ROME, Lundi 15 mai 2006 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI souligne l’importance du dialogue interreligieux et du principe de réciprocité, dans les relations entre chrétiens et musulmans.

Le pape a reçu ce matin en audience les participants de la XVIIe session plénière du conseil pontifical pour la Pastorale des Migrants et des personnes en déplacement, qui a pour thème : « Migrations et déplacements depuis et vers les pays à majorité musulmane ».

Les membres de l’assemblée étaient guidés par le président du dicastère, le cardinal Renato Raffaele Martino, et par le secrétaire, Mgr Agostino Marchetto.

Le pape a réaffirmé que le dialogue interreligieux fait partie intégrante de l’engagement ecclésial au service de l’humanité d’aujourd’hui et constitue quasi le « pain quotidien » de qui agit en contact avec les migrants, les réfugiés et les itinérants.

Mais le pape évoquait aussi la mission des chrétiens « appelés à ouvrir les bras et leur cœur à toute personnes, spécialement les petits et les pauvres, de tout pays, en laissant aux autorités responsables de la vie publique d’établir à ce sujet les lois retenues opportunes pour une saine coexistence ».

Le pape concluait : « Il faut espérer que les chrétiens qui émigrent vers des pays à majorité musulmane trouvent eux aussi accueil et respect de leur identité religieuse ».

Le pape a par ailleurs défini la pastorale des Migrants et des personnes en déplacement comme « une frontière significative de la nouvelle évangélisation dans le monde actuellement globalisé ».

Le cardinal Renato Martino, qui a introduit ce matin les travaux de la plénière, estime pour sa part que, pour résoudre de façon positive les problèmes posés par le nombre toujours croissant de migrants vers ou depuis les pays à majorité musulmane, plusieurs conditions sont nécessaires : un « dialogue interreligieux franc et loyal », un témoignage vécu de charité et d’accueil, un respect scrupuleux de la liberté religieuse, une juste intégration sociale et culturelle, avec l’observance des lois civiles en vigueur, et une réciprocité justement comprise.

Citant l’instruction Erga migrantes caritas Christi (n. 66), le cardinal souhaitait que, non seulement du côté catholique, mais aussi du côté musulman, il y ait une plus grande « prise de conscience » de cinq principes : « l’incontournable exercice des libertés fondamentales, des droits inviolables de la personne, de l’égale dignité de la femme et de l’homme, du principe démocratique du gouvernement de la société et de la saine laïcité de l’Etat ».

Mgr Marchetto a évoqué pour sa part « les changements, la pensée, et l’œuvre du conseil pontifical depuis la dernière session plénière ».

Il soulignait que l’un des objectifs de la plénière était de convaincre de l’importance d’un dialogue véritable, toujours plus large, de façon à assurer accueil et compréhension à qui migre depuis les pays à majorité musulmane ou vers eux.

Il leur est demandé, soulignait Mgr Marchetto, d’offrir leur contribution loyale et généreuse au bien de la communauté qui les accueille et de l’Eglise locale même.

Il ajoutait que les communautés les plus stables sont invitées à comprendre les besoins particuliers des « hôtes » ou des immigrés, en développant un grand sens de la « solidarité ».

C’est ainsi, disait-il, que les populations locales et les nouveaux arrivants pourront contribuer à réaliser une culture de la coexistence, de la compréhension et de la paix, dans le respect des droits humains de chacun.

En partant d’une analyse plus critique des événements historiques qui conditionnent aujourd’hui encore la mobilité, il est possible aux Eglises, disait-il, d’offrir une contribution indispensable à la société, pour un règlement juste de la mobilité humaine, et la protection de tous et en particulier des personnes qui y sont impliquées.

Ce qui est fondamental, soulignait Mgr Marchetto, c’est le respect réciproque et la justice des traitements juridiques et religieux: « La réciprocité est aussi une attitude du coeur et de l’esprit, qui nous rend capables de vivre ensemble et partout avec une parité de droits et de devoirs ».