ROME, Mardi 21 juin 2005 (ZENIT.org) – Dans son livre « Le Concile Œcuménique Vatican II. Contrepoint pour son histoire », Mgr Agostino Marchetto, archevêque, secrétaire du Conseil pontifical pour la Pastorale des migrants et des personnes en déplacement, apporte un éclairage nouveau, pas seulement de théologien, mais d’historien sur le Concile Vatican II, quarante ans après.
Mgr Marchetto a présenté son livre vendredi dernier, 17 juin à Rome, au Capitole, dans la Salle Pietro da Cortona du Palais des Conservateurs. L’événement était organisé conjointement par le Bureau des Politiques culturelles de la Municipalité de Rome, par le Centre européen pour le Tourisme et la Culture et par le Comité pontifical de Sciences historiques.
Intitulé « Il Concilio Ecumenico Vaticano II. Contrappunto per la sua storia » (« Le Concile Œcuménique Vatican II. Contrepoint pour son histoire »), ce volume de 400 pages est publié par la Librairie éditrice vaticane.
Mgr Marchetto a expliqué les objectifs de cette publication au micro de Radio Vatican.
Q : Excellence, comment avez-vous eu l’idée d’écrire ce volume ?
Mgr Marchetto : Je dirais, avant tout, l’amour du Concile Vatican II, l’amour de l’Eglise et de la vérité. En outre, le volume est publié à l’occasion du 40ème anniversaire de la conclusion de cet important Concile, convoqué par le bienheureux Jean XXIII et conclu par Paul VI. Tout le monde est unanime pour reconnaître l’importance de l’événement au XXème siècle mais les opinions sont divergentes à propos des interprétations (herméneutiques) qui influent sur la portée actuelle au début du présent millénaire également.
Le livre comporte les grandes lignes de recherche (ou parties) suivantes : I) dans le contexte des Conciles ; 2) la préparation du Concile ; 3) une histoire du Concile Vatican II ; 4) Autres histoires du Concile et de ses Souverains Pontifes ; 5) thèmes et questions spécifiques ; 6) sources conciliaires officielles et privées ; 7) pour une interprétation correcte du Concile. Avec un total de 52 brefs chapitres (généralement des recensions et des notes), et les index pour finir (407 pages en tout).
Qu’il ne s’agisse pas d’un « genre littéraire » mineur, cela est prouvé par une affirmation du regretté Cardinale Agostino Bea. En effet, pour cet illustre expert : « ce genre doit toujours constituer une contribution au progrès de la science ».
Q : Quel est donc le but du volume ?
Mgr Marchetto : L’intention de ce volume est de réaliser enfin une histoire du Concile Vatican II dépassant les graves conditionnements – et on comprend alors le mot « contrepoint » utilisé dans le titre – instaurés jusque maintenant à ce propos, à partir d’une vision idéologique imposée de façon monopolistique.
Dans ce contexte, il convient de citer un passage de l’homélie prononcée par le Saint-Père Benoît XVI, le 20 avril 2005, dans la Chapelle Sixtine : « Lors du grand Jubilé, l’Eglise s’est avancée dans le nouveau millénaire en portant dans ses mains l’Evangile, appliqué au monde actuel à travers l’interprétation faisant autorité du Concile Vatican II. Le Pape Jean-Paul II a indiqué à juste titre le Concile comme la « boussole » qui permet de s’orienter dans le vaste océan du troisième millénaire […], alors que je me prépare moi aussi au service qui est propre au Successeur de Pierre, je veux affirmer avec force – il a dit – la ferme volonté de poursuivre l’engagement de mise en oeuvre du Concile Vatican II, dans le sillage de mes Prédécesseurs et en fidèle continuité avec la tradition bimillénaire de l’Eglise ».
Ce grand Synode n’est donc pas une étoile filante, mais bien l’élément d’une constellation, celle de tous les Conciles œcuméniques ; il ne marque pas non plus la naissance, ou presque, d’une Eglise nouvelle : il indique le chemin pour le renouvellement dans la fidélité et pour l’actualisation de cette Eglise fondée par Jésus-Christ il y a vingt siècles.
Q : Outre la recherche, dans l’histoire, d’une interprétation correcte de cet important Concile, y a-t-il quelque autre aspect du volume que vous voudriez souligner ici ?
Mgr Marchetto : Volontiers. En effet, le lecteur attentif y trouvera des bases valables pour mieux connaître, « en vérité », les deux Papes conciliaires – je veux dire Jean XXIII et Paul VI -, certains pères conciliaires (les Cardinaux Bea et Siri et celui qui sera le futur Benoît XVI), des évêques (comme Edelby et Charue), ainsi que des théologiens (Philips et Congar, Chenu, Betti et Prignon), et ce dans le contexte de la présentation des sources officielles et privées du Concile. On y trouve affrontés des thèmes et des questions particulières, comme Lumen gentium, la Nota Explicativa Praevia (sur le primat et la collégialité), le ministère épiscopal de l’après-Concile, la vérité salvifique, les mouvements ecclésiaux, dans une vision de communion et charismatique, ainsi que le traditionalisme catholique en Italie. La dernière veine, qui se révèle importante, est celle du ministère pontifical dans une perspective œcuménique, à la lumière des deux Conciles du Vatican et de l’Encyclique Ut unum sint.