« Pour évangéliser la société, l’Église doit agir et agit nécessairement sur les deux plans de la culture et des institutions ou de l’organisation de la société. Les acteurs, en ce domaine sont les fidèles laïcs appelés à jouer leur rôle de ‘Sel de la terre’ et de ‘Lumière du monde’ pour la sanctification de la société ». C’est ainsi que les délégués des laïcs catholiques de la République démocratique du Congo décrivent le rôle du laïcat dans l’Église, dans la déclaration finale du Forum National des Laïcs Catholiques qui s’est tenu à Kinshasa du 22 au 26 janvier. Le thème de cette rencontre était « Engagement citoyen et responsabilité chrétienne ».
Puisque les laïcs ont la tâche de témoigner l’Évangile dans les milieux ordinaires de la vie, il est bon que leur présence soit organisée pour être vraiment incisive : « La présence et l’action des laïcs catholiques au sein des institutions de notre pays sont réelles et perceptibles. Cette présence et cette action restent cependant peu efficaces car, beaucoup agissent seuls. Leurs actions sont happées par un système social, économique et politique gangrené par des anti-valeurs ».
« Pour renforcer la présence et les capacités d’action des laïcs catholiques au sein des institutions de notre pays, les participants au Forum National des Laïcs Catholiques lèvent l’option de faire du Conseil de l’Apostolat des Laïcs Catholiques du Congo (CALCC) la voix autorisée du laïcat congolais, un véritable Conseil des laïcs, autonome, une véritable courroie de transmission entre la Commission Episcopale pour l’Apostolat des Laïcs et les différents mouvements et associations ecclésiaux des laïcs ».
La communauté catholique congolaise, et notamment les laïcs, a été particulièrement sollicitée ces dernières années en raison des graves problèmes sociaux qui affligent le pays, et que le document résume en ces termes : « Les partis politiques, qui devraient jouer le rôle d’école pour préparer les citoyens à leur tâche d’acteurs politiques, sont pour la plupart inconsistants. Ils s’organisent autour des individus et non en fonction de véritables projets de société ».
« La forte dépendance économique et le non-bénéfice de la mondialisation – dit le document des responsables laïques congolais – nous placent devant les défis de la pauvreté, du chômage, de l’insécurité sociale, de la défaillance du marché et de la déliquescence de l’État ».
« Quel rôle joue la foi du laïc catholique face à ces défis sociaux et politiques de l’heure? » se demandent les rédacteurs du document. « C’est ici où nous sommes appelés à nous examiner sans complaisance pour voir ce que nous avons fait jusqu’ici et ce que nous sommes tenus de faire. Il ne suffit plus de rappeler des principes, d’affirmer des intentions, de souligner des injustices criantes et de proférer des dénonciations prophétiques : ces paroles n’auront de poids réel que si elles s’accompagnent pour chacun et chacune d’entre nous d’une prise de conscience plus vive de sa propre responsabilité et d’une action effective concertée ».
« Le problème fondamental des élections en République démocratique du Congo est un problème d’homme. Pour l’avènement d’un Congo nouveau, nous exhortons tous les laïcs catholiques ainsi que tous les congolais et congolaises de bonne volonté à s’engager concrètement pour faire triompher la vérité » dit encore le document qui souligne la nécessité d’élire aux élections générales de juin « un leadership nouveau à tous les échelons de l’Etat pour l’avènement d’un véritable Etat de droit ». C’est pourquoi les délégués au Forum National des Laïcs Catholiques appellent tous les laïcs à se réunir autour d’« un même projet de société ».