Etude sur les chiffres de l'avortement en France

CITE DU VATICAN, vendredi 10 décembre 2004 (ZENIT.org) – Le numéro 407 de « Population et sociétés », la revue de l’Institut national d’études démographiques (INED) livre une courte étude sur les chiffres de l’avortement en France, comme l’indique la revue de presse de la Fondation Jérôme Lejeune.

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Le quotidien français « La Croix » annonce à cette occasion un chiffre de 300.000 avortements annuels avant la loi Veil. A l’époque l’Express annonçait 800.000 par an. On parlait même de 2.5 millions d’avortements annuels avant 75.

Ces chiffres ont été corrigés par l’INED* qui a annoncé finalement 50 à 60.000 avortements clandestins chaque année avant la légalisation.

Il apparaît que le nombre d’avortements se maintient, depuis 75, autour de 200 000 par an. Ce qui implique toujours selon l’INED que « près de 40% des femmes y auront recours dans leur vie ».

Les signataires de l’étude estiment que « la légalisation de l’avortement n’a pas eu d’impact démographique ». Pourtant en 2 ans et demi, sur la période d’août 1973 à janvier 1976 correspondant à la légalisation de l’avortement, le taux de fécondité est passé de 2,36 à 1,8 enfants par femme (-24%).

La généralisation de la contraception n’a pas fait diminuer le nombre d’avortements mais a fait diminuer le nombre de grossesses non prévues de 46% en 1975 à 33% en 2004. Par contre le nombre d’avortements par grossesse non prévue a augmenté de 41 à 60% sur la même période.

L’étude explique que les femmes utilisant une contraception sont les plus résolues à dominer leur fécondité et donc avortent plus souvent lorsqu’une grossesse est non conforme à leur projet.

Le consentement du père a également été étudié. Lorsque la relation de couple est stable, les pères sont informés de l’avortement dans 97% des cas et sont d’accord à 80%. Si la relation est instable ou terminée, 83% des pères sont informés et sont d’accord dans seulement 56% des cas.

Ce qui a baissé le plus certainement est l’envie réelle d’enfant. Il doit être désiré et sa venue est conditionnée par les autres projets du couple : études, parcours professionnels, vie sentimentale. Cette tendance lourde est soutenue par « une pression sociale forte à avorter » explique Chantal Blayot, professeur de démographie à l’université Montesquieu-Bordeau IV. Le contexte social n’est pas favorable aux familles nombreuses  » à la première naissance, on félicite les parents ; à la troisième on leur demande si ils ont bien réfléchi… »

* Cahier n°117 . La seconde révolution contraceptive. La régulation des naissances en France de 1950 à 1985. Henri Leridon, Yves Charbit, Philippe Collomb, Jean-Paul Sardon et Laurent Toulemon, 1987, 380 p., diff. Ined.

On peut consulter l’article en ligne de « Population et sociétés ».

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ZENIT Staff

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