ROME, Dimanche 26 février 2006 (ZENIT.org) – Le dernier numéro du bulletin Notitiae, de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des sacrements, reproduit le discours que Benoît XVI a adressé le 12 janvier 2006 au Chemin néocatéchuménal, et la Lettre adressée au Chemin, au nom du pape, le 1er décembre 2005. A l’occasion de cette publication, le cardinal Francis Arinze, préfet du dicastère, a accordé un entretien à Radio Vatican.
Radio Vatican rappelle tout d’abord quelques passages du discours que Benoît XVI a adressé au Chemin néocatéchuménal lors de sa rencontre avec un groupe important de familles du Chemin qu’il a bénies et envoyées en mission, le 12 janvier dernier.
« L’importance de la liturgie et en particulier, de la messe dans l’évangélisation a été a plusieurs reprises mise en évidence par mes prédécesseurs, et votre longue expérience peut parfaitement confirmer que la place centrale du mystère du Christ célébré dans les rites liturgiques constitue une voie privilégiée et indispensable pour construire des communautés chrétiennes vivantes et persévérantes », avait dit le pape.
Puis : « C’est précisément pour aider le Chemin néocatéchuménal à rendre encore plus incisive son action évangélisatrice en communion avec tout le peuple de Dieu que la Congrégation pour le culte divin et la Discipline des sacrements vous a récemment remis en mon nom certaines normes concernant la célébration eucharistique après la période d’expérimentation qu’avait concédé le serviteur de Dieu Jean-Paul II. Je suis certain que vous observerez attentivement ces normes, qui reprennent ce qui est prévu dans les livres liturgiques approuvés par l’Eglise ».
Q : Abordons maintenant le contenu de ces directives…..
Card. Arinze : Le 1er décembre 2005, notre Congrégation, à l’issue de nombreux colloques, qui ont duré au moins deux ans si non plus, a écrit aux responsables du Chemin néocatéchuménal une lettre de deux pages. Je vous en donne seulement le sommaire : « Lors de la célébration de la messe, le Chemin néocatéchuménal acceptera et suivra les livres liturgiques approuvés par l’Eglise, sans omettre ni ajouter quoi que ce soit ». Tel est le principe de base. Suivre les livres approuvés, ne rien ajouter et ne rien soustraire. Tout le reste n’est que détail et l’on trouve six points plus précis pour répondre à certaines demandes du chemin néocatéchuménal dans des domaines relatifs à la célébration eucharistique.
Premièrement sur la célébration du samedi soir: le dimanche est le jour du Seigneur. Le Saint-Père a pris la décision qu’au moins un dimanche par mois, les Communautés du Chemin néocatéchuménal, doivent participer à la messe de la communauté paroissiale. En ce qui concerne les trois autres semaines, le Chemin doit, dans chaque diocèse, dialoguer avec l’évêque diocésain.
Deuxièmement : les admonitions précédant les lectures peuvent être effectuées à condition d’être brèves. De même au cours de l’homélie, prononcée toujours par le prêtre ou par le diacre, quelques interventions occasionnelles, qui doivent être brèves et ne doivent pas avoir l’apparence d’homélies, peuvent être faites. L’on peut accepter également cela.
Ensuite, lors de l’échange de la paix : le Chemin néocatéchuménal est autorisé à utiliser l’indult déjà concédé, c’est-à-dire d’échanger la paix avant l’offertoire, jusqu’à nouvelles dispositions.
En ce qui concerne la manière de recevoir la communion : un temps de transition – pas plus de deux ans – est accordé au Chemin néocatéchuménal, pour passer du mode en usage dans leur communauté, par exemple assis, autour d’une table apprêtée placée au centre de l’Eglise, au lieu de l’autel consacré, au mode normal pour toute l’Eglise de recevoir la communion. Cela signifie que le Chemin néocatéchuménal doit s’acheminer vers les règles prévues par les livres liturgiques pour la distribution du Corps et du Sang du Christ.
Enfin, le Chemin néocatéchuménal doit utiliser aussi les autres prières eucharistiques contenues dans le missel et pas seulement la deuxième prière eucharistique.
En résumé, le Chemin, lors de la célébration de la Messe, suivra les livres liturgiques approuvés en tenant compte des points spécifiques que nous venons d’énoncer. Tel est le contenu de la lettre.
Q : Eminence, de quelle exigence est née cette lettre ?
Card. Arinze : Elle est née de ce qui ressortait de l’analyse faite par cette Congrégation de la manière dont le Chemin néocatéchuménal célèbre la messe depuis de nombreuses années. En effet, après l’approbation de leurs statuts pour une période de cinq ans par le Conseil pontifical pour les Laïcs, il incombait aux autres dicastères de donner les approbations relatives à leurs propres compétences : pour ce qui concerne notre congrégation, le domaine de la liturgie. Pour mener à bien cette analyse, une commission mixte a été mise sur pied, composée de personnes nommées par le Chemin néocatéchuménal et de personnes nommées par notre congrégation. Lors des discussions sont apparues de nombreuses pratiques que les communautés effectuent au cours de la messe. Celles-ci ont été examinées et l’on a constaté que de nombreuses pratiques n’étaient pas conformes aux livres approuvés. Ceci est le « background ». Le tout a été examiné au cours de nombreuses sessions de la commission mixte pendant une période de plus de deux ans. A la demande du Saint-Père il y a également eu une discussion entre sept cardinaux de la Curie romaine, qui ont examiné le tout. Cette lettre est donc la conclusion de tout cela.