Venus des douze diocèses que compte l’Eglise catholique de Birmanie, plus de 50 000 fidèles se sont rassemblés pour participer au deuxième Congrès eucharistique national, organisé du 11 au 13 février dernier. Le premier Congrès eucharistique s’était tenu il y a cinquante ans à Rangoon en 1956. Cette année l’Eglise de Birmanie s’est rassemblée au « Centre national de pèlerinage » de Nyaunglebin, une ville située à 145 km au nord-est de Rangoon.
Le deuxième Congrès eucharistique s’est ouvert le 11 février, fête de Notre Dame de Lourdes et premier jour du Carême. Forte de 50 000 personnes, la foule était immense pour ce pays où les catholiques sont à peine 2 % de la population. Récitations du rosaire, chemin de croix, groupes de partage, catéchèse, méditations, processions aux flambeaux autour de la ville et célébrations eucharistiques ont rythmé ces trois jours.
La messe d’ouverture du congrès a été célébrée par Mgr Philip Lasap Za Hawng, évêque de Lashio, en langue kachin, avec des chants et danses en costume traditionnel par des Kachins venus du diocèse de Myitkyina et de Rangoun. Le même jour, une deuxième Eucharistie fut célébrée en tamoul (1). Le lendemain, Mgr Charles Bo, archevêque de Rangoun, présidait une messe concélébrée par l’ensemble des évêques et des prêtres venus des douze diocèses.
En clôture, deux archevêques, douze évêques et 160 prêtres ont accueilli Mgr Salvatore Pennacchio, le délégué apostolique pour la Birmanie, accompagnés de rites kayins traditionnels et de danseurs kachins. A la fin de la messe solennelle, Mgr Pennacchio a lu un message du pape Jean-Paul II et, au nom des douze diocèses et de toute l’Eglise de Birmanie, Mgr Charles Bo l’a remercié en différentes langues : chin, chinois, kachin, kaeba, kayan, kayin, mon, shan, tamoul et birman.
Nyaunglebin est célèbre pour son église, Notre Dame de Lourdes, bâtie en briques en 1902 par le P. Michel Mignon, des Missions Etrangères de Paris. En 1918, il y ajouta une grotte ornée d’une statue de la Vierge, importée de France. Chaque année, de nombreux pèlerins, catholiques ou non, viennent à Nyaunglebin prier et demander des grâces.
La fête de Notre Dame de Lourdes, le 11 février, est vécue avec intensité par les catholiques de Birmanie tant sa tradition est ancienne, au regard de la présence chrétienne dans ce pays. La fête était déjà célébrée en 1892, lorsque Mgr Ambroise Bigandet, évêque de Rangoon, décida d’ouvrir une nouvelle mission à Nyaunglebin et la confia au P. Michel Mignon. A la fin de la guerre, en 1948, les catholiques de Nyaunglebin reprirent leurs traditions et recommencèrent à fêter avec faste Notre Dame de Lourdes. Depuis, la réputation de la fête s’est répandue à l’échelon national et de nombreux pèlerins ont afflué au sanctuaire. Etant donné la grande importance spirituelle qu’avait prise cette dévotion au cours des ans et les visites de pèlerins venus de tout le pays, la Conférence des évêques catholiques de Birmanie a donné au sanctuaire le titre de « Centre national de pèlerinage ».
(1) Les minorités ethniques sont nombreuses en Birmanie. Voir EDA 365 (Dossier : « Les minorités ethniques face au pouvoir birman »). Sur une population de 45 millions d’habitants, la Birmanie compte 3 % de chrétiens, dont la moitié sont catholiques. La religion dominante est le bouddhisme du petit véhicule (hinayama). Voir EDA 371
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