CITE DU VATICAN, dimanche 6 mars 2005 (ZENIT.org) – « La maladie ne l’arrête pas », titre L’Osservatore Romano qui publie un article de Marco Impagliazzo. L’auteur souligne que les SDF eux-mêmes prient pour le rétablissement du pape.
Certes, écrit-il, « l’état de santé de Jean-Paul II est au centre de l’intérêt de tous et de l’opinion publique internationale : il suffit d’observer le nombre des journalistes qui, de tous les coins du monde, se pressent dans le hall de la polyclinique Gemelli ».
Il ajoute : « On ne compte plus les initiatives de prière qui, en ces jours concernent la santé du pape. Mais il y a une participation à la souffrance qui échappe à l’attention de la majorité : c’est celle des pauvres de Rome. Notre journal a voulu en rencontrer certains pour comprendre comment ils suivent ce passage délicat de la vie du pape. Nous avons parlé avec certaines personnes âgées seules dans leurs maisons ou hospitalisés dans des instituts, et aussi avec les sans-abri qui, cet hiver, vivent une situation particulière de souffrance en raison du froid ».
L’une des malades, sur son lit, dit : « Il a fait tant pour la paix dans le monde. C’est le pape de la paix, comme Jean XXIII. Il s’est donné au monde entier. Que le Seigneur l’aide, lui qui a rencontré tant de personnes, même dans les endroits les plus difficiles ».
Sa voisine, Giuseppina reprend : « C’est un homme de cœur. Le pape est un homme fort et la maladie ne l’arrête pas. C’est le Seigneur qui lui donne la force. C’est un grand pape parce qu’il a tellement souffert ».
Alberto, qui a l’âge du pape déclare : « Je prie toujours pour lui, spécialement en ce moment où le monde et chacun de nous a tellement besoin de sa présence ».
Mario, ajoute, dans un autre « home »: « Il faut beaucoup prier pour le pape. Sa vocation est de porter la croix qui guide l’Eglise. Il ne peut pas se rendre. Que sa volonté soit un exemple pour beaucoup, et aussi pour ceux qui sont proches de lui, et pour nous tous. Il doit être soutenu par notre prière ».
Giovanni, dans un institut des pauvres de Rome fait remarquer: « Il supporte tout et résiste. Beaucoup de personnes qui souffrent peuvent prendre exemple sur lui. C’est un saint qui souffre en silence ».
Parmi des personnes âgées isolées du Transtévère, Cesarina, confie : « Le pape est en train de surmonter une épreuve et en ce moment, il n’est pas seul, mais il est aidé par le Seigneur, et même, il a le seigneur en lui. Toutes les difficultés qu’il a rencontrées jusqu’à aujourd’hui, il les a surmontées par la foi. Comme nous, lorsque nous affrontons une grave difficulté en famille, nous réussissons à la surmonter par amour de ceux qui nous sont chers, et grâce à l’aide de Dieu, de même le pape supporte la souffrance par amour de sa famille, c’est-à-dire nous, son peuple, avec l’aide de Dieu. C’est un témoignage pour nous qui prions beaucoup ».
Sans abri
Un groupe de sans domicile fixe présents dans le quartier de Saint-Pierre, comme pour mieux entourer le pape, guettent les signes de sa présence, les indices de guérison. Mietek, polonais, déclare : « C’est mieux que pour le moment il reste à l’hôpital, parce qu’il doit guérir à fond. Je suis ému à chaque fois que je le vois à la télévision ».
Antonina, qui a pris froid et a dû être hospitalisée, dit son affection : « Pauvre pape, lui aussi, il est à l’hôpital ! Espérons qu’ils le traitent mieux que moi ! »
L’auteur conclut : « Ce sont des voix, souvent inécoutées, parce qu’elles viennent de qui est plus faible, ou des lieux de douleur où souvent l’on vit isolé du monde. Et pourtant, la souffrance du pape réussit à communiquer et à susciter la prière, l’affection et l’intérêt concret de tant de pauvres plus préoccupés de la santé du pape que de la leur. La prière de tant de personnes âgées seules a une valeur particulière. Elle rappelle la parole de l’apôtre Paul : « Lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Co 12, 10). C’est une prière qui, au-delà de tant de rumeurs et de tant de paroles, prononcées par qui a la possibilité de se faire entendre, révèle toute sa force ».