ROME, Mardi 15 Novembre 2005 (ZENIT.org) – Après la manifestation organisée samedi par différentes associations avec le soutien de la conférence épiscopale espagnole, pour protester contre le projet de loi du gouvernement sur l’éducation, le gouvernement espagnol a annoncé qu’il avait l’intention de réduire la contribution publique au financement de l’Eglise.
María Teresa Fernández de la Vega, numéro deux du gouvernement, a affirmé ce lundi que la contribution que les différents gouvernements ont apportée à l’Eglise « devra être réduite ».
L’Eglise « n’a pas atteint son objectif d’autofinancement, et je crois que nous sommes arrivés à un point où les contributions, qui ont été très importantes, ne pourront plus augmenter, et devront même diminuer », a-t-elle affirmé dans des déclarations publiées par l’agence EFE.
L’évêque de Malaga, Mgr Antonio Dorado, président de la Commission pour l’enseignement de la Conférence épiscopale espagnole, a déclaré pour sa part que les affirmations de María Teresa Fernández de la Vega « résonnent comme une menace » et a qualifié ses paroles d’« inopportunes », toujours selon l’agence EFE.
Mgr Dorado a expliqué que « le financement ou le soutien économique de l’Etat n’a rien à voir avec le fait de parvenir ou non à un accord sur la Loi sur l’Enseignement » et qu’il s’agit de deux questions « traitées dans des chapitres distincts des accords entre l’Eglise et l’Etat ».
L’évêque de Malaga a précisé par ailleurs que « les fonds que reçoit la Conférence épiscopale ne viennent pas du gouvernement, mais des citoyens » qui décident librement de destiner une partie de leurs impôts (0.5%, selon la loi) à une confession religieuse officiellement reconnue, dont l’Eglise catholique.
Le père Juan Antonio Martínez Camino S.J., porte-parole et secrétaire général de la Conférence épiscopale, a affirmé, au micro de la radio espagnole COPE, que le pourcentage des impôts que les citoyens sont autorisés à destiner à l’Eglise catholique « rend son autofinancement impossible dans la pratique ».
Par ailleurs, a-t-il déclaré, répondant aux affirmations de María Teresa Fernández de la Vega, l’Etat n’accorde pas de fonds « à titre gracieux » à l’Eglise. Il ne fait que canaliser les contributions des citoyens à travers l’imposition fiscale.
L’agence EFE cite également le coordinateur général du parti « Izquierda Unida » (La Gauche Unie), Gaspar Llamazares, qui estime que « le moment est venu » pour le gouvernement de « revoir » les termes du Concordat signé avec le Saint-Siège.