ROME, lundi 24 janvier 2005 (ZENIT.org) - L’histoire se passe en 1946 quand Karol Wojtyla refusa de baptiser Shachne Berger, juif polonais devenu orphelin à la suite de l’holocauste, par respect pour son identité et son credo religieux.

C’est l’histoire d’un enfant juif confié par ses parents à une famille catholique pour le sauver de l’horreur nazie et que le futur Jean-Paul II ne voulut pas baptiser par respect pour son identité juive. Cette histoire a été révélée, après des années de silence, grâce au récit de la personne concernée, dans le quotidien italien « Corriere della sera ».

L’histoire de Shachne Berger commence à Cracovie à l’automne 1942. Alors qu’il avait à peine deux ans ses parents, Helen et Moses Hiller, décidèrent de le confier à un couple catholique sans enfants qui vivait dans la zone allemande de la ville de Dombrowa.

« Ils s’appelaient Yachowitch et étaient des amis intimes de mes parents », raconte Shachne Berger.

Après l’irruption nazie du 28 octobre dans le ghetto de Cracovie, la famille Hiller décida d’agir. « Le 15 novembre, ma mère avait réussi à me faire sortir du ghetto avec deux grandes enveloppes et à me confier à ses amis chrétiens, se rappelle Berger. La première contenait tous ses objets de valeur, l’autre, trois lettres ».

La première était adressée aux Yachowitch, à qui était confié l’enfant, « demandant à ce qu’il soit élevé dans la tradition juive, ainsi que de le rendre à son peuple en cas de disparition de ses parents », selon ce que rapporte le quotidien.

« La deuxième lettre était adressée à Shachne lui-même : la lettre expliquait que c’était un amour profond qui avait poussé sa mère et son père à le mettre à l’abri auprès d’étrangers. Elle lui révélait également ses origines formant le vœu qu’il grandisse fier d’être juif ».

La troisième contenait le testament de Reizel Wurtzel, mère de Helen, adressée à sa belle-sœur Jenny Berger à Washington.

« Notre petit-fils Shachne Hiller, né le 18 du mois de Av (l’avant dernier mois du calendrier juif, ndlr), a été confié le 22 août 1940, à de braves gens, peut-on lire dans la troisième lettre. Si personne de nous ne revenait, je te prie de le prendre avec toi et de l’éduquer avec droiture. Telles sont mes dernières volontés ».<br>
Avant de quitter les Yachowitch, Helen leur donna le nom et l’adresse des parents, les Aaron et les Berger, qui habitaient à Montréal et à Washington. « Quand cette folie sera finie et si nous ne revenons pas, peut-on lire, envoyez leur ces lettres ».

Les tristes prévisions de la mère de Shachne se réalisèrent très vite : au cours du mois de mars 1943 le ghetto de Cracovie fut rapidement éliminé et les parents de l’enfant furent déportés à Auschwitz, d’où ils ne revinrent jamais.

L’enfant était sauf, mais pas encore hors de danger : « De 1942 à 1945, nous fuyions en permanence d’une maison à l’autre, d’une ville à un nouveau village, se rappelle-t-il. De nombreux polonais hostiles et antisémites soupçonnaient, du fait de mon aspect, que je sois juif. S’ils nous avaient dénoncé, mes parents adoptifs risquaient la mort ».

Entre-temps, les Yachowitch, s’étaient profondément épris de Shachne. Très vite la mère adoptive » oublia la promesse faite à Helen Hiller et voulut adopter officiellement l’enfant et en faire un bon catholique. Voulant le faire baptiser, elle se rendit chez un jeune prêtre de sa paroisse, lui révélant l’histoire du petit.

Face au souhait de la femme, le prêtre lui demanda quel était celui des véritables parents de l’enfant quand ils le lui avait confié. Quand la femme révéla le contenu du testament, le prêtre refusa de baptiser Shachne. Le nom du prêtre était Karol Wojtyla.

Grâce au futur pape, Shachne put partir pour l’Amérique du Nord, ou l’attendaient ses parents maternels, mais il ne put être confié aux Berger qu’en 1950.

« Plus de huit ans s’étaient écoulés depuis que, du ghetto de Varsovie, ma grand-mère avait écrit le testament, a-t-il affirmé. A la fin son désir s’est réalisé ».

En octobre 1978, alors que Shachne était devenu un juif pratiquant, qu’il s’était marié et était devenu père de deux jumeaux, madame Yachowitch, avec qui il était resté en relation épistolaire, lui raconta toute la vérité : « Pour la première fois, elle me révéla qu’elle avait cherché à me faire baptiser et à m’élever comme un catholique. Mais qu’un jeune prêtre l’en avait empêché, un jeune prêtre qui deviendrait cardinal-archevêque de Cracovie, Karol Wojtyla, puis serait élu pape ».

« Les voies de Dieu sont mystérieuses, merveilleuses, inconnues des hommes, à dit le Grand rabbin de Bluzhof, rabbi Israel Spira, après avoir eu connaissance par la professeure Yaffa Eliach de l’histoire de Shachne. Peut-être c’est d’avoir sauvé cette âme juive qui l’a conduit à être pape. Voilà une histoire qui doit être racontée ».

« Parole de Dieu et unité de l'Église », par le cardinal Walter Kasper (3)

CITE DU VATICAN, Dimanche 23 janvier 2005 (ZENIT.org) – A l’occasion de la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens, l’évêque de Nanterre, dans les Hauts de Seine, en région parisienne, Mgr Gérard Daucourt, a invité le cardinal Walter Kasper, président du conseil pontifical pour la Promotion de l’Unité des chrétiens. Le cardinal Kasper a concélébré l’eucharistie, lundi dernier, 17 janvier, en la cathédrale de Paris, aux côtés du cardinal Jean-Marie Lustiger.