Un communiqué invite à ne pas « s'aligner sur la recherche coréenne » et se demande : « Pourquoi avoir peur de la vérité sur le clonage au point d’escamoter le débat ? »

La Fondation fait en effet observer : « Qu’on soit pour ou contre le clonage, l’enjeu est trop important pour s’affranchir de tout débat. La Fondation Jérôme Lejeune rappelle que sans débat critique, il n’y a plus de science et sans débat éthique, il n’y a plus de conscience. Sans débat, il n'y a que la victoire de la technique et du marché ».

« Il est mensonger, déplore un communiqué, de présenter des auditions sur les cellules souches alors qu’il ne s’agit, en réalité, que d’auditions sur le clonage. En effet, à partir du moment où la loi de bioéthique du 6 août 2004 a déjà autorisé la recherche sur les cellules souches, quel peut être l’intérêt d’un nouveau rapport si ce n’est d’aboutir à modifier la loi pour y introduire l’autorisation du clonage, aujourd’hui interdit, mais revendiqué par certains ? »

« Il est scandaleux, dénonce encore la même source, d’organiser des auditions où toutes les personnes entendues sur le clonage sont connues pour y être favorables. On sait déjà que le rapport sur les cellules souches présentera une distinction manichéenne entre un « méchant » clonage reproductif et un « gentil » clonage scientifique (le qualificatif de thérapeutique étant abandonné, ce qui en dit long sur son intérêt pour les malades). Cette présentation est scientifiquement fausse puisque, par définition, tout clonage est reproductif ou bien n’est pas du clonage ».

Ce même communiqué rappelle que « la loi de bioéthique de 2004 a condamné le clonage ». « La volonté du peuple s’est exprimée avec 5 années de retard qui ont permis une réflexion approfondie. Or cette volonté exprimée démocratiquement est déjà remise en cause par un lobby qui se permet de redéfinir la position de la France sur le sujet à peine un an après le vote de la loi, tous les décrets d’application n’ayant même pas encore été pris. C’est dire le poids de la loi dans notre pays ! », s’exclame la Fondation Lejeune.

« Que va-t-il se passer maintenant ?, se demande la Fondation. Les scientistes et les spéculateurs ayant scellé un pacte, on va transformer le clonage en enjeu de santé pour les malades, ce qu’il n’est en aucune façon. Ce sont ensuite les malades eux-mêmes qui, par l’intermédiaire de certaines associations militantes, vont être instrumentalisés pour demander le clonage. Qui refuserait d'accéder aux demandes des malades à qui on a promis la guérison d'un coup de baguette thérapeutique ? Les parlementaires n’auront plus qu’à s’incliner et à voter l'autorisation du clonage ».

La Fondation Jérôme Lejeune s’élève donc, conclut le communiqué, « contre le rôle de figurant muet qui est laissé au politique dans cette affaire ; invite les journalistes à considérer la cour effrénée faite au cloneur coréen Hwang qui doit être déclaré « homme de l’année 2005 » à Paris, au surlendemain de cette audition (il serait intéressant de comparer les deux publics…) ; met en garde les décideurs sur les risques encourus à s'aligner sur la recherche coréenne, déjà suspectée de pratiques contraires à l'éthique et à la déontologie (obtention des ovocytes) ;interroge : pourquoi avoir peur de la vérité sur le clonage au point d’escamoter le débat ? »