ROME, Jeudi 3 Novembre 2005 (ZENIT.org) – Pour la seconde fois en une semaine, le pape Benoît XVI exprime sa préoccupation pour l’éducation des jeunes.

Dimanche à l’angélus, le pape avait souligné l’anniversaire du document conciliaire sur l’Education, « Gravissimum Educationis » (Zenit, 31 octobre).

Jeudi, il a abordé de nouveau la question en recevant, en la salle Clémentine du palais apostolique du Vatican, les membres du groupe parlementaire de l'Union chrétienne sociale de la Diète bavaroise, conduite par le chef de ce parti, et président du gouvernement régional de Bavière, M. Edmund Stoiber. Benoît XVI a prononcé un bref discours en allemand.

A propos de l'éducation, Benoît XVI a rappelé que « pour que les valeurs les plus hautes de la culture occidentale soient respectées et promues aussi à l'avenir, une éducation de la jeunesse qui ne tienne pas seulement compte de la dimension technique et économique, mais aussi de ce patrimoine spirituel caractérisée par les noms d’Athènes, de Jérusalem et de Rome, est naturellement nécessaire ».

Aussi le pape a-t-il mentionné la contribution apportée par les facultés de théologie bavaroises aux universités du pays. « J’ai eu moi-même l’honneur, ajoutait le pape, de faire de la recherche et d’enseigner pendant quelques années comme professeur de dogmatique à la faculté de théologie de l’université de Ratisbonne. Je me souviens de cette époque avec plaisir ».

La Bavière, rappelait encore le pape, a eu, au cours de son histoire, un lien spécial avec le Siège de Pierre, et aujourd’hui, elle est à l’avant garde dans le monde pour la recherche, la science et la technique.

Mais justement, soulignait le pape, en Bavière, il y a un équilibre entre le développement théologique et scientifique, en harmonie avec une tradition culturelle et religieuse très riche : « C’est justement dans cette harmonie, a souligné le pape, que se trouve la promesse d’un avenir vraiment humain ».

Les défis de la modernité constituent en effet un défi qui interpelle les responsables de la politique, expliquait en substance Benoît XVI.

Il mentionnait les « difficiles défis sociaux et économiques », ainsi que « les problèmes issus des nouveaux développements scientifiques et technologiques qui obligent les responsables politiques à prendre de justes décisions ». Car, faisait observer le pape, « du progrès des sciences, peuvent surgir bénédiction ou ruine » pour l’être humain.

Le choix de ceux qui ont la responsabilité de décider d’user de façon juste ou d’abuser des progrès technologiques est donc fondamental, continuait le pape Ratzinger : « Au moment de prendre une décision concernant l'usage correct ou incorrect de la science, les responsables politiques doivent réfléchir s’ils veulent se laisser guider par des principes d'utilité superficielle ou suivre les lois de Dieu ».

« Des hommes et des femmes qui sont conscients de leur responsabilité devant Dieu, qui donne toute vie, feront de leur mieux pour que ce soit le caractère inviolable de la dignité de l’homme – dont la vie est sacrée dans toutes ses phases – qui détermine la façon de traiter les nouvelles connaissances scientifiques », précisait le pape.

Benoît XVI a également évoqué l’époque où il était évêque de Munich, « une ville que je n'oublierai pas », disait-il, où se trouve la « Colonne de Marie » (« Mariensäule »), qui porte l’image de la « patronne de la Bavière ».

Le pape citait un passage de l’hymne bavarois, revu en 1946 par le poète Josef Maria Lutz (l’original étant l’œuvre de Michael Oechsner (1816-1893)) en disant: « Puisse la Mère de Dieu, Marie, toujours occuper une place d’honneur aussi dans le cœur des Bavarois ! Et qu’elle accompagne notre prière par son intercession : « Dieu est avec toi, Terre des Bavarois… Que sa main bénie règne sur tes vastes espaces ». Avec cette invocation, je m’unis en esprit à ma Patrie, et je vous accorde de tout cœur la Bénédiction apostolique ».