Corée du Nord : L’assistance humanitaire essentielle à la survie de la population

ROME, Mardi 23 mai 2006 (ZENIT.org) – Selon Caritas Hongkong, l’assistance humanitaire demeure essentielle à la survie de la population en Corée, indique « Eglises d’Asie », l’agence des missions étrangères de Paris (Cf. EDA 441, eglasie.mepasie.org).

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Après dix ans d’assistance humanitaire, la Corée du Nord reste encore dépendante des aides internationales pour pouvoir garantir la survie de la population, en particulier celle des groupes les plus fragiles. C’est ce qu’affirme un rapport de Caritas Hongkong, rédigé après un récent voyage, le 50e effectué dans le pays, par Kathi Zellweger, qui depuis environ une décennie suit des projets d’aide et de développement en Corée du Nord (1). En se rendant là-bas du 7 au 21 mars dernier, Kathi Zellweger a observé les projets de la Caritas, rencontrant des fonctionnaires locaux, des membres d’autres ONG et d’organismes internationaux qui œuvrent dans le pays.

Selon une dépêche de l’agence Fides du 25 avril dernier, les observations contenues dans le rapport Caritas dépeignent un pays encore soumis à de graves difficultés et retards de développement, dans lequel 70 % de la population (environ 22 millions de personnes) luttent quotidiennement pour survivre et se nourrir. La situation s’aggrave lorsqu’on prend en considération les groupes les plus vulnérables (femmes, enfants, personnes âgées, malades), ou si l’on regarde la population des zones rurales.

La Caritas a été parmi les premières organisations humanitaires à engager des projets en Corée du Nord et elle a fourni au total pour plus de 30 millions de dollars d’aide. Aujourd’hui la Caritas est un organisme apprécié pour son œuvre, son sérieux, l’attention portée aux orphelins, aux femmes, aux personnes âgées et l’aide alimentaire. Dans les provinces de la côte orientale, la Caritas apporte des aides aux hôpitaux, aux orphelinats, aux écoles, et suit des initiatives de développement dans le secteur sanitaire et agricole. Actuellement, affirme le rapport, l’inconnu se situe dans le changement de gestion des projets, qui passe de la Caritas Hongkong à la Caritas Corée du Sud (2). Le gouvernement de Pyongyang n’a pas fait d’objections ni opposé d’obstacles à ce changement, mais il n’y a pas d’informations ni de certitudes sur la façon dont elle pourra agir à l’avenir. L’un des points fondamentaux de l’action de la Caritas en Corée du Nord a toujours été de distinguer et séparer les questions politiques de l’œuvre humanitaire.

La pauvreté répandue, note le texte, dépend du fossé trop large qui existe entre les salaires moyens et le coût des denrées alimentaires, malgré que ces dernières soient présentes sur le marché en plus grande quantité que par le passé. A titre d’exemple un kilo de riz, aliment de base pour la survie, coûte dans certaines zones jusqu’à 950 wons, tandis qu’un salaire moyen atteint les 1 500 wons pour une infirmière et les 3 000 wons pour un médecin. Il reste donc essentiel que les familles, spécialement dans les zones rurales, puissent pourvoir à leur subsistance, par l’agriculture. La Caritas et d’autres ONG ont engagé des projets de formation pour enseigner de nouvelles techniques agricoles qui améliorent la productivité. Le rapport Caritas exprime aussi sa préoccupation pour le statut et la capacité opérationnelle des ONG dans le pays : beaucoup ont préféré abandonner le terrain à cause des difficultés d’ordre bureaucratique. La Caritas a fait le choix de rester, tout comme les organismes qui agissent sous l’égide d’« Echo », le réseau humanitaire de l’Union européenne (3).

(1) Voir EDA 206, 215, 375, 380, 388, 407, 419, 429
(2) (2) Voir EDA 427, 429
(3) Voir EDA 427. En décembre 2005, la Corée du Nord a mis fin à l’aide que les Nations Unies, via le Programme alimentaire mondial (PAM), fournissaient aux Nord-Coréens. Dans la foulée, l’ensemble des ONG engagées dans des opérations d’aide humanitaire ont reçu l’ordre de cesser leurs programmes, seules les organisations actives dans l’aide au développement pouvant rester sur place. Le 10 mai dernier, toutefois, un nouvel accord a été conclu, permettant la reprise de l’aide alimentaire du PAM à la Corée du Nord, même si cette reprise se fera sur une base nettement réduite par rapport à l’année 2005.

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ZENIT Staff

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