ROME, Mardi 30 août 2005 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le discours que le pape Benoît XVI a adressé aux évêques allemands, le 21 août, dans le cadre de son voyage à Cologne pour les Journées mondiales de la Jeunesse, incluant ses improvisations.
Nous reprenons le texte publié ce mardi dans L’Osservatore Romano en langue française (cf.
http://www.vatican.va/news_services/or/index_fr.htm).
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Chers et vénérés confrères!
Je désire avant tout exprimer ma grande joie que nous ayons encore eu la possibilité de nous voir et de passer encore un peu de temps ensemble après de belles journées, mais chargées, et d'avoir donc le bonheur de nous rencontrer. Bien que je ne sois, en réalité, qu'un ancien membre de la Conférence épiscopale allemande, je me sens encore uni à vous tous dans une union fraternelle, qui ne peut manquer.
Je désire ensuite remercier le Cardinal Lehmann pour ses paroles cordiales et les souligner dans l'esprit de ce que moi aussi j'ai dit aujourd'hui au terme de cette Célébration eucharistique: c'est-à-dire exprimer une fois de plus le grand «remerciement» que nous avons tous dans notre âme. Nous savons tous que tout le travail de préparation, les grandes choses qui ont été faites, ne suffisent pas à rendre possible tout cela, qui doit donc nécessairement être un don. Etant donné que personne ne peut simplement créer l'enthousiasme des jeunes, personne ne peut créer des jours entiers cette union dans la foi et dans la joie de la foi. Et, jusqu'aux conditions météorologiques, tout a été véritablement un don pour lequel nous rendons grâce au Seigneur et que nous interprétons également comme un devoir à faire notre part de travail afin que cet enthousiasme perdure et devienne une force pour la vie de l'Eglise dans notre pays. Je désire remercier à nouveau le Cardinal Meisner et ses collaborateurs pour le grand travail de préparation qu'ils ont accompli. Je désire en outre remercier le Cardinal Lehmann, ses collaborateurs et vous tous, car tous les diocèses ont coopéré à la réalisation de cet événement. Toute l'Allemagne a accueilli les pèlerins, s'est mise en route avec la Vierge et la Croix et a pu ainsi recevoir ce don. Je remercie également vivement pour cette statue, qui a encore besoin d'un peu de temps pour atteindre, pour ainsi dire, sa forme définitive. Mais je suis très content que saint Boniface se trouve à présent également chez moi et exprime ainsi de façon visible à mon intention également ce qui lui tenait particulièrement à cœur, c'est-à-dire l'union entre l'Eglise d'Allemagne et Rome. De même qu'il a guidé l'Eglise d'Allemagne vers l'unité avec le Successeur de Pierre, il me guide à présent moi aussi vers la communion fraternelle durable avec les Evêques d'Allemagne, avec l'Eglise qui est en Allemagne.
Le Saint-Père Jean-Paul II, le génial promoteur des Journées mondiales de la Jeunesse — une intuition que je considère être une inspiration — a montré que les deux parties donnent et reçoivent. Non seulement nous avons fait notre part de travail de la meilleure façon possible, mais les jeunes également, avec leurs questions, avec leurs espérances, avec leur joie dans la foi, avec leur enthousiasme à renouveler l'Eglise, nous ont donné quelque chose. Nous rendons grâce pour cette réciprocité et nous espérons qu'elle se poursuive, c'est-à-dire que les jeunes, avec leurs questions, leur foi et leur joie dans la foi, continuent à être pour nous un encouragement à vaincre notre pusillanimité et notre fatigue et nous pousse, à notre tour, avec l'expérience de la foi qui nous est donnée, à travers l'expérience du ministère pastoral, par la grâce du Sacrement dans lequel nous nous trouvons, à leur indiquer la route, afin que leur enthousiasme suive également un ordre juste. De même qu'une source doit être canalisée afin de pouvoir distribuer son eau de façon utile, ainsi, cet enthousiasme doit être également d'une certaine manière toujours façonné de nouveau dans sa forme ecclésiale.
