ROME, Mardi 21 juin 2005 (ZENIT.org) – « L’Europe de Benoît dans la crise des cultures » : le cardinal Joseph Ratzinger est devenu Benoît XVI avant d’avoir publié ce livre, présenté ce soir à Rome.
Le livre, de 143 pages, en italien, est édité par la Librairie éditrice vaticane et les éditions italiennes Cantagalli. Il a été présenté ce soir en la salle Angiolillo du palais Wedekind par le cardinal vicaire du pape pour Rome, Camillo Ruini, et par le président du sénat italien, Marcello Pera. Une initiative soutenue par la fondation de Subiaco « Vie et famille ».
Le livre rassemble trois interventions du cardinal Ratzinger, à Bassano del Grappa, en 1992, à l’occasion de la réception du prix « Ecole et culture catholique », au congrès du Mouvement italien pour la Vie, en 1997, et le 1er avril dernier, au monastère Sainte-Scholastique de Subiaco, à l’occasion de la réception du Prix Saint-Benoît pour l’Europe, attribué par la Fondation de Subiaco « Vie et famille ».
« L’Europe a développé une culture qui, de façon inconnue jusqu’ici de l’humanité, exclut Dieu de la conscience publique », fait observer le cardinal Ratzinger.
Joseph Ratzinger y analyse la « crise des cultures » face à l’enseignement et à l’action de saint Benoît de Nursie.
Pour le cardinal Ruini, « le christianisme a reçu en Europe son empreinte culturelle et intellectuelle historiquement la plus efficace et il reste par conséquent lié de façon spéciale à l’Europe elle-même. Un lien qui est cependant remis en question aujourd’hui et qui risque d’être tranché par la logique interne du rationalisme qui semble dominer l’Europe : une rationalité scientifique et fonctionnelle ».
Dans ce contexte, faisait observer le cardinal Ruini, « Dieu n’existe pas ou il ne peut pas être prouvé et donc toute référence à Dieu est exclue de la vie publique ».
« De façon analogue, continuait le cardinal Ruini, la conscience morale disparaît, en tant que catégorie en soi ; mais étant donné qu’une morale est de toute façon indispensable pour vivre, elle est d’une certaine façon récupérée, sans référence à ce qui est en soi bien ou mal, mais seulement en tant que calcul des conséquences, utiles ou nuisibles, de nos comportements ».
Le cardinal Ruini diagnostiquait un affrontement entre « cette rationalité purement scientifique et fonctionnelle et les grandes cultures historiques », et c’est ce qui explique à ses yeux le rejet actuel des racines chrétiennes de l’Europe.
« Une telle rationalité prétend en effet, expliquait-il, à l’universalité, d’être valide pour tous, et autosuffisante, et en tant que telle, elle exclut que le christianisme puisse être à son tour un élément déterminant de la construction de l’Europe d’aujourd’hui ».