Clôture du procès diocésain pour la béatification d’Emmanuel Stablum

Il sauva de nombreux juifs de la persécution nazie

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ROME, lundi 27 juin 2005 (ZENIT.org) – Le procès diocésain pour la béatification d’Emmanuel Stablum (1895-1950) religieux de la Congrégation des Fils de l’Immaculée Conception, s’est conclu à Rome au début du mois de juin. Une personne extraordinaire, humble, obéissante, aux compétences médicales élevées, et surtout un exemple de charité chrétienne.

Un serviteur de Dieu non seulement pour les catholiques mais aussi pour les juifs qu’il sauva en très grand nombre, de la persécution nazie.

« Un ange » selon Tibor Schlosser, conseiller de l’ambassade d’Israël à Rome, qui lui a rendu hommage au cours d’une cérémonie où il a été reconnu « Juste parmi les Nations », le 20 novembre 2001.

Né en 1895 à Torzelas (Val di Sole, province de Trente, Italie), Stablum voulait devenir prêtre, mais ses supérieurs lui demandèrent de devenir d’abord médecin pour pouvoir soigner les malades dans un sanatorium à Rome.

En tant que médecin il contribua à transformer le sanatorium en un véritable institut pour les maladies de la peau. Comme chrétien, il fit preuve de courage et de charité tout au long de sa vie.

Quand, au lendemain du 8 septembre 1943, les troupes nazies occupèrent l’Italie et que le destin des juifs semblait défini, le frère Emmanuel Stablum, directeur de l’Institut Dermatologique de l’Immaculée (IDI), décida de protéger et de sauver 51 juifs.

Afin de cacher les juifs dans l’hôpital, il faisait en sorte que ceux-ci soient maculés de crèmes diverses. Certains médecins avaient le courage et l’humeur de plaisanter et quand ils voyaient un juif ils disaient : « ..et celui-ci quelle maladie a-t-il ? », « La maladie de Kesselring » répondaient-ils, faisant référence à l’ancien commandant des troupes allemandes.

A l’occasion de la mort de Stablum, Italo Levi-Luxardo, médecin de religion juive, écrivit : « C’était (1943-1944) une période terrible de persécution et aux « Monti di Creta » (la rue ou se trouve l’IDI à Rome) n’affluaient pas seulement des malades ; de nombreuses personnes persécutées y cherchaient également refuge : des officiers qui ne voulaient pas s’allier à l’envahisseur allemand, des objecteurs de conscience, des condamnés politiques, des juifs; tant d’âmes qui espéraient trouver à l’IDI un refuge tranquille et sûr ».

Aux « Monti di Creta » l’on trouvait de tout ; plus de cinquante personnes cachées dans les lieux les plus impensables… je fus moi-même accueilli dans une petite pièce improvisée dans le laboratoire de chimie », poursuit-il.

Narciso Poli, un frère de la Congrégation, a raconté : « Les juifs avec qui j’ai pu parler me disait : c’est un saint ».

Malgré des temps très durs, les frères de l’IDI ne se départirent jamais de leur bonne humeur. Le père Borgèse ayant eu connaissance de leur présence dans l’Eglise entonna un chant nouveau qui disait ainsi : « Je vous salue Marie, notre espérance, à nos juifs, donne un refuge ».

L’ex Grand Rabbin de Rome, Elio Toaff déclara : « Parler de la reconnaissance de la communauté juive de Rome est trop peu, face à l’œuvre de secours entreprise par l’IDI, qui – sans se soucier des graves dangers que l’Institut courrait en aidant les juifs – a démontré comment s’opposer à l’injustice et à l’oppression à travers des actes de solidarité et la volonté.

Elio Toaff disait encore : « L’IDI – Institut de grand mérite dans le domaine scientifique – a donné un exemple magnifique de civilisation et de respect de la personne humaine en s’opposant à toutes formes de discrimination pour des motifs religieux ou raciaux et en considérant l’homme comme l’image et la ressemblance de Dieu à respecter et à honorer ».

C’est sur la base de ces témoignages et bien d’autres que l’Institut pour la Mémoire des martyrs et des Héros de l’Holocauste Yad Vashem a décidé de graver le nom d’Emmanuel Stablum sur le mur d’honneur des Justes à Jérusalem.

Sa vie de médecin à été en symbiose parfaite avec sa vie de personne consacrée. Il devint d’abord assistant général (1935) et puis vicaire général (1947) de sa Congrégation. En 1950, à l’âge de 55 ans, le frère Emmanuel mourut, au moment précis ou son expérience de médecin commençait à donner les fruits les plus précieux.

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ZENIT Staff

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