ROME, Jeudi 12 mai 2006 (ZENIT.org) – A l’occasion de la nomination de Mgr Georges Ponthier comme archevêque de Marseille, nous publions cette réflexion sur l’encyclique de Benoît XVI, « Dieu est Amour » en janvier dernier, dans le bulletin du diocèse de La Rochelle et Sainte, où Mgr Ponthier est évêque depuis 1996 (http://catholique-larochelle.cef.fr).
Première lettre encyclique du pape Benoît XVI
« Dieu est Amour »
Lorsque le cardinal Joseph Ratzinger fut élu pape, voici neuf mois, les réactions furent pour le moins diverses et contrastées. N’était-il pas le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ?
Depuis, beaucoup ont pris une posture d’observateur : que nous réserve -t- il ? Une poursuite du pontificat de Jean-Paul II ou une rupture, qualifiée de retour en arrière ? Une réforme attendue de la Curie ? Des rappels à l’ordre liturgiques ? Poursuivra-t-il sur la route de l’œcuménisme et du dialogue avec les juifs ? Que fera -t- il de Vatican II ? Quel pape sera-t-il ?
Les Journées Mondiales de la Jeunesse sont apparues réussies, révélant un pape humble, à la parole profonde, soucieux de centrer sur le Christ.
Et voici qu’il vient de publier sa première lettre encyclique. Nous sommes en train de la découvrir.
Mais ce qui peut déjà s’entendre, c’est que son sujet ne se situe pas à la périphérie de la foi, sur une de ces multiples questions qui donnent prises à des interprétations, des échanges, voire des affrontements. En intitulant sa première encyclique » Dieu est Amour « , Benoît XVI nous parle de l’essentiel de la révélation chrétienne, de l’identité de Dieu, de celle de l’homme, de la manière de vivre, d’aimer, de s’épanouir, de se dépasser, de s’unifier, d’espérer.
Nous sentons bien depuis des années que nous sommes invités à une nouvelle évangélisation, à une nouvelle proposition de la foi, et cela en toutes occasions et circonstances. Au cœur de la Bonne Nouvelle, il y a cette annonce : » Dieu est Amour « . C’est de cela que nous vivons, nous autres chrétiens. Non pas seulement de notre amour pour Dieu, mais de la foi en l’amour qu’Il nous porte. Et nous nous engageons dans une réponse d’amitié avec Lui. Cette expérience transforme notre manière d’être avec les autres, parce que nous les savons aimés de Dieu de toujours à toujours.
Je me réjouis lorsque entre chrétiens nous osons partager jusque-là. Au cours de la visite pastorale que je vis actuellement sur le doyenné de Saintes, j’ai rencontré un certain nombre de professionnels de la santé. Quelle joie d’avoir pu se dire que ce qui nous remue et nous nourrit, ce qui nous stimule et nous maintient en éveil, c’est cette foi tranquille de savoir et de croire que l’autre est habité par l’amour de Dieu, que son corps est le temple de l’Esprit.
Cela appelle tellement au respect et à la compassion ! Qu’on pense au détenu qui a commis un acte condamnable et condamné mais qu’on ne peut limiter à cela, ou au malade qui verse dans un Alzheimer violent…
L’amour est comme une source intarissable qui sans cesse renouvelle en nous nos capacités à aimer. Et cela est sans fin parce que l’amour ne met pas de limites ou alors il n’est pas amour : quel mystère qui nous dépasse…
Nous le savons bien, la conversion dont nous parlons consiste à mieux aimer, à élargir nos capacités d’amour. Et pas seulement dans leur expression interpersonnelle, mais encore dans leur prolongement collectif, dans la manière même de nous engager pour relever, là où nous vivons, les défis de l’avènement de la civilisation de l’amour.
Qu’il est bon que Benoît XVI consacre sa première encyclique, son premier texte important à parler du Mystère du Dieu qui est Amour !
» Celui qui aime connaît Dieu « …
pourvu qu’il aime non pas seulement en parole, mais en acte et en vérité.
Le 28 janvier 2006
+ Georges Pontier
Évêque de La Rochelle et Saintes