Benoît XVI propose trois modèles lors de l’audience générale : un bienheureux et deux saints

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Louis Stepinac, Jérôme Emilie, et Joséphine Bakhita

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ROME, Mercredi 8 février 2006 (ZENIT.org) – Benoît XVI a proposé trois modèles aux visiteurs présents à l’audience générale de ce mercredi en la salle Paul VI du Vatican: le bienheureux cardinal Stepinac, évêque et martyr (1898-1960), et deux saints dont c’est aujourd’hui la fête liturgique: Jérôme Emilien (+1537) et Joséphine Bakhita (1869?-1947), l’ancienne esclave du Soudan en qui le pape disait voir « une sainte particulièrement aimable ».

En croate, le pape disait: « Bien chers pèlerins de Croatie, à l’approche de la mémoire liturgique du bienheureux cardinal Louis Stepinac, qui, fidèle au Christ, a témoigné de la vérité et a subi le martyre, je vous invite à trouver en lui un exemple de vie chrétienne et d’amour de la patrie. Que soient loués Jésus et Marie ».

En italien, le pape disait, vers la fin de l’audience: « Enfin, ma pensée se tourne vers les jeunes, les malades et les jeunes mariés. Nous célébrons aujourd’hui la mémoire liturgique de saint Jérôme Emilien et de saint Jospéhine Bakhita, (et il ajoutait en improvisant: « une sainte particulièrement aimable ») ».

« Que le courage de ces fidèles du Christ vous aide, chers jeunes, à ouvrir votre cœur à l’héroïsme de la sainteté dans l’existence quotidienne. Qu’il vous soutienne, chers malades, dans la patiente persévérance dans l’offrande de votre prière et de votre souffrance pour toute l’Eglise. Et qu’il vous donne à vous, chers jeunes mariés, le courage de faire de vos familles des communautés d’amour marquées par les valeurs chrétiennes », concluait le pape.

Joséphine Bakhita
Esclave originaire du Soudan, de la tribu des Dagiù, elle a laissé une étonnante autobiographie. Faite prisonnière par des négriers arabes à l’âge de neuf ans, elle fit un exténuant voyage vers les marchés d’esclaves de El Obeid où, après avoir été battue, elle fut vendue aux enchères cinq fois. Elle fut en dernier achetée, en 1883, par le consul d’Italie à Khartoum, Callisto Legnani. Celui-ci la donna par la suite en « cadeau » à une famille amie qui l’emmena en Italie. Là, elle fut instruite dans la foi chrétienne par des religieuses Canossiennes de la Charité de Venise. Libérée, elle reçut le baptême, la Confirmation et la communion le 9 janvier 1890, et bientôt, elle entrait dans la congrégation des Canossiennes à Vérone. Elle y aura les emplois les plus variés et participera à l’animation missionnaire en Italie. Son corps est resté intact et souple dans la mort, survenue après plus de 50 ans de profession religieuse.

Jérôme Émilien
Soldat vénitien converti par la captivité, il découvrit la misère des enfants abandonnés. Pour eux, il fonda à Somasque, en Lombardie, une nouvelle congrégation de religieux, appelés pour cela « Somaschi ». Rien n’arrêtait sa charité, pas même la peste qui lui coûta la vie en 1537.

Le bienheureux Louis Stepinac
Le 11 octobre 1946, après un procès monté de toutes pièces par le régime communiste de Tito, l’archevêque de Zagreb, Mgr Stepinac était condamné à 16 ans de réclusion. Il était reconnu coupable de « trahison » et de « collaboration » avec l’occupant nazi. La vraie raison de cette condamnation était le refus de l’archevêque de constituer une église catholique yougoslave séparée de Rome. Mais, en février 1992, le Parlement de Croatie a réhabilité officiellement le cardinal Stepinac. Il a été béatifié par Jean-Paul II en 1998, au grand dam de la presse serbe qui, faisant fi de la vérité historique, reprenait à son compte les accusations communistes contre Stepinac.

Or, pendant la Seconde guerre mondiale, le futur cardinal avait été jusqu’à condamner ouvertement le massacre des innocents perpétré par les nazis, dans un sermon d’octobre 1942, et conseillait, dans une lettre à son clergé, d’accueillir tous ceux, Serbes orthodoxes ou Juifs de Croatie, etc., qui demandaient l’entrée dans l’Eglise catholique, sans davantage de préparation, étant donné le danger de mort auquel cette démarche pouvait les arracher. Il invitait ses prêtres à laisser ensuite toute liberté à ces « convertis » qui choisiraient de ratifier ou non leurs liens avec l’Eglise catholique après la guerre. Il était ainsi devenu persona non grata et que la Gestapo avait projeté d’éliminer.

Après la prise de pouvoir par les communistes de Tito, en mai 1945, la police yougoslave tenta à son tour d’éliminer ce défenseur des droits de l’homme, lors de sa visite pastorale dans la paroisse de Zapresic. Après diverses manifestations orchestrées contre Stepinac par le Parti, il fut finalement arrêté et condamné. Il dut sa libération à la mobilisation de l’opinion publique internationale et il fut assigné à résidence surveillée. En 1952, Pie XII le créa cardinal, ce qui fut pris par Tito comme un affront personnel, et il rompit avec le Saint-Siège.

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ZENIT Staff

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