Ici, en Allemagne, nous sommes habitués, et moi en particulier en tant que professeur, à voir surtout les problèmes. Toutefois, je considère que nous devrions admettre que tout cela a été possible parce qu'en Allemagne, en dépit de tous les problèmes de l'Eglise, en dépit de tous les aspects discutables qu'il peut y avoir, il existe véritablement une Eglise vivante, une Eglise qui possède de nombreux aspects positifs, dans laquelle tant de personnes sont prêtes à s'engager pour leur foi et à consacrer leur temps libre, également à donner de l'argent et un peu de leurs biens simplement pour y contribuer par leur existence. Il me semble que cela est devenu à nouveau visible pour nous: combien de personnes en Allemagne, en dépit de toutes les difficultés dont nous nous plaignons, sont croyantes aujourd'hui encore, constituent une Eglise vivante et rendent possible de cette façon qu'un événement comme les JMJ ait son propre contexte, son propre humus, dans lequel croître et prendre sa propre forme.
Je pense que nous devrions nous rappeler des nombreux prêtres, religieux et laïcs qui, fidèles à leur service, œuvrent dans des conditions pastorales difficiles. Et il n'est pas besoin que je souligne la générosité, connue dans le monde entier, des catholiques allemands; une générosité qui n'est pas seulement matérielle, dans la mesure où il existe également de nombreux prêtres allemands «Fidei donum».
Je le constate dans les visites «ad limina»: même en Papouasie-Nouvelle Guinée, dans les Iles Salomon et dans des régions que l'on n'imagine même pas, œuvrent des prêtres allemands qui répandent la semence de la Parole, qui s'identifient avec les personnes, et, dans ce monde menacé, dans lequel une grande part de choses négatives proviennent également de l'Occident, diffusent ainsi la grande force de la foi et avec elle, tout ce qu'il y a de positif dans ce qui nous est donné.
Le travail accompli par les nombreuses institutions caritatives est remarquable: de Misereor, Adveniat, Missio, Renovabis jusqu'aux Caritas diocésaines et paroissiales. L'œuvre éducative des écoles catholiques et des autres institutions et organisations catholiques en faveur de la jeunesse est vaste, elle aussi. Je ne voudrais pas faire une liste exhaustive de tout ce qu'il y a de positif à dire, mais seulement y faire allusion, afin que ces aspects ne soient pas oubliés et nous donnent toujours courage et joie. Outre les aspects positifs, qu'il est important, je pense, de ne pas oublier et pour lesquels il faut toujours être reconnaissants, nous devons également admettre que sur le visage de l'Eglise universelle, comme de l'Eglise qui est en Allemagne, ne manquent pas, malheureusement, des rides et des ombres qui en obscurcissent la splendeur. Par amour et avec amour, nous voulons les évoquer, elles aussi, en ce moment de fête et d'action de grâce. Nous savons que sécularisation et déchristianisation continuent de progresser, que le relativisme s'accroît, que l'influence de l'éthique et de la morale catholiques est toujours moindre. Beaucoup de personnes abandonnent l'Eglise ou, si elles y restent, acceptent seulement une partie de l'enseignement catholique, choisissant uniquement certains aspects du christianisme. La situation religieuse demeure préoccupante à l'Est, où, comme nous le savons, la majorité de la population n'est pas baptisée et n'a aucun contact avec l'Eglise, et souvent, ne connaît ni le Christ, ni l'Eglise. Nous reconnaissons dans ces réalités autant de défis. Vous-mêmes, chers confrères, avez affirmé dans votre Lettre pastorale du 21 septembre 2004, à l'occasion du Jubilé de saint Boniface: «Nous sommes devenus une terre de mission». Cela vaut po
ur de vastes parties de l'Allemagne. C'est pourquoi je considère que dans toute l'Europe, et pas moins en France, en Espagne et ailleurs, nous devrions réfléchir sérieusement sur la façon dont nous pouvons réaliser aujourd'hui une véritable évangélisation, non seulement une nouvelle évangélisation, mais souvent une véritable première évangélisation. Les personnes ne connaissent pas Dieu, ne connaissent pas le Christ. Il existe un nouveau paganisme et il ne suffit pas de s'efforcer de conserver le troupeau existant, même si cela est très important; une grande question s'impose: qu'est-ce qu'est réellement la vie? Je crois que nous devons tous ensemble essayer de trouver de nouvelles façons de ramener l'Evangile dans le monde actuel, d'annoncer de nouveau le Christ et d'établir la foi.
