CITE DU VATICAN, Dimanche 25 avril 2004 (ZENIT.org) – « C’est l’amour pour le Christ qui est le secret de la sainteté », affirme Jean-Paul II devant une foule de quelque vingt mille personnes venues assister joyeusement place Saint-Pierre à la béatification de six serviteurs de Dieu, en dépit du ciel gris, et du temps incertain. Le pape a lancé un appel en faveur de la paix civile en Colombie.
Jean-Paul II a en effet donné ce matin à l’Eglise universelle six nouveaux modèles de sainteté, d’amour de Dieu et du service des pauvres, de cinq pays différents. Ils ont tous vécu entre la seconde moitié du dix-neuvième siècle et le siècle denier. Il s’agit d’un prêtre, de cinq religieuse et d’une laïque portugaise, Alexandrina Maria da Costa, de l’Union des Coopérateurs salésiens (1904-1955) ; le P. Auguste Czartoryski, prince polonais émigré à Paris, devenu salésien et prêtre après avoir rencontré don Bosco (1858-1893) ; Mère Laura Montoya, vierge fondatrice colombienne des Missionnaires de Marie Immaculée et de Sainte Catherine de Sienne (1874-1949); Mère Maria Guadalupe Garcia Zavala, vierge co-fondatrice mexicaine des Servantes de Sainte Marguerite-Marie et des Pauvres (1878-1982); Sœur Nemesia Valle, vierge, religieuse italienne de la Congrégation des Soeurs de la charité de Sainte Jeanne Antide Thouret (1847-1916); et Sœur Eusebia Palomino Yenes, vierge, religieuse espagnole chez les Filles de Marie Auxiliatrice (1899-1935).
Le pape a lu son homélie lui-même, en entier, avec des passages en quatre langues:
Italien, polonais, espagnol et portugais.
Commentant la page évangélique de ce dimanche qui rapporte la pêche miraculeuse et le dialogue entre Pierre et le Christ ressuscité un matin, au bord du lac de Tibériade, le pape affirmait: « Comme Pierre, comme les Apôtres sur les rives du lac de Tibériade, ces nouveaux bienheureux aussi ont faite leur, en la poussant jusqu’en ses conséquences extrêmes, cette profession de foi et d’amour décisive. L’amour du Christ est le secret de la sainteté ».
Le pape a indiqué le jeune prince polonais Auguste Czartoryski devenu prêtre salésien, comme modèle de profondeur spirituelle pour les jeunes, lui qui s’est montré capable de discerner la volonté de Dieu clairement, tout au long des années de maturation de sa vocation et de sa vie sacerdotale. Et ceci en dépit de sa famille, émigrée à Paris, et opposée à sa vocation. « Mes chers jeunes amis, disait le pape, apprenez du bienheureux Auguste, à demander ardemment dans la prière la lumière de l’Esprit Saint, et de sages guides, afin que vous puissiez connaître le plan divin de votre vie et que vous soyez capables de marcher toujours sur le chemin de la sainteté ».
Au terme de la messe, avant la prière du Regina Coeli, le pape a présenté le nouveau bienheureux Auguste Czartoryski comme « un nouveau saint patron » pour ses compatriotes. Il saluait tout particulièrement la famille du bienheureux qu’il a bien connue à Cracovie.
A propos de la religieuse espagnole, salésienne des Filles de Marie auxiliatrice, sœur Eusebia Palomino, le pape soulignait: « Par le caractère radical et la cohérence de ses choix, sœur Eusebia Palomino Yenes trace un chemin fascinant et exigeant de sainteté pour nous tous, et surtout pour les jeunes de notre temps ».
Mère Laura Montoya, vierge fondatrice colombienne des Missionnaires de Marie Immaculée et de Sainte Catherine de Sienne a été appelée par le pape la « mère de tous les indigènes » en raison de son travail en faveur des tribus colombiennes de la forêt amazonienne. Le pape a lancé un appel à la paix dans ce pays. « En s’inspirant de son message de paix, s’est exclamé le pape au milieu des applaudissements de la foule, nous demandons aujourd’hui que la bien aimée Colombie jouisse bientôt de la paix de la justice et du progrès à tous les niveaux ».
Le pape reprenait ce vœu pour le monde entier lors de la prière du Regina Coeli, au terme de la célébration en disant : « Puisse la famille humaine trouver les voies de la justice et de la paix ».
La fondatrice mexicaine, Mère Guadalupe García Zavala a renoncé au mariage, rappelait le pape, et a fondé un institut pour se donner aux plus nécessiteux et aux malades; la congrégation des Servantes de Sainte Marguerite Marie et des Pauvres.
Un engagement semblable a été vécu à peu près à la même époque, en Italie, par sœur Nemesia Valle, des Sœurs de la Charité de Sainte Jeanne Antide Thouret: « Elle est l’exemple, disait le pape, d’une sainteté lumineuse, tendue vers les hauts sommets de la perfection évangélique, et qui se traduit par des gestes simples de la vie quotidienne entièrement consumée pour Dieu ».
Alexandrina Maria da Costa était la troisième salésienne de ce groupe de bienheureux, mais une laïque, portugaise, qui vécut une vie marquée par la souffrance offerte à la suite d’une chute qui provoqua sa paralysie progressive. Jean-Paul II a rappelé sa dimension spirituelle extraordinaire, qui lui a fait faire l’expérience, 182 fois en quatre ans, des souffrances de la Passion du Christ.
A l’issue de la célébration, le pape a pris le temps de faire en voiture découverte, assis sur son trône mobile, le tour de la place Saint-Pierre, saluant la foule en souriant. Par deux fois sa voiture s’est arrêtée pour laisser au pape le temps d’embrasser des petits enfants que les parents lui tendaient et que le service de sécurité lui amenait.
Les saints proclamés sous le pontificat de Jean-Paul II sont à ce jour au nombre de 477, et les bienheureux 1337.