dont il a la charge. L’événement a eu lieu au Cimetière catholique de Xianxian, aussi connu sous le nom de Colline de Yuntai, où un petit édifice a été récemment érigé en mémoire des fondateurs du diocèse. Le cimetière contenait autrefois les tombes de cinq évêques français, d’un évêque chinois et d’un grand nombre de missionnaires étrangers et de prêtres chinois. Toutes furent détruites lors de la Révolution culturelle (1966-1976). Utilisant le cierge pascal de la cathédrale pour embraser une torche géante de deux mètres de haut, l’évêque a appelé ses prêtres et les fidèles à poursuivre l’effort missionnaire entrepris il y a plus de 150 ans dans la région.
En janvier dernier, dans une Lettre pastorale, Mgr Joseph Li, âgé de 44 ans, avait invité ses diocésains à se préparer pour ce jubilé. Les missionnaires français, qui « ont porté en terre les semences de la lumière et de la vérité », ont fondé le diocèse en 1856. « Aujourd’hui, l’heure est venue d’écrire de nouvelles pages de l’histoire de notre diocèse. Animés d’un esprit indomptable, nous avons hérité de nos prédécesseurs la semence de la Bonne Nouvelle », écrivait l’évêque, ordonné en mars 2000 (1). Accompagné de reliques de saints, y compris de reliques de sainte Thérèse de Lisieux, la torche passera de paroisse en paroisse durant cinq mois, symbolisant la lumière du Christ répandue sur la région, avant de regagner la cathédrale le 15 octobre prochain. Début octobre, une assemblée de représentants du diocèse sera organisée et culminera avec le baptême de 150 catéchumènes. Parallèlement, un colloque universitaire sur le thème de l’évangélisation aura lieu les 12 et 13 octobre 2006.
Connu pour son grand nombre de vocations sacerdotales et religieuses, le diocèse de Cangzhou compte aujourd’hui plus de 200 paroisses et 75 000 fidèles. Son évêque, légitime, peut s’appuyer sur une centaine de prêtres et 227 religieuses. Environ 80 séminaristes étudient au séminaire intermédiaire du diocèse, avant de partir au séminaire régional de Shijiazhuang. C’est en 1856 que le Saint-Siège a créé le diocèse, en scindant la mission catholique de Tcheli (Zhili, du nom d’une province aujourd’hui disparue), en trois territoires. Le vicariat sud-est de Tcheli fut confié aux jésuites français et c’est en 1924 qu’il prit le nom de vicariat de Xianxian. Elevé au rang de diocèse en 1946, Xianxian a été rebaptisé du nom de Cangzhou en 1981, dans le cadre de la politique des autorités visant à faire coïncider la carte des diocèses avec celle des circonscriptions administratives.
Quatorze des 120 martyrs de Chine canonisés à Rome le 1er octobre 2000 sont issus du diocèse de Xianxian, un territoire qui a été particulièrement éprouvé lors de la révolte des Boxers, en 1900. Quatre prêtres et 5 153 fidèles trouvèrent la mort lors de cette révolte dirigée contre la présence occidentale en Chine. Lors de la messe célébrée le 6 mai au cimetière catholique, ils ont tenu une place spéciale dans la litanie des saints.
(1) Voir EDA 306