ROME, Mardi 1er Novembre 2005 (ZENIT.org) – Frère Charles de Foucauld sera béatifié à Rome le 13 novembre. Cette biographie est publié par le site de la conférence des évêques de France (www.cef.fr).
Charles de Foucauld est né à Strasbourg le 15 septembre 1858. Il a une sœur Marie, de 3 ans plus jeune que lui, qui épousera en 1884 Raymond de Blic. Les deux enfants deviennent orphelins en 1864. Charles a alors six ans. Son grand-père maternel le recueille avec sa sœur et se charge de leur éducation. Après la guerre de 1870 et l’annexion de l’Alsace par l’Allemagne, il choisit pour eux la nationalité française et vient habiter à Nancy.
Charles continue ses études au lycée de cette ville. La formation chrétienne de son enfance lui permet de faire une fervente Première Communion en 1872, mais elle ne va pas être assez solide pour l’aider dans son adolescence et, à partir de 1874, il perd la foi.
Il prépare son entrée à l’Ecole de Saint-Cyr pour devenir militaire et y est admis en 1876. Sous-lieutenant de cavalerie, il mène une vie assez désordonnée, ce qui ne l’empêche pas de se montrer courageux dans les opérations militaires auxquelles il participe dans l’ouest de l’Algérie.
En 1882, il donne sa démission de l’Armée et entreprend un voyage d’exploration dans le Maroc. La réussite de cette périlleuse expédition lui vaut honneurs et estime, lui ouvrant les portes du monde des géographes et des explorateurs.
Mais il est habité alors par une quête religieuse. Sous l’influence discrète de sa famille qu’il a retrouvée à Paris, il cherche à avoir des cours de religion et demande l’aide d’un prêtre pour être éclairé sur la religion catholique. Il parle à ce prêtre, l’abbé Huvelin, à la fin octobre 1886, à l’église Saint-Augustin à Paris. Au lieu de lui donner un cours de religion, le prêtre l’invite à se confesser et à communier : pour Charles c’est la conversion, une grâce qui va le transformer pour la vie. Résolu de ne plus vivre désormais que pour ce Dieu de Jésus-Christ qui est venu à sa rencontre, il fait le pèlerinage de Terre sainte. Il y découvre quelle fut la vie humble et cachée du Fils de Dieu incarné en devenant cet homme Jésus, pauvre ouvrier à Nazareth. Attiré par le désir de l’aimer et de l’imiter de toutes ses forces, il décide de se faire moine trappiste.
Entré en 1890 au monastère de Notre-Dame-des-Neiges, en vue d’aller s’enfouir pour toujours dans une pauvre Trappe de Syrie, il cherche à avancer de plus en plus dans l’imitation de la vie de Jésus à Nazareth. Six ans plus tard, il demande à quitter la Trappe ; on le lui accorde et en février 1897, il est autorisé à suivre sa vocation personnelle.
Suivant le conseil de l’abbé Huvelin, il se rend à Nazareth, demande à loger à la porte du couvent des Clarisses et se fait leur domestique. Il vit ainsi en ermite dans la prière, la pauvreté et la recherche de la volonté de Dieu sur lui. Au bout de trois ans, son désir d’imiter Jésus dans sa Charité universelle lui fait accepter la perspective du sacerdoce. Il s’y prépare à la Trappe de Notre-Dame-des-Neiges et, le 9 juin 1901, il est ordonné prêtre du diocèse de Viviers ; c’est pourquoi il sera béatifié avec la qualification de « prêtre diocésain ».
Pour faire rayonner la Charité divine et porter la présence eucharistique aux pauvres des régions non-évangélisées, il pense aller au sud du Maroc, où il a voyagé autrefois, et s’établit pour cela à Beni-Abbès, aux confins algéro-marocains. Il ne pourra pas réaliser ce projet, mais Mgr Guérin, le premier préfet apostolique du Sahara, acceptera qu’il aille dans le sud algérien. Charles se fixe en 1905 à Tamanrasset, dans le Hoggar, au pays des Touaregs. Il apprend leur langue pour devenir proche de tous et pour sauver leur culture. Il cherche, en utilisant au mieux les ressources apportées par la nation colonisatrice qu’est la France, à promouvoir leur progrès humain, intellectuel et moral, les préparant ainsi à découvrir un jour ce qui fait le secret de sa vie religieuse. A Tamanrasset comme à Beni-Abbès, les compagnons espérés ne viendront pas ; il y reste seul, mais il veut qu’en France on partage la responsabilité missionnaire qui est la sienne, et il envisage en ce but une « confrérie » qui unirait toutes les bonnes volontés chrétiennes dans un grand réseau au service de ces pays en cours de développement et non touchés par le message évangélique.
Il meurt dans un guet-apens devant son ermitage, victime d’un coup de feu, le 1er décembre 1916.