Ce panorama que la Journée mondiale de la Jeunesse ouvre devant nous et que je n'ai indiqué qu'à grands traits, nous invite à projeter notre regard vers l'avenir. Les jeunes constituent pour l'Eglise, et en particulier pour nous pasteurs, pour les parents et pour les éducateurs, un appel vivant à la foi. Je voudrais dire encore une fois qu'il me semble que cela a été une grande inspiration de la part du Pape Jean-Paul II d'avoir choisi pour ces JMJ le thème «Nous sommes venus l'adorer» (Mt 2, 2). Parfois, nous sommes tellement oppressés, à juste titre oppressés, par les immenses nécessités sociales du monde, par tous les problèmes d'organisation et les problèmes structurels qui existent, que l'adoration peut être mise de côté comme quelque chose à reporter à plus tard. Le Père Delp a affirmé un jour que rien n'est plus important que l'adoration. Il l'a dit dans le contexte de son époque, lorsqu'il était évident que la destruction de l'adoration détruisait l'homme. Toutefois, dans le nouveau contexte de l'adoration perdue, et donc du visage perdu de la dignité humaine, c'est à nouveau à nous qu'il revient de comprendre la priorité de l'adoration et de rendre les jeunes, nous-mêmes et nos communautés conscientes du fait qu'il ne s'agit pas d'un luxe de notre époque confuse, que l'on ne peut peut-être pas se permettre, mais d'une priorité. Là où il n'y a plus d'adoration, là où l'hommage à Dieu n'est plus rendu comme priorité, les réalités de l'homme ne peuvent pas non plus évoluer. Nous devons donc tenter de rendre visible le visage du Christ, le visage du Dieu vivant, afin que nous nous trouvions spontanément, tout comme les Rois Mages, à nous prosterner et à l'adorer. Certes, avec les Mages, deux choses ont lieu: d'abord, ils cherchèrent, puis il trouvèrent et adorèrent. De nombreuses personnes aujourd'hui sont à la recherche. Nous aussi, nous le sommes. Au fond, dans une dialectique différente, il faut toujours qu'il y ait les deux choses. Nous devons respecter la recherche de l'homme, la soutenir, lui faire sentir que la foi n'est pas simplement un dogmatisme complet en soi qui éteint la recherche, la grande soif de l'homme, mais qui projette au contraire le grand pèlerinage vers l'infini; qu'en tant que croyants, nous sommes toujours en même temps ceux qui cherchent et ceux qui trouvent. Dans son commentaire aux Psaumes, saint Augustin interprétait l'expression «Quaerite faciem eius semper», «Cherchez toujours son visage» de façon si splendide, que, dès mes années d'étudiant, ses paroles demeurèrent gravées dans mon cœur. Cela ne vaut pas seulement pour cette vie, mais pour l'éternité; ce visage devra continuellement être redécouvert; plus nous entrons dans la splendeur de l'amour divin, plus les découvertes seront grandes, plus il sera beau d'aller de l'avant et de savoir que la recherche n'a pas de fin et que trouver est donc sans fin et signifie éternité — la joie de chercher et de trouver. Nous devons soutenir les personnes dans leur recherche comme collaborateurs de leur recherche, et leur donner dans le même temps également la certitude que Dieu nous a trouvés et que nous pouvons donc également le trouver. Nous voulons être une Eglise ouverte à l'avenir, riche de promesses pour les nouvelles générations. Il ne s'agit pas d'une feinte jeunesse, ce qui est au fond ridicule, mais d'une jeunesse authentique, qui coule de la source de la l'éternité, qui est toujours nouvelle, qui découle de la transparence du Christ dans son Eglise: c'est de cette façon qu'Il nous donne la lumière pour aller de l'avant. C'est dans cette lumière que nous pouvons trouver le courage d'affronter avec confiance les questions les plus difficiles qui se posent aujourd'hui à l'Eglise qui est en Allemagne. Comme je l'ai déjà dit, d'un côté, nous devons accueillir la provocation de la jeunesse, de l'autre, toutefois, nous devons à notre tour éduquer les jeunes à la patience, sans laquelle on ne peut rien trouver; nous devons les éduquer au discernement, à un réalisme sain, à la capacité d'être définitifs. L'un des chefs d'Etat m'ayant récemment rendu visite, m'a dit que sa principale préoccupation concernait l'incapacité diffuse de prendre des décisions définitives de peur de perdre sa propre liberté.
