Le card. Lustiger, Envoyé spécial de Jean-Paul II à Auschwitz-Birkenau

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CITE DU VATICAN, Dimanche 9 janvier 2005 (ZENIT.org) – Le cardinal archevêque de Paris, Jean-Marie Lustiger, a été nommé par le pape Jean-Paul II comme son Envoyé spécial aux célébrations du 60e anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau par l’armée rouge, prévues le 27 janvier prochain.

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On sait que le cardinal Lustiger est né dans une famille juive d’origine polonaise émigrée en France au début du XXe siècle, et qu’il a embrassé le christianisme à l’âge de 14 ans. Accueilli dans une famille d’Orléans, il reçut le baptême le 25 août 1940 dans la chapelle de l’évêché.

Le cardinal Lustiger a rappelé à l’AFP qu’il est « directement, personnellement, touché par cet anniversaire », sa mère y étant morte, ainsi qu’une grande partie de sa famille paternelle.

Le cardinal fait observer : « Ce n’est pas simplement un rôle diplomatique, c’est une mission à remplir pour les autres, pour marquer le souvenir de cet événement qui traverse toute l’histoire du monde et de l’Occident en particulier ».

Et d’expliquer : « Cela me paraît important, parce que ce n’est pas simplement un crime horrible du passé mais aussi un risque que les hommes courent toujours, celui de sombrer dans les mêmes errements ».

Le cardinal Lustiger, âgé de 78 ans, s’est rendu pour la première fois à Auschwitz en juin 1983 : il y était en compagnie du défunt cardinal Albert Decourtray, alors archevêque de Lyon.

Pour ce qui est des relations entre Juifs et Chrétiens, le cardinal souligne l’importance du voyage de Jean-Paul II à Jérusalem, en mars 2000, et de la déclaration des évêques de France à Drancy le 30 septembre 1997.

« L’essentiel, c’est que dans un effort de vérité sur le passé, en reconnaissant les faits, les errements et les erreurs, le respect mutuel, l’estime et la confiance sont établis entre l’Eglise catholique et les juifs », a confié le cardinal Lustiger à l’AFP : « Le pape a œuvré pour que cela puisse être totalement clair et acquis, ce qui est le cas aujourd’hui ».

Pour la biographie du cardinal Lustiger, on relira avec intérêt la réponse pleine de tact et de profondeur de Madame Hélène Carrère d’Encausse, le 14 mars 1996, au discours de réception du cardinal Lustiger à l’Académie française (cf. http://www.academie-francaise.fr/immortels/discours_reponses/carrere1.html). On se réfèrera aussi au livre du cardinal : « La Promesse » (éd. Parole et silence).

Déjà, lors de la commémoration du soixantième anniversaire des premières rafles de juifs en France, Mgr Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France s’est lui-même rendu à Auschwitz-Birkenau.

Un communiqué précisait : « Cette visite de recueillement s’inscrit dans la démarche de mémoire initiée par les cardinaux Decourtray et Lustiger ».

Le 15 mai 2000, à la suite du décès du cardinal Albert Decourtray, et du mémorial érigé en sa mémoire à Jérusalem, le cardinal Lustiger disait: « Le cardinal Decourtray a compris d’un seul coup l’incompréhensible destin du peuple juif en ce siècle, avant et après la Shoah. J’en ai été le témoin ».

Dans « la Promesse », on lit entre autres : « Si une théologie chrétienne ne peut pas inscrire dans sa vision de la rédemption, du mystère de la Croix qu’Auschwitz fait aussi partie de la souffrance du Christ, alors on est en pleine absurdité ». Et encore : « Le massacre et la persécution d’Israël par les païens – il faudra aller jusqu’à dire par les pagano-chrétiens – sont le test de leur mensonge ou de leur prétendue adoration du Christ ».

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ZENIT Staff

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