CITE DU VATICAN, Jeudi 16 décembre 2004 (ZENIT.org) – Jean-Paul II a encouragé la construction d’une Europe « ouverte » et « exemplaire », dans le discours remis ce matin au nouvel ambassadeur du Grand-Duché de Luxembourg près le Saint-Siège, M. Georges Santer. Le pape souligne « l’impérieuse nécessité » de construire un avenir de paix pour tous.
Un message d’autant plus important que le Grand Duché sera bientôt chargé de la présidence de l’Union européenne.
« En cette période de l’année où nos regards sont tournés vers le Prince de la Paix qui doit venir (cf. Is 9, 5), nous ressentons plus vivement les drames de la violence et de la guerre qui affectent tant de nos contemporains, et nous éprouvons l’impérieuse nécessité de construire un avenir de paix pour tous les hommes », déclare Jean-Paul II.
Il insiste sur la responsabilité de l’Europe: « Comme l’Église catholique l’a souvent rappelé, la paix et le développement vont de pair et, à l’heure de la mondialisation des échanges, les pays les plus riches ont donc une responsabilité particulière dans la construction de la paix. Les pays d’Europe, qui se sont associés, à l’origine, pour conjurer le recours à la guerre et pour établir les conditions d’une paix durable entre eux, forment aujourd’hui, au sein de l’Union européenne, un pôle politique et économique puissant qui a, lui aussi, un devoir particulier à l’égard du développement et de la paix ».
C’est pouquoi le pape précise : « Loin de vouloir constituer seulement un îlot de paix et de prospérité qui serait clos sur lui-même et qui devrait se protéger des incursions extérieures, l’Europe doit continuer à se montrer ouverte et exemplaire. C’est en effet en partageant ses richesses, économiques, sociales, religieuses et culturelles, et en accueillant celles des autres, qu’elle assumera sa véritable mission ».
Le pape souhaitait que le « processus d’intégration actuellement à l’œuvre entre l’Ouest et l’Est du continent européen s’accompagne aussi d’un nécessaire dialogue et de l’intensification des échanges entre le Nord et le Sud de notre planète ».
Pour ce qui est de la vocation du Luxembourg, le pape précisait son devoir de solidarité, en particulier avec l’Afrique : « Consciente de sa richesse et des responsabilités qu’elle implique, la société luxembourgeoise exerce pleinement son devoir de solidarité avec les pays plus pauvres, notamment dans le continent africain ».
Le pape rappelait aussi le devoir d’accueil des « étrangers, qui constituent une bonne part de la population du pays », et de « nouer des liens de convivialité entre les différentes couches de la société, afin d’éviter les phénomènes de marginalisation sociale ».
Le pape saluait la politique familiale mise en œuvre par le Lusembourg et sa décision « de maintenir les programmes d’enseignement religieux dans les écoles secondaires ».
Le pape expliquait : « En ayant une claire conscience des valeurs qui fondent leur histoire et leur culture, et en y puisant de nouveaux dynamismes, les jeunes pourront se tourner avec plus de confiance vers l’avenir et s’employer à le construire avec générosité et grandeur d’âme. Ils trouveront alors un sens véritablement altruiste à leur vie, bien plus épanouissant pour eux que la satisfaction immédiate de besoins matériels dans laquelle voudraient les enfermer une logique purement mercantile et une vision hédoniste de la destinée humaine ».
Le pape recommandait de « les aider dans leur développement intégral », afin que leur formation favorise « leur vie intérieure » et forme « leur conscience, en vue de réaliser des choix conformes à la dignité des personnes ».
Par ailleurs, Jean-Paul II soulignait que l’Eglise « se permet d’intervenirdans les débats de société pour rappeler ce qui sert la noblesse de la dignité humaine et ce qui la blesse, parfois gravement, et pour inviter les gouvernements à mesurer l’importance des choix économiques, politiques et éthiques qu’ils engagent, afin de bâtir une société toujours plus humaine ».