En réalité, l'homme devient libre lorsqu'il se lie, lorsqu'il trouve des racines, car alors il peut croître et mûrir. Eduquer à la patience, au discernement, au réalisme. Mais sans faux compromis, pour ne pas diluer l'Evangile!
L'expérience de ces vingt dernières années nous a enseigné que chaque Journée mondiale de la Jeunesse constitue, en un sens, un nouveau commencement pour la pastorale des jeunes du pays qui l'a accueillie. La préparation de l'événement mobilise déjà des personnes et des ressources. Nous l'avons vu précisément ici, en Allemagne: une véritable «mobilisation» a envahi le pays, activant des énergies. Enfin, la célébration elle-même apporte avec elle un vent d'enthousiasme, qu'il faut soutenir et, pour ainsi dire, rendre définitif. C'est un potentiel énorme d'énergie, qui peut davantage s'accroître en se répartissant sur le territoire. Je pense aux paroisses, aux associations, aux mouvements. Je pense aux prêtres, aux religieux, aux catéchistes, aux animateurs engagés avec les jeunes. Je pense qu'en Allemagne on sait combien de personnes se sont engagées pour cet événement. Je prie pour que cela puisse marquer pour chacun de ceux qui ont collaboré, une authentique croissance dans l'amour pour le Christ et pour l'Eglise, et je les encourage tous à poursuivre ensemble, avec un esprit de service renouvelé, le travail pastoral parmi les nouvelles générations. Nous devons apprendre à nouveau la disponibilité au service et la transmettre.
La majorité des jeunes allemands vit dans de bonnes conditions sociales et économiques. Toutefois, nous savons que les situations difficiles ne manquent pas. Dans toutes les catégories sociales, et en particulier celles aisées, le nombre des jeunes provenant de familles éclatées augmente. Le chômage des jeunes en Allemagne s'est malheureusement accru. En outre, beaucoup de garçons et de filles se retrouvent dans la confusion, privés de réponses valables aux demandes sur le sens de la vie et de la mort, sur leur présent et sur leur avenir. Beaucoup de propositions de la société moderne débouchent sur le vide et, malheureusement, bien des jeunes finissent dans les «sables mouvants» de l'alcool et de la drogue, ou dans la spirale de groupes extrémistes. Une partie des jeunes allemands, surtout à l'Est, n'a jamais connu personnellement la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. Même dans les zones traditionnellement catholiques, l'enseignement de la religion et la catéchèse ne réussissent pas toujours à faire naître des liens durables entre les jeunes et la Communauté ecclésiale, et pour cela, vous êtes tous ensemble engagés — je le sais — à chercher des chemins nouveaux pour rejoindre les jeunes, et la Journée mondiale de la Jeunesse a été— comme le disait le Pape Jean-Paul II — une sorte de «laboratoire» dans ce sens.
Je pense que nous réfléchissons tous — et dans les autres pa
ys occidentaux il en est de même — sur la façon de rendre la catéchèse plus efficace. J'ai lu sur le HERDER-Korrespondenz que vous avez publié un nouveau document catéchétique que je n'ai malheureusement pas pu voir encore, mais je suis heureux de pouvoir constater combien ce problème vous est à cœur. En effet, il est préoccupant pour nous tous de constater qu'en dépit de l'enseignement de la religion reçu par le passé, les connaissances religieuses sont très limitées et que de nombreuses personnes ignorent des choses souvent simples et élémentaires. Que pouvons-nous faire? Je ne le sais pas. Peut-être, d'une part, devrait-il exister une sorte de pré-catéchèse d'accès pour les non-croyants qui ouvre avant tout à la foi — et cela est également le contenu de nombreuses tentatives catéchétiques — mais d'autre part, il faut avoir également toujours de nouveau le courage de transmettre le mystère lui-même dans sa beauté et dans sa grandeur et de rendre possible l'élan à le contempler, à apprendre à l'aimer, puis à le connaître: voilà ce que c'est! Aujourd'hui, dans mon homélie, j'ai souligné que le Pape Jean-Paul II nous a donné deux instruments exceptionnels: le Catéchisme de l'Eglise catholique et son Compendium, qu'il a également désiré. Nous avons fait en sorte que la traduction allemande soit prête à l'occasion de la Journée mondiale de la Jeunesse. En Italie, un demi-million d'exemplaires ont déjà été vendus. Il se vend chez les marchands de journaux, cela suscite donc la curiosité des personnes: Qu'est-ce qu'il y a là dedans? Que dit l'Eglise catholique? Je crois que nous devrions avoir le courage de soutenir également cette curiosité et de tenter d'introduire précisément ces livres, qui représentent le contenu du mystère, dans la catéchèse afin que, en accroissant la conscience de notre foi, la joie qui jaillit d'elle augmente également.
