Le pape a également nommé le chancelier de l’académie, Mgr Ignacio Carrasco de Paula, de la prélature de l’Opus Dei, professeur de bioéthique à l’Université catholique du Sacré-Cœur, de Rome et membre de cette académie.
Quelles seront les priorités de Mgr Sgreccia ? Le nouveau président répond au micro de radio Vatican.
« La plaie de l’avortement, explique-t-il, que l’Eglise ne peut ni approuver ni passer sous silence. Mais il y a aussi de nouvelles priorités comme le clonage, l’utilisation de la vie humaine et des enfants, l’euthanasie. Nous espérons toujours que les consciences ne désarment pas et que l’on puisse réaffirmer le droit à la vie, la reconnaissance de la dignité du malade et du mourant.
Mgr Sgreccia a également déclaré à propos du drame provoqué par le tsunami en Asie du Sud : « A première vue, ce qui s’est passé est une défaite pour la vie, pour la science, parce que notre progrès n’a pas eu le temps de prévenir l’immense tragédie ; c’est une défaite des forces de la nature aussi. Mais lu en profondeur, on peut dire que même au moment de la douleur, même au moment de la mort, la catastrophe laisse ouvertes les portes de l’espérance que ceux qui sont morts sont dans les mains de Dieu et laisse l’espérance ouverte pour qui demeure, grâce à l’exercice de la charité et de la collaboration pour la reconstruction.
A propos de l’exploitation des enfants, les plus touchés par la catastrophe, Mgr Sgreccia dénonce le « commerce des vies humaines », qui existait avant la catastrophe et qui, disait-il, « pourrait continuer aussi par des adoptions illicites » : c’est un fait qui doit cesser dans le monde. « Notre civilisation doit effacer une autre honte : celle de supprimer des innocents avant ou après la naissance », insistait Mgr Sgreccia.
Pour ce qui est de la pauvreté des populations frappées, Mgr Sgreccia appelle à « faire triompher la solidarité ». « Le seul beau signe en ce moment, disait-il, c’est le surgissement d’un sentiment de solidarité, qui fait arriver des aides du monde entier. Cela peut vraiment faire naître une autre culture, engendrer une nouvelle façon d’être et de s’aider.
L’Académie pontificale pour la vie a été créée par Jean-Paul II par le motu proprio, le Mystère de la Vie, Vitae Mysterium, du 11 février 1994, avec pour mission d’étudier les problématiques liées à la promotion et à la défense de la vie, et d’informer les responsables de l’Eglise et les organisations socio-sanitaires sur des thèmes de la bioéthique, en relation avec les sciences médicales et la législation civile, et les politiques concernant la vie et le caractère sacré de la personne humaine. Les membres ordinaires, qui peuvent atteindre le nombre de 70, sont nommés par le pape sur la base de leur professionnalisme et de leurs compétences, sans discrimination de type religieux ou de nationalité. Appartiennent également à l’académie des membres correspondants nommés par le conseil académique qui agissent dans des instituts et des centres d’études sur la culture de la vie. Tous les académiciens signent « l’Attestation des Serviteurs de la Vie » et s’engagent à agir en conformité avec le Magistère de l’Eglise.
L’académie pontificale de la vie est reliée aux différents dicastères de la curie romaine, elle est soutenue financièrement par la fondation Vitae mysterium : elle est dirigée par le président, Mgr Elio Sgreccia, nouvellement nommé, aidé de son vice-président, et par cinq académiciens de nomination pontificale, qui composent le conseil de direction.