Cette polémique est née de la présentation dans le « Corriere », le 28 décembre dernier, des extraits d’un document d’octobre 1946 attribué au Saint-Office, à propos des enfants juifs baptisés pendant la guerre et réclamés aux institutions ecclésiales qui les avaient abrités, par des organisations juives.

Puis le quotidien le « Gironale » avait publié l’intégralité du document qui venait en fait de la nonciature en France, (cf. Zenit italien, 11 janvier et l’entretien avec l’historien Tornielli Zenit, 11 janvier).

Dans des déclarations recueillies par l’agence « AdnKronos », le cardinal Cottier a déploré le débat suscité dans la presse italienne comme « un événement désagréable qui n’a donné lieu qu’à une polémique artificielle ».

« L’établissement de la vérité historique ne se fait pas en alimentant des polémiques et des soupçons », a ajouté le théologien du pape.

Cette mise en cause de Pie XII, dont la cause de béatification a été ouverte en 1965, est, selon le cardinal Cottier « un épisode qui doit être jugé sévèrement ».

Le théologien, qui a été secrétaire de la Commission historique et théologique du Grand Jubilé, et a promu et animé, en tant que tel, le symposium sur les racines de l’antijudaïsme en milieu chrétien, se montre catégorique: « C’est une calomnie que d’avancer le soupçon que Pie XII puisse avoir agi, en pleine guerre mondiale, poussé par des sentiments antisémites ».


« Accuser le pape d’antisémitisme est injuste et excessif. Et les accusations qui sont élevées contre la personne de Pacelli depuis longtemps négligent ce qui est de l’ordre historique pour finir en une polémique stérile ».

Accuser Pie XII d’avoir tu l’Holocauste et d’avoir eu des attitudes « antijudaïques » est le fruit « d’une polémique passionnelle, anachronique et contraire à la vérité historique », a conclu le théologien.

Rappelons que le pontificat de Jean-Paul II a fait faire des pas de géants aux bonnes relations entre le judaïsme et l’Eglise catholique, dont les événements les plus frappants restent sa visite à la grande synagogue de Rome, la reconnaissance de l’Etat d’Israël, son pèlerinage à Jérusalem, au Mur Occidental et au Mémorial de Yad VaShem.

Du point de vue religieux, le Vatican a, au sein du Conseil pontifical pour la promotion de l’Unité des chrétiens, une Commission pour le Judaïsme. Et, en Italie, le jour précédant la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens (18-25 janvier), donc, le 17 janvier est désormais consacré comme Journée du Judaïsme pour la promotion de la connaissance réciproque.