Deux autres aspects me tiennent également beaucoup à cœur. L'un d'entre eux est constitué par la pastorale des vocations. Je pense que la récitation des Vêpres dans l'église Saint-Pantaléon nous a également donné le courage d'aider les jeunes et de le faire d'une façon juste, de façon à ce qu'ils puissent entendre l'appel du Seigneur et se demander: «Me veut-il?» et que puisse à nouveau croître la disponibilité à se faire appeler et à entendre un tel appel. L'autre aspect auquel je tiens beaucoup est la pastorale familiale. Nous voyons les menaces pour la famille; dans le même temps, les instances laïques reconnaissent elles aussi qu'il est important que la famille vive en tant que cellule fondamentale de la société, que les enfants puissent grandir dans un climat de communion entre les générations, afin que demeure la continuité entre le présent, le passé et le futur, et que dure également la continuité des valeurs, afin qu'augmente la capacité à rester et vivre ensemble: c'est cela qui permet d'édifier un pays dans la communion.
J'ai voulu affronter précisément ces trois aspects: catéchèse, pastorale des vocations et pastorale familiale.
Dans le monde des jeunes, comme nous l'avons vu, les associations et les mouvements, qui constituent une richesse indubitable, jouent un rôle important. L'Eglise doit mettre en valeur ces réalités et en même temps, elle doit les guider avec une sagesse pastorale, afin qu'elles contribuent le mieux possible, avec leurs divers dons, à l'édification de la communauté, ne se mettant jamais en concurrence les unes avec les autres — en construisant, pour ainsi dire, chacune leur petite église —, mais en se respectant et en collaborant ensemble en faveur de l'unique Eglise — de la paroisse unique comme Eglise du lieu — pour susciter chez les jeunes la joie de la foi, l'amour pour l'Eglise et la passion pour le Règne de Dieu. Je pense que cela représente précisément un autre aspect important: cette communion authentique d'une part entre les divers mouvements, où toute forme d'exclusivisme doit être éliminée, et de l'autre, entre les Eglises locales et ces mouvements, de façon à ce que les Eglises locales reconnaissent cette particularité, qui semble étrangère à de nombreuses personnes, et l'accueillent en leur sein comme une richesse, comprenant que dans l'Eglise, il existe de nombreuses voies et que toutes ensemble elles forment une symphonie de la foi. Les Eglises locales et les mouvements ne sont pas en opposition entre eux, mais constituent une structure vivante de l'Eglise.
Chers confrères, si Dieu le veut, nous aurons d'autres occasions d'approfondir les questions qui interpellent notre sollicitude pastorale commune. J'ai voulu cette fois-ci, de façon certes brève et non exhaustive, recueillir brièvement le message laissé par le grand pèlerinage des jeunes. Il me semble qu'au terme de cet événement, la demande que les jeunes nous adressent pourrait se résumer ainsi: «Oui, nous sommes venus l'adorer. Nous l'avons rencontré. Aidez-nous maintenant à devenir ses disciples et ses témoins». C'est un appel exigeant, mais consolant pour le cœur d'un Pasteur. Que le souvenir des journées vécues à Cologne sous le signe de l'espérance soutienne notre service commun! Je vous laisse mon affectueux encouragement, qui est en même temps une fervente demande fraternelle: de marcher et de travailler dans l'unité, en vous fondant sur une communion qui a dans l'Eucharistie son sommet et sa source intarissable. Je vous confie tous à Marie, Mère du Christ et de l'Eglise, et de tout cœur j'accorde à chacun de vous et à vos Communautés ma Bénédiction apostolique. Merci.
© L’Osservatore Romano
Et de deux religieuses italiennes
L’Osservatore Romano et la JMJ