Selon China Aid, organisation de défense des droits de l’homme basée aux Etats-Unis, Chen Jingmao, un des responsables de l’Eglise du sud de la Chine, Eglise protestante fondée en 1951 et interdite par les autorités en 1999, a été sévèrement battu par ses gardiens. Agé de 72 ans, il est détenu à la prison des Trois Gorges de la ville de Chongqing. Le 6 février dernier, selon des sources internes à la prison tenues pour fiables par China Aid, il a été passé à tabac par ses gardiens qui lui reprochaient de faire preuve de prosélytisme envers une cinquantaine de ses co-détenus. Chen Jingmao aurait eu les deux jambes brisées.
L’information n’ayant filtré hors de Chine que récemment, l’Agence France-Presse a interrogé le 18 avril dernier des responsables de la prison en question qui ont déclaré à propos de Chen Jingmao : « Il n’a pas été blessé. Aucun incident de ce genre ne s’est produit. »
En mai 2002, un tribunal de Yunyang, dans la province du Sichuan, avait condamné Chen Jingmao à quatre années de prison, lui reprochant notamment d’avoir « activement recruté des membres » pour son Eglise, qualifiée de « culte pervers ». Interdite en 1999 en même temps que seize autres groupes protestants, l’Eglise du sud de la Chine est aussi connue sous le nom de groupe des « hurleurs », du fait de l’habitude de ses fidèles de clamer haut et fort le message évangélique. En octobre 2002, cinq responsables de cette Eglise qui avaient été condamnés à mort dans un premier temps ont été rejugés, les sentences capitales étant commuées en peines de prison – allant de plusieurs années de détention à la perpétuité (1).
(1) Voir EDA 345, 346, 361