« L’Église te confie la responsabilité et la charge d’une portion du Peuple de Dieu : l’Église particulière qui se trouve à Tarahumara, dans la Sierra Madre occidentale, où resplendit la beauté de la création. Une Église qui, par la richesse de sa foi et par son témoignage de communion entre différents peuples, est appelée à offrir une grande contribution à toute l’Église en Amérique, et donc à l’Église universelle. Aime ton épouse ! Sers-la volontiers, selon Dieu. Souviens-toi que ton autorité sur elle est une autorité de service, et que ton service est un service d’amour. Annonce l’Évangile ! Pars à la recherche de la brebis perdue ! Sois pour tes fidèles un père et un maître de foi ! Sois un modèle pour ton troupeau ! » : telles sont les consignes confiées par le cardinal Sepe au nouvel évêque de Tarahumara, Mgr Rafael Sandoval Sandoval, mexicain, Missionnaire de la Nativité de Marie.
Le cardinal Sepe a présidé la messe d’ ordination épiscopale mercredi dernier, 9 mars, en la cathédrale de Tarahumara (Guachochi, État de Chihuahua).
Dabns son homélie, le cardinal Sepe a salué avec une affection particulière le cardinal Norberto Rivera Carrera, archevêque de Mexico, le nonce apostolique Mgr Giuseppe Bertello, les évêques présents, les autorités civiles, politiques et militaires, les nombreux prêtres, religieux et fidèles venus de différentes parties du Mexique.
Le pape citait les différentes ethnies du pays : « Je voudrais transmettre l’affection et la bénédiction du Saint-Père à nos frères Raramuris, ceux qui ont les pieds légers et qui savent vivre en harmonie avec la nature – a dit le cardinal Sepe – ; aux Mestizos, qui sont pleins d’espérance et qui bâtissent des familles aspirant à la paix ; aux Tepehuanes (ou Odame), fermes comme le roc ou comme la montagne, qui attendent avec impatience l’évangélisation ; aux Guarojios, qui marchent en liberté à travers les canyons et les monts du fleuve Mayo et qui se font appeler Makuraue (ceux qui saisissent la terre) ; aux Pimas, qui aiment la paix et qui, par leur pauvreté, enrichissent la région de Tarahumara ».
Le cardinal Sepe a confié le nouveau pasteur aux prêtres, catéchistes, religieux et religieuses, séminaristes et fidèles de Tarahumara: « Il aura besoin de vos prières et de votre proximité filiale, disait-il. Accompagnez-le dans son ministère, et forts des dons de grâce que vous avez reçus, aidez-le à être un témoin fidèle et authentique de l’amour de Dieu ».
Citant l’exemple de saint Juan Diego, il ajoutait : « En paraphrasant les paroles du Saint-Père, nous pouvons dire : ‘l’Église a besoin des autochtones, et les autochtones ont besoin de l’Église’. C’est vrai, la Vierge très sainte aime visiter ses fils autochtones, et c’est pourquoi elle choisit Juan Diego pour établir avec lui un dialogue de prédilection. Saint Juan Diego était cet Indien qui reconnut la Madone et qui, s’en remettant totalement à elle dans un rapport filial, devint son messager. Ainsi s’accomplissent les paroles de Jésus, qui nous a révélé que l’Évangile est accueilli par les simples et humbles de cœur, mais ! caché aux sages et aux savants ».
Il soulignait tout particulièrement que « l’Église prolonge au cours des siècles la mission de son Seigneur, en annonçant sa mort et en proclamant sa résurrection. Aujourd’hui encore, malgré la diffusion de nouvelles conceptions théologiques parfois douteuses, cette annonce a la priorité permanente dans la mission, car l’Église ne peut pas priver les hommes de la Bonne Nouvelle qu’ils sont aimés et sauvés par Dieu. L’Église fondée par le Christ est par nature missionnaire, et pour accomplir cette mission, le divin Maître a envoyé ses apôtres au monde ».
Avant de confier à la Vierge de Guadalupe la personne, les intentions et le ministère du nouvel évêque, le cardinal Sepe a conclu par ces mots : « Que le Seigneur veuille que cette ordination épiscopale, signe de l’amour que le Saint-Père nourrit pour cette région mexicaine bien-aimée, soit une source de grâces abondantes et un motif d’encouragement pour ce Diocèse et pour toute l’Église au Mexique, en particulier pour les plus pauvres et pour ceux qui souffrent dans leur corps et dans leur esprit ».