Philippines : Mgr Gaudencio Rosales, sera « créé » cardinal le 24 mars

ROME, Mercredi 22 février 2006 (ZENIT.org) – Mgr Gaudencio Rosales, archevêque de Manille, figure parmi les quinze cardinaux nouvellement créés par le pape Benoît XVI, souligne « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (eglasie.mepasie.org).

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Archevêque de Manille depuis le 21 novembre 2003, Mgr Gaudencio Rosales figure sur la liste des quinze nouveaux cardinaux rendue publique à Rome le 22 février dernier. A l’âge de 73 ans, il succède ainsi, au sein du collège des cardinaux, au cardinal Jaime Sin, son prédécesseur sur le siège de Manille, mort le 21 juin dernier à l’âge de 76 ans (1). Prenant la suite d’un homme d’Eglise connu pour le rôle joué dans les deux révolutions, dites « people power », qui ont abouti à la chute du dictateur Ferdinand Marcos et du président Joseph Estrada, Mgr Gaudencio Rosales n’a eu de cesse, depuis sa nomination à la tête de l’archidiocèse de Manille, de mettre en avant le fait qu’il ne souhaitait pas « faire de politique », expliquant que « le problème le plus important » auquel l’Eglise des Philippines faisait face n’était pas la politique, mais la pauvreté.

Né à Batangas City, à 75 km. au sud de Manille, le cardinal Gaudencio Rosales a été ordonné prêtre en 1958 et a ensuite œuvré dans des séminaires durant quatorze années, notamment à la fonction de recteur dans deux séminaires. Après une expérience en tant que curé, il a été nommé évêque auxiliaire de Manille en 1974 par Paul VI, le cardinal Sin lui confiant la partie est de ce très grand diocèse. Transféré en 1982 dans le sud du pays comme évêque coadjuteur de Malaybalay, il est revenu dans sa province natale de Batangas en 1993, nommé par Jean-Paul II archevêque de Lipa. C’est de là qu’il a été transféré sur le siège de Manille en novembre 2003.

A la presse, il redit régulièrement qu’il n’apprécie pas devoir commenter l’actualité politique de son pays, arguant du fait qu’il « n[’est] pas un politicien ». Il ajoute cependant que, là où sont commis « des offenses graves ou des actes immoraux », il redira sans se lasser ce que « Notre Seigneur » a enseigné. A l’agence catholique d’information Ucanews, Mgr Gaudencio Rosales a, il y a quelque temps, dit que sa nomination à Malaybalay avait contribué à forger ses convictions. En 1991, il y a présidé les funérailles d’un de ses prêtres, le P. Nery Satur, « assassiné par des hommes en cheville avec des bûcherons ». L’Eglise à Malaybalay était alors engagée dans un combat pour la protection de l’environnement et l’administration locale des forêts avait demandé à des prêtres et à des laïcs en charge ecclésiale de surveiller les forêts pour empêcher les abattages illégaux d’arbres.

Sur un autre plan, Mgr Gaudencio Rosales a eu à se pencher de près sur la situation des séminaires aux Philippines. Président de la Commission épiscopale pour les séminaires de 1984 à 1999, il a assumé la fonction de visiteur pour les séminaires. Une fois à l’archidiocèse de Lipa, il a veillé de près à l’amélioration de la formation continue de ses prêtres dans le domaine spirituel. Toujours à Lipa, il a organisé un synode diocésain afin de préciser un plan pastoral et missionnaire pour son clergé et les fidèles. « Diriger sans vision, c’est trahir », aime-t-il à dire.

Au nom de sa vision de la responsabilité des chrétiens et du développement socio-économique, il a favorisé la réalisation d’initiatives communautaires, telles que « Pondo ng Pinoy » (‘le fonds des Philippins’), un fonds alimenté par les contributions modestes mais régulières des écoliers, des paroissiens et de toutes les personnes de bonne volonté et qui est utilisé pour financer des micro-projets de développement. « Ce n’est pas mon idée. C’est une idée qui vient de Dieu et je rends grâce que Dieu se serve de moi pour cela », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, président depuis 2000 de la Commission épiscopale pour le clergé, il a dirigé les travaux qui ont abouti à la rédaction d’un protocole destiné à lutter contre les inconduites sexuelles du clergé (2). Selon diverses sources, le document, soumis à Rome pour accord, n’a pas été accepté en l’état. Mgr Oscar Cruz, archevêque de Lingayen-Dagupan, décrit le protocole comme « modéré », « ouvert », donnant aux prêtres qui se sont égarés « une vraie marge de manœuvre afin de mettre de l’ordre dans leur vie et de repartir dans leur ministère ». Il ajoute qu’il ne pense pas que le cardinal Gaudencio Rosales abandonnera son point de vue sur ces questions.

Avec la désignation de Mgr Gaudencio Rosales à la dignité cardinalice, l’Eglise des Philippines compte désormais deux cardinaux, l’autre étant le cardinal Ricardo Vidal, archevêque de Cebu, âgé de 75 ans.

(1) Voir EDA 422
(2) Voir EDA 378, 379, 382

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ZENIT Staff

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