ROME, Lundi 7 Novembre 2005 (ZENIT.org) – Trente millions d’armes légères détenues illégalement dans toute l’Afrique. Les Parlementaires de la Région des Grands Lacs se réunissent pour arrêter la prolifération des armes légères, indique l’agence vaticane Fides.
Un des drames oubliés de l’Afrique est la diffusion des armes légères et de petit calibre, qui alimentent les guerres, les guérillas, et le banditisme qui est toujours plus répandu dans plusieurs pays du continent.
Une des régions les plus touchées par le phénomène est la Région des Grands Lacs, théâtre de crimes comme le génocide du Rwanda en 1994, la guerre civile au Burundi (1993-2003, mais plusieurs régions du pays ne sont toujours pas sûres), 2 guerres civiles en République Démocratique du Congo (celle de 1996-1997, et celle de 1998-2003, qui n’est toujours pas entièrement terminée, et qui donne même des signes inquiétants de reprise des hostilités à grande échelle). Le tribut de sang payé par les habitants de cette région est très élevé : au moins 5 millions de morts en moins de 15 ans (estimation approximative, inférieure certainement à la réalité).
Pour discuter du problème de la prolifération des armes légères et de petit calibre dans la région des Grands Lacs, des Parlementaires du Burundi, du Rwanda, et de République Démocratique du Congo se réuniront du 9 au 11 novembre à Kinshasa, Capitale du Congo.
La rencontre est organisée par les gouvernements des 3 pays concernés, et est soutenue financièrement par le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) et par la Belgique. Les Parlementaires devront discuter en particulier de l’harmonisation des lois qui, dans leurs pays respectifs, règlent la possession d’armes, afin de créer un système de contrôle commun de la circulation de ces armements dans la région.
Il y aura aussi des experts envoyés par les Nations Unies et des pays occidentaux. D’après l’Agence catholique DIA, la réunion est un développement très important, parce que, jusqu’à il y a peu de temps, il existait une profonde tension entre les trois pays. A présent, en revanche, des représentants des Parlements respectifs s’asseyent à la même table pour résoudre le problème dramatique de la prolifération des armes légères, qui est commun à tous les Etats de la région.
Plusieurs groupes armés sévissent dans la région, et plusieurs régions du Congo et du Burundi sont toujours en proie à une grande insécurité et à des violences qui touchent en particulier les civils innocents.
Récemment, des organisations humanitaires ont dénoncé les trafics continuels d’armes légères qui arrivent dans la région des Grands Lacs provenant de différentes parties du monde, et notamment de l’Europe de l’Est. Le problème n’est donc pas seulement africain, mais il concerne la responsabilité de toute la communauté internationale.
D’après des estimations d’organisations des droits de l’homme, pour la seule République Démocratique du Congo, il y aurait au moins en circulation illégale 500.000 armes légères. Pour toute l’Afrique, on arrive à 30